1871.06.29.A Edouard Rosseeuw - Hte Worms Port-Saïd

Origine : Copie de lettres à la presse du 26 juin 1871 au 19 juillet 1871

29 juin 1871
Monsieur Ed. Rosseeuw
Port-Saïd

Vous savez que depuis déjà pas mal de temps nous avons de bons rapports avec MM. James Burness & Sons, une maison de Londres très honorable, qui nous procure la consignation d'un certain nombre de vapeurs. Ces Messieurs ont des dépôts à Gibraltar, Malte, Aden, Pointe de Galles et Singapour et, par cela même qu'ils peuvent offrir aux armateurs une suite continue de dépôts entre l'Angleterre et les Indes, se trouvent placés dans une position très avantageuse. MM. Burness, désireux d'ajouter Port-Saïd à leur liste, nous avaient déjà fait des ouvertures pour faire un arrangement avec eux, et dans le but de profiter des avantages de leur position, nous les avions écoutées, mais les conditions n'étant pas admissibles, on arriva à aucun résultat. Aujourd'hui voici ce que m'écrivent MM. Herring dans une lettre particulière :
« J'ai eu une longue discussion avec MM. Burness au sujet de l'agence de charbon à Port-Saïd, et d'après certaines remarques qu'ils ont laissé tomber dans le cours de la conversation, j'en suis arrivé à la conclusion que le présent statu quo ne durera pas beaucoup plus longtemps. C'est par conséquent à M. Worms de considérer promptement la question de savoir s'il fera un arrangement avec eux ou s'il les laissera en faire un avec Wills Manche & Cie. Je n'ai pas besoin de vous dire que je penche fortement pour la première alternative, mais je ne désire pas que mes vues aient trop de poids car je peux me tromper dans la croyance que j'ai qu'une ligne continue a un avantage énorme sur une concurrente qui n'a qu'une seule station. MM. Burness proposent que M. Worms leur paie 6 d par tonne sur tous les charbons vendus aux vapeurs anglais et sur ceux des pavillons étrangers qui seraient amenés par leur influence. Sur cela, ils paieraient à Breeze & Cie (qui sont aussi leurs agents) l'agence de Liverpool en entier. Ils paieraient de plus aux courtiers et contracteurs, et nous donneraient un tiers du net qui leur resterait. Ce ne serait peut-être pas l'équivalent de nos profits actuels, mais, malgré cela, nous préférerions cet arrangement s'il donnait à M. Worms de meilleurs résultats pour sa mise de fonds à Port-Saïd, et vous pouvez par conséquent tenir la proposition de MM. Burness comme ayant notre approbation si elle a celle de M. Worms sous d'autres rapports. En un mot, M. Worms n'a qu'à considérer ses propres intérêts dans l'affaire, MM. Burness ayant pourvu à tous les autres. »
Cette proposition me conviendrait d'autant plus qu'elle m'est transmise par Herring eux-mêmes et que leurs intérêts n'y sont pas complètement sacrifiés. Veuillez la considérer en songeant que Burness est une Maison très bien posée, ayant déjà par ses autres dépôts des rapports avec les armateurs, ayant son bureau tout organisé pour ces affaires et que son concours pourrait nous être très avantageux et dites-moi si vous pensez que je doive l'accepter. En attendant j'écris à Herring que pour moi elle me sourit, mais que je vous consulte.

Hpte Worms

Retour aux archives de 1871