1915.05.31.De l'attaché commercial de France en Russie.Rapport.Extraits

Annexe

Extraits du rapport présenté par l'attaché commercial de France en Russie - 31 mai 1915

Il est naturel que la question des transports ait retenu l'attention de la commission. Elle est, en effet, de celles qui se présentant à nous avec le plus d'acuité, en raison de l'intérêt manifeste que nous avons, d'une part, à ne pas confier aux nationaux d'autres pays le soin de rendre nos marchandises à destination, et, d'autre part, à nous faire nous-mêmes des entrepositaires de produits originaires de pays tiers auxquels la Russie ne les demande pas directement.
Les voeux émis par la deuxième sous-commission au sujet des lignes de navigation sont donc à retenir. Je me permettrai d'y ajouter cependant :
1° - qu'il ne suffira pas de reprendre nos services de la mer Noire tels qu'ils étaient avant la guerre ; ils doivent être accélérés et rendus plus fréquents ;
2° - que le service entre la Baltique et nos ports de l'Atlantique devra commencer à fonctionner dès que la navigation sera possible. L'entreprise ne réussira qu'à condition d'être conduite commercialement et non administrativement. Les capitaux russes sont disposés à y participer largement, mais ils demandent que nous leur donnions notre concours technique et que nous dressions le plan de l'affaire. Celle-ci est complexe dans ses détails, aussi il serait fort souhaitable que les personnes qui s'en occupent en France envoyassent un représentant en Russie pour traiter la question.
3° - Il serait fort intéressant de se préoccuper d'assurer, par des moyens directs et économiques, le transport sur la Russie de nos produits coloniaux, notamment ceux de l'Afrique du Nord. Nous pourrions certainement prendre une bonne part des importations de phosphates, peaux, tartre, huile, oranges, coprah, riz, etc., qui étaient jusqu'ici fournis en si grande quantité à la Russie par l'Allemagne.
4° - Nos amateurs devront se souvenir qu'ils n'attireront la clientèle à eux qu'en maintenant les taux de fret dans des limites raisonnables ; l'un des motifs qui faisaient jusqu'ici souvent accorder la préférence à la voie de terre pour les transports de France en Russie est que, contrairement à ce qu'on est tenté de croire, ce mode se trouvait souvent le plus économique, surtout lorsqu'il faut faire entrer en ligne le coût des assurances.
Mais il serait très désirable de voir venir immédiatement en Russie des spécialistes français susceptibles :
- de traiter de la collaboration russe et française dans les compagnies de navigation,
- d'entrer en rapport avec les exportateurs russes, dont les offres portent surtout sur les beurres, oeufs, viande, tous les produits alimentaires pour lesquels pourrait être organisé un service de navires frigorifiques : lentilles, pois, houblon, etc.

Retour aux archives de 1915