1914.08.06.De Georges Majoux - Worms et Cie Le Havre

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Worms & Cie

Le Havre, le 6 août 1914
Messieurs Worms et Cie - Paris

Messieurs,
Nous recevons ce matin votre lettre du 4 courant et nous vous confirmons les nôtres des 2, 3, 4 et 5 courant.
Aussitôt après notre entretien téléphonique avec M. Goudchaux, nous avons été en faire part à M. Michel ; il avait reçu ce matin une lettre de sa femme. Il est extrêmement occupé en ce moment et dans l'impossibilité absolue de vous écrire ; nous le voyons plusieurs fois par jour.
Nous vous remercions de la copie de votre lettre au ministre des Affaires étrangères à propos de "Listrac" ; nous sommes toujours sans nouvelle de ce vapeur et maintenant nous croyons bien que nous n'en entendrons plus parler avant la fin de la guerre si ce n'est par son équipage et par ses passagers dans le cas où ils seraient libérés plus tôt.
Vous nous avez dit que M. Raoul Bourse a pu quitter Hambourg ; peut-être aura-t-il la bonne idée de venir vous voir et dans ce cas nous apprendrons par lui des choses intéressantes.
Nous nous occupons en ce moment, d'accord avec nos collègues de l'armement au cabotage, d'organiser les services réguliers entre les ports français ; le signataire a eu ce matin une entrevue avec le général qui a donné son approbation la plus complète au projet que nous lui avons soumis ; malheureusement, la réalisation n'est pas facilitée par la levée des inscrits et la lettre dont nous vous remettons sous ce pli la copie vous mettra au courant de toutes les démarches auxquelles nous sommes obligés. Ce que nous pouvons vous dire c'est que le sous-préfet et le directeur de l'Inscription maritime ont accueilli nos propositions avec le plus grand empressement ; l'un et l'autre en ont fait part aux ministres dont ils relèvent mais maintenant le grand rouage c'est la guerre et par conséquent, c'est de ce ministère là qu'il nous faut obtenir ce que nous désirons.
Vous verrez par notre feuille de mouvements que tout se passe bien.
Le capitaine de l'"Emma" a été plusieurs fois arrêté au cours de sa traversée de la Pallice au Havre par des croiseurs Français et par les sémaphores.
Le capitaine du "Léon" de la Maison Chevillotte a vu au large de Guernesey un grand navire allemand de six à sept mille tonnes pris par un torpilleur anglais.
Comptabilité. Nous avons bien reçu votre note.
Comme vous le pensez la Banque de France nous refuse nos chèques et effets. Nous notons que vous avez mis à notre disposition chez elle un nouveau crédit de F 100.000.
Inclus note sans remise.
Veuillez agréer, Messieurs, nos salutations empressées.

P.Pon Worms & Cie
Georges Majoux

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