1893.12.16.Au ministre de la Marine.Paris.Extrait

Retranscription


16 décembre 1893
Ministre de la Marine
Paris

Monsieur le Ministre,
Nous avons l'honneur de vous accuser réception de la lettre que vous nous avez adressée à la date du 15 courant et par laquelle vous nous rappelez les clauses de notre marché du 15 février 1892 relatives à l'entretien d'un stock de charbon à Alger, en signalant à notre attention le fait que ce stock est actuellement au-dessous du chiffre prévu par ledit marché...
Ainsi que vous ne l'ignorez pas sans doute, notre stock d'Alger est constitué exclusivement au moyen de charbon de Cardiff. Or au mois d'août de l'année courante une grève absolument inattendue a éclaté dans le pays de Galles, grève qui nous a d'ailleurs trouvés parfaitement approvisionnés à Alger, et pendant toute sa durée, malgré les demandes pressantes qui nous étaient faites d'autres côtés, nous nous sommes tenus aux prescriptions de notre marché. Depuis la fin de cette grève, en septembre, la situation à Cardiff est devenue chaque jour plus difficile : ne parlons pas de la hausse des cours qui est aujourd'hui bien près d'atteindre au port d'embarquement le prix même de notre marché avec votre département. Nous nous contenterons de vous faire savoir que les difficultés pour charger à Cardiff sont actuellement telles que nous ne les avons jamais connues et que les vapeurs charbonniers qu'en temps ordinaire nous expédiions en trois quatre jours sont dans bien des cas aujourd'hui retenus le même nombre de semaines.
C'est à cet état de choses que nous devons l'insuffisance regrettable de vos stocks... Nous espérons que vous voudrez bien nous accorder un certain délai pour rentrer dans les limites de ses clauses.
Nous avons invité notre Maison d'Alger à... Mais malgré toutes ces mesures, il se peut que la réserve prévue par notre marché ne soit pas de nouveau constituée avant le 15 février.

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