1861.10.14.Au Chemin de fer de l'Ouest.Paris.Extrait

Origine : Copie de lettres à la presse du 9 octobre 1861 au 26 octobre 1861

Paris, le 14 octobre 1861
Monsieur le directeur de la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest
Paris

Je prends la liberté, Monsieur, d'appeler toute votre attention sur les faits que je vais avoir l'honneur de vous signaler et qui ont pour votre Compagnie un intérêt direct et considérable
La mise en vigueur du nouveau traité de commerce avec l'Angleterre date à peine de quelques jours et déjà il en résulte un mouvement considérable de marchandises des districts manufacturiers d'Angleterre vers nos ports du nord de la France.
Mon associé de Rouen et Dieppe, Monsieur A.Grandchamp Fils, au moyen de sa ligne de steamers existant depuis quelques années déjà, s'était préparé à ce développement d'affaires et comptait dériver sur Dieppe et vos lignes ferrées la majeure partie de cette nouvelle matière de transports, vers Paris et l'Intérieur. Et, dès le premier jour, il a su s'en attirer plus de moitié, surtout dans le commerce des tissus.
Mais il faut vous le dire franchement : il est loin de trouver dans votre administration le concours et les ressources nécessaires pour l'aider à donner toute satisfaction au commerce. La marchandise arrive rapidement et régulièrement à Dieppe, mais de Dieppe à Paris, les lenteurs du service, l'insuffisance du matériel et les tiraillements de l'administration ont paralysé, dès les premiers jours, tous nos efforts et nos réclamations ont été fort mal accueillies.
Le résultat n'a pas tardé à se faire sentir : le commerce s'est plaint vivement à nous qui avions sollicité et su obtenir la préférence de ces transports par Dieppe, et les ordres se reportent immédiatement sur Boulogne et Dunkerque, qui ne se font pas faute d'exploiter les plaintes portées contre nos retards, irrégularité, etc. Nous voyons donc avec regret, malgré nos relations et nos efforts, une quantité considérable de marchandises abandonner notre voie. C'est à vous, Monsieur, de voir si vous voulez laisser le Chemin du Nord profiter - au détriment de votre Compagnie -des transports qui reviennent naturellement à nos bateaux et à votre ligne.
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