1917.03.06.De Worms et Cie Le Havre.A M. Thoumyre - ministère des Travaux publics

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Le Havre, le 6 mars 1917
Monsieur Thoumyre
Directeur du Service de la flotte de secours
Au ministère des Travaux publics
242, bd Saint-Germain, Paris

Monsieur le directeur,
Nous avons l'honneur de vous confirmer l'entretien que nous avons eu vendredi dernier 2 courant, avec M. de Vaux, administrateur délégué de la Compagnie française des extraits tinctoriaux & tannants, M. Augustin Normand, administrateur délégué de la société des Chantiers & Ateliers Augustin Normand, et le signataire de la présente lettre, M. René Godet, administrateur délégué des Corderies de la Seine, à l'effet de réclamer pour nos trois maisons, l'attribution d'un navire de la flotte de secours.
Nos trois sociétés sont inscrites sur les licences de la Compagnie française des mines de Powell Duffryn, et de la Maison Worms & Cie, pour les quantités suivantes :
1er trimestre 1917 : 3.600 tonnes
2ème trimestre 1917 : 4.200 tonnes
réparties comme suit :
1er trimestre :
Corderies de la Seine : 1.200 tonnes
Compagnie française des extraits tinctoriaux & tannants : 2.200 tonnes
sur les licences de la Compagnie des mines de Powell Duffryn
Société des Chantiers A. Normand : 600 tonnes
sur les licences de la Maison Worms
2ème  trimestre :
Corderies de la Seine : 1.800 tonnes
Compagnie française des extraits tinctoriaux : 2.200 tonnes
sur les licences de la Compagnie des mines de Powell
Société des Chantiers A. Normand : 600 tonnes
sur les licences de la Maison Worms.
Or, ces deux fournisseurs, Compagnie française des Mines Powell Duffryn et la Maison Worms, ont cru devoir nous informer qu'ils ne pouvaient nous donner aucune espèce de garantie que les quantités ci-dessus nous seraient livrées, par suite de l'impossibilité où ils sont de trouver les bateaux nécessaires.
Il en est résulté que les Corderies de la Seine, par suite de manque de charbon, se sont trouvées arrêtées du 20 février au 5 mars. Elles viennent seulement de recommencer le travail au moyen de 250 tonnes de charbon qui leur feront environ 15 jours. Ces trois Sociétés ci-dessus occupent :
Les Corderies de la Seine : 350 ouvriers
La société des Chantiers & Ateliers Normand : 1.100 ouvriers
La Compagnie française des extraits tinctoriaux : 500 ouvriers
Toutes les trois travaillent pour la Défense nationale : A la construction et à la réparation des navires de guerre, à la fabrication d'obus, à la fabrication de cordages et de câbles destinés aux services de la Guerre, de la Marine et à celle d'extraits tannants pour l'Intendance.
L'arrêt de ces usines causerait à la population ouvrière et surtout à la Défense nationale, un préjudice considérable.
Nous nous sommes donc cru fondés à nous réunir pour vous demander l'attribution d'un bateau de la flotte de secours, bateau qui serait attribué à la Compagnie française des mines de Powell Duffryn et à la Maison Worms & Cie ou à l'une d'elles seulement au bénéfice de nos maisons et pour un ou deux voyages, suivant que vous en jugeriez la possibilité.
Nous vous renouvelons ici cette demande, et nous vous prions d'agréer, Monsieur le directeur, l'assurance de notre considération la plus distinguée.


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