1870.06.03.Au ministre de la Marine et des Colonies.Paris

Origine : Copies de lettres à la presse du 27 mai 1870 au [?] ; du [?]au [?] 1870 ;
du [?] au 9 août 1870

[NB : Les sources ne mentionnent pas de dates pour les chronos de correspondance entre le 27 mai 1870 et le 9 août 1870. Ces lacunes peuvent provenir soit d'un oubli dans le recensement, soit de la perte de certains volumes.]

3 juin 1870

Monsieur le ministre,
Propriétaire des dépôts de houille établis à Port-Saïd et le long du canal de l'isthme de Suez, nous avons l'honneur d'appeler l'attention de votre Excellence sur une prétention élevée du gouvernement égyptien, prétention qui serait de nature, si elle était admise, à porter atteinte au service des marines militaires, et, surtout, aux relations commerciales auxquelles l'ouverture de l'Isthme doit imprimer une si puissante impulsion.
L'administration des douanes égyptiennes veut frapper d'un droit de 8 % ad valorem les houilles que nous apportons sur les bords du Canal pour renouveler l'approvisionnement des bâtiments à vapeur qui le traversent. Cette perception, qui s'expliquerait pour les houilles vendues aux consommateurs du pays, est inadmissible pour celles qui servent à alimenter la navigation d'entre les deux mers, le Canal étant devenu ou tout du moins devant être considéré comme un véritable bras de mer.
[...]
L'idée de neutraliser politiquement et commercialement le canal de l'isthme de Suez a déjà occupé l'opinion publique et l'utilité de cet acte de haute politique internationale a certainement frappé les grandes puissances. Mais notre intention n'est pas de porter la question dans une sphère aussi élevée. Nous nous bornons à demander que la France, d'accord, si elle le juge convenable, avec l'Angleterre et les nations dont les navires fréquentent le canal de l'isthme de Suez, obtienne du gouvernement du pacha le droit d'entrepôt réel pour les établissements où sont approvisionnées les houilles destinées à la navigation, sauf à faire payer le droit de douane à celles qui entreront dans la consommation locale.
[...]
Connaissant la sollicitude de votre Excellence pour les intérêts maritimes et commerciaux, nous avons la ferme confiance qu'elle accueillera favorablement notre requête dont le succès, nous le répétons, importe autant à la marine militaire qu'à la marine du commerce.

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