1924.06.20.Des ACSM.A la Société normande de distribution d'eau, de gaz et d'électricité.Note.Dissolution

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Le Trait, 20 juin 1924
Société normande de distribution d'eau, de gaz et d'électricité
73, boulevard Haussmann - Paris

Messieurs,
J'ai votre lettre du 17 juin me remettant pouvoir pour l'assemblée générale ordinaire que vous vous proposez de réunir lundi 30 juin.
Ne pensez vous pas qu'il conviendrait de procéder à une dissolution de notre société ?
En effet, nos démarches auprès de l'administration restent sans objet et il ne semble pas qu'il ait été tenu compte de notre double protestation lors de l'enquête dont vous avez été mis au courant par nos précédentes lettres.
Cette situation peut se prolonger indéfiniment et notre cité demeure sans éclairage, tandis que la Société havraise distribue depuis quelques semaines la lumière dans le vieux Trait.
Son directeur, M. Laboureur, nous ayant demandé si nous serions disposés à lui céder nos installations, nous lui avons répondu qu'il devait nous écrire et que sa proposition vous serait transmise.
Si l'administration persiste à ne pas nous répondre, avons-nous un moyen de l'obliger à nous faire connaître sa décision ? Et, si cette décision est négative, engagerons-nous devant les tribunaux administratifs une action longue et coûteuse pendant laquelle nos ouvriers seront privés de la lumière qui leur est promise depuis plusieurs années ?
Vous le savez, les diverses agglomérations de notre cité sont séparées de l'usine par des voies communales et par la route départementale. Même si nous devons fournir gratuitement la lumière à notre personnel, c'est l'éventualité que nous sommes amenés à envisager maintenant, nous serons obligés de demander à l'administration des autorisations de voiries indispensables.
Je crois donc que le plus sage est de mettre fin à notre société devenue sans objet, puisque les événements ont empêché la réalisation de ses trois buts.
A vous lire,
Veuillez agréer, Messieurs, l'assurance de ma considération distinguée.

PS.- Cette lettre était écrite lorsque j'ai reçu une nouvelle visite de M. Laboureur accompagnant M. P. Otto, administrateur de la Société havraise et gendre de M. Berthier.

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