1901.02.28.Au journal Le Temps.Extrait

Retranscription

28 février 1901
Monsieur le directeur du journal "Le Temps"

La lettre de M. E. Lockroy sur la Marine allemande qu'a publiée votre numéro d'hier contient le paragraphe suivant :
"Quand j'ai visité Hambourg, un seul navire, hélas ! parmi ces milliers de navires, portait à sa poupe le pavillon tricolore. Il appartenait à M. Cellier, un Allemand de l'Edit de Nantes. En souvenir de ses origines M. Cellier rend à notre pays et à ses nationaux des services éminents qui n'ont jamais été récompensés. "
Vous nous permettrez de vous présenter à ce sujet une observation et une demande de rectification.
Depuis près d'un demi-siècle que la maison Eugène Cellier est chargée de l'agence de nos services maritimes à Hambourg nous n'avons jamais cessé de constater un dévouement aux intérêts français. Le fondateur de cette maison, M. Eugène Cellier a laissé un souvenir inoubliable dans la mémoire des officiers et soldats faits prisonniers en Allemagne après la guerre de 1870.
Nous tenons en second lieu à donner à M. Édouard Lockroy une grande satisfaction en lui apprenant qu'il a été inexactement renseigné sur la propriété du navire au pavillon tricolore qu'il a vu lors de sa visite à Hambourg. On lui aura sans doute dit, comme cela se fait souvent dans les ports que "c'était un navire de la maison Cellier, agent de la maison française", d'où la conclusion qu'il a tirée, mais ce navire était un de ceux appartenant à notre maison, armés au Havre, et vous comprendrez le sentiment auquel nous obéissons en voulant restituer à notre Pays la propriété de navires battant pavillon français et dont, au reste, il nous semblerait difficile qu'une maison allemande fût propriétaire d'une façon quelconque.
Veuillez agréer...

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