1856.12.09.A Théodore Bouscasse.Bordeaux.Extrait

Origine : Copie de lettre à la presse n°90 - du 12 novembre 1856 au [date inconnue]
ou n°91 - du [date inconnue] au 6 janvier 1857

[NB : Les sources ne mentionnent pas de dates pour les volumes n°90 et 91 (entre le 12 novembre 1856 et le 6 janvier 1857. Ces lacunes peuvent provenir soit d'un oubli dans le recensement, soit de la perte de certains volumes.]

Monsieur Th. Bouscasse - Bordeaux
Paris, le 9 décembre 1856

[...]
Je me borne à constater le fait et à vous dire que, pour continuer à procéder de cette manière, je m'expose à des pertes, qui, si elles se prolongeaient, conduiraient infailliblement à la ruine. II est temps d'apporter un remède à cette situation et je ne puis y arriver qu'en ayant avec moi un homme spécial, qui soit un autre moi-même et qui [...] constamment sur la brèche pour défendre mes intérêts, [...] je puisse exiger de lui ce que je ne pourrais réclamer d'un simple mandataire.
Je suis donc bien décidé à prendre en mes mains le soin de mes navires et, à partir du 1er janvier prochain, j'aurai un jeune homme à moi qui sera spécialement chargé :
1°) de signaler les heures de départ et d'arrivée de chaque navire, les heures employées au chargement et déchargement, ces renseignements me sont indispensables. Aujourd'hui je suis en contestation avec M. Miège et vos renseignements ne m'ont pas permis de vérifier l'exactitude de sa réclamation.
2°) de vérifier à son arrivée l'état de chaque navire de la machine des chargements, voir les réparations à faire et les ordonner ; débattre les prix avec les constructeurs, toutes choses qui ont été laissées aux soins des capitaines jusqu'à présent.
3°) s'assurer de la dépense du navire, celle de l'équipage, contrôler ses dépenses et adresser aux capitaines les observations utiles à mes intérêts.
4°) voir quels sont les objets employés par le navire et l'équipage qu'il vaut mieux acheter en Angleterre qu'en France pour obtenir des économies, en un mot, apporter une surveillance spéciale.
5°) débattre les prix avec les fournisseurs et ne pas se borner à acquitter les notes sans examen.
6°) veiller au déchargement des navires et s'assurer à l'avance du nombre de gabares nécessaires pour décharger promptement.
7°) veiller à la composition des équipages et ne pas faire ce qui a été fait dernièrement : embarquer des mauvais sujets qui sont exposés à avoir des démêlés avec la justice.
8°) enfin avoir un homme à moi qui pourra donner du temps pour attirer les marchandises générales que j'ai l'intention de prendre pour l'Angleterre et toute la Baltique.
Cet établissement à Bordeaux, pour être convenablement installé, nécessitera des frais. Pour couvrir ces dépenses, je prendrai en main le soin des navires qui doivent apporter les charbons au Midi et à Orléans. J'épargnerai les frais de commission. Mon représentant sera seul chargé du soin de ces navires.
Reste mon commerce de charbon, comme je n'ai eu que de bons rapports avec vous, je verrais avec peine nos relations prendre fin. Je vous offre de continuer de vous charger de recevoir les charbons que j'ai l'intention d'expédier à Bordeaux pour la clientèle que vous avez alimentée jusqu'a présent. Cette affaire, qui aura une importance au moins égale à celle qu'elle avait avant mes expéditions pour les chemins de fer, vous sera exclusivement réservée. Les navires à voiles, qui viendront de Newcastle, Sunderland et Grimsby avec des charbons, viendront à votre adresse, comme par le passé, vous serez chargé de la vente aux conditions antérieurement arrêtées. Les charbons du nord, qui viendront par les hélices, seront aussi mis à votre disposition ; vous seul serez chargé de débarrasser les navires dans les délais voulus. Vous aurez à vous pourvoir des gabares nécessaires. Je verrais avec plaisir que, soucieux de mon intérêt, vous soyez bien pénétré de l'idée que je ne puis continuer à travailler comme je le fais depuis trois mois en perdant beaucoup d'argent - j'ai dû recourir à des moyens énergiques - et que la position que je vous laisse reste la même que celle qu'elle était il y a quelques mois, avant l'arrivée des hélices à Bordeaux. Vous aurez à réfléchir à ma proposition ; je suis bien décidé à prendre le soin de mes navires et de mes livraisons aux chemins de fer. C'est bien arrêté et invariable. Il n'y a pas à revenir sur cette détermination. Si vous consentez à continuer mes autres affaires charbon, je serai charmé et nos rapports se continueront. Dans le cas contraire, mes dispositions sont prises pour [...] en cas de refus de votre part, je suis en mesure au 1er janvier prochain de faire la reprise de cette affaire. Je n'ai pas besoin de vous dire que tous les marchés que vous avez souscrits seront respectés et que toutes les commissions y afférents, il vous en sera tenu compte.
Vous aurez à me fixer le plus tôt possible et au plus tard le 15 courant, en attendant votre réponse je vous...

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