1861.12.05.Aux Messageries impériales.Paris

Origine : Copie de lettres à la presse du 3 décembre 1861 au 20 décembre 1861

Paris, le 5 décembre 1861
Messieurs les administrateurs de la Compagnie des Messageries impériales
Paris

J'ai reçu, Messieurs, la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'adresser le 4 courant, sous le n°3277, relative à votre nouveau service entre Suez et Calcutta.
Les craintes, que vous éprouvez sur la hausse des frets, pouvant résulter du conflit anglo-américain, ne me semblent malheureusement que trop fondées. Elles sont confirmées par les avis de mes agents d'Angleterre. Voici extrait de la lettre reçue de Cardiff, ce matin même.
Par courrier de ce jour, je transmets à mon agent de Cardiff, votre lettre n°3277 en original, lui recommandant de la lire avec toute réflexion et d'en garder copie.
J'appelle spécialement son attention sur le secret qui doit présider à toutes ses démarches, dans ces affrètements nouveaux pour ma Maison, qui peuvent laisser facilement deviner pour compte de qui ils se font. Mais M. Smith saura prendre toutes les mesures de prudence pour que ces affrètements ne soient connus que lorsqu'ils pourront l'être sans inconvénient.
Il demeure entendu que les conditions ordinaires de nos accords seront applicables aux affrètements pour les mers des Indes.
Les ordres que vous voulez bien me confier, pour ce nouveau service, se compose de :
2.500 tonnes à destination d'Aden
3.600 tonnes à destination de Pointe de Galles
1.500 tonnes à destination de Calcutta.
Ainsi que vous me le recommandez, et pour obvier aux éventualités de navigation, deux navires au moins seront expédiés sur chacun des trois ports ci-dessus désignés, sans tenir absolument compte des quantités indiquées.
Suivant votre désir, je dis à mon agent de Cardiff de se mettre immédiatement en rapports avec Messieurs Geo & A. Herring & Cie de Londres, et de se concerter avec cette maison dans le but de vous procurer les navires nécessaires dans les meilleures conditions possibles. J'espère, comme je le désire, que nos rapports avec Messieurs Herring amèneront un résultat favorable à vos intérêts.
Veuillez me permettre, Messieurs, de vous exprimer ici ma profonde gratitude de la nouvelle preuve de confiance et de bienveillance que vous me donnez en cette occasion. Tous mes efforts tendront, comme depuis 10 ans déjà révolus, à rester digne de la préférence que vous voulez bien m'accorder.
Agréer, je vous prie, Messieurs, l'assurance...

Retour aux archives de 1861