1893.08.11.De A. E. Monod - Worms Josse et Cie Marseille

NB : La copie image de ce document de très mauvaise qualité n'a pas été conservée.

11 août 1893
MM. Worms Josse & Cie
Paris

Messieurs,
Ainsi que nous avons eu l'honneur de vous le marquer par lettre officielle, nous avons pris note avec le plus grand soin et remerciements du contenu de votre lettre particulière du 7 courant, qui n'exige pas, pour le moment, de réplique spéciale.
Buchalet. L'unique objet de la présente est de remplir une promesse en vous entretenant pour la dernière fois, mais en très peu de mots de Buchalet, notre ancien chef de manutention, congédié et déjà remplacé avantageusement. Il est inutile de vous dire que, lorsque nous lui avons fait part de notre décision à son égard (que nous avons de plus en plus de présomptions de croire légitime et opportune), il s'est défendu avec une insistance des plus énergiques et nous a fait toutes les protestations possibles de fidélité et de dévouement. Bien que notre opinion sur lui soit absolument faite et raisonnée, nous n'avions pas de preuve suffisante matérielle pour justifier de son renvoi par l'énonciation d'un fait précis et déterminé. Nous avons été obligés, dans la longue discussion que nous avons eue avec lui, de nous en tenir à des généralités, à la négligence dont il avait fait preuve, à la responsabilité qui lui incombait comme chef de service, enfin, à la très fâcheuse impression que vous aviez ressentie à Paris des déficits accusés dans les stocks dont il avait charge et aux ordres formels que nos rapports avaient provoqués de votre part.
Il a alors compris que toute insistance était inutile et que notre parti était irrévocablement pris. Il nous a alors déclaré qu'il ne voudrait pour rien au monde quitter la maison avec un mauvais vernis sur son nom et sur sa réputation et nous a suppliés de vous transmettre sa justification. Nous le lui avons promis et nous nous exécutons.
Sa thèse consiste à dire que personne ne l'avait jamais chargé de la surveillance et de la responsabilité des stocks, qu'il ne s'en est jamais préoccupé et que ses fonctions consistaient uniquement dans la manutention et la livraison des charbons flottants [qui] avaient toujours été accomplies par lui avec la plus scrupuleuse exactitude et le zèle le plus opiniâtre.
Pierredon. M. Lefebvre nous a informés que, lors de la récente visite de M. Goudchaux à Marseille, il l'avait entretenu de certaines dépenses faites sur sa bourse particulière mais dans l'intérêt de la maison, sous forme d'indemnités payées à Pierredon avant son entrée officielle dans votre personnel. La somme en question s'élève à F 300, suivant reçu inclus, et il paraît que notre sieur Goudchaux aurait engagé M. Lefebvre à faire passer sa demande de remboursement par notre intermédiaire, ce que nous faisons avec plaisir et en l'appuyant de tout notre pouvoir. En effet, nos nous estimons très heureux que M. Lefebvre ait crû devoir prendre l'initiative en question car elle nous a été extrêmement utile et Pierredon, qui nous a été de cette façon attaché, nous a rendu, nous rend et nous rendra de très grands services.
Veuillez agréer, Messieurs, nos salutations très distinguées.

A. Monod

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