1854.06.03.A Th. Stirling Begbie.Londres

Origine : Copie de lettres à la presse n°56 - du 23 mai 1854 au 17 juin 1854

Paris, le 3 juin 1854
Monsieur Th. Stirling Begbie - London

Le moment est venu où je veux donner suite à mes projets sur l'application des hélices à mon commerce de charbon. Mais j'avoue que l'exécution me semble présenter tant de difficultés, que, avant de faire construire pour mon compte un ou plusieurs de ces navires, je voudrais m'entourer de toutes les précautions désirables.
Dans ce but, je m'adresse à vous, Monsieur, et voici ce que je réclame de votre obligeance.
Il existe, me dit-on, à Londres, une compagnie puissante de screw colliers, qui a déjà créé un grand nombre de ces navires.
Je viens vous demander s'il y aurait possibilité d'obtenir de cette compagnie de me louer, pour trois mois, je suppose, et à un prix qu'elle aurait à déterminer, un de ses navires à hélices naviguant actuellement ; capitaine, équipage, mécaniciens et chauffeurs, prêts à bord - et restant à ma charge pendant les trois mois.
En faisant ainsi naviguer ce navire pour mon compte, de Cardiff ou Newcastle à Bordeaux, Rouen, Havre et Dieppe, je me rendrai un compte exact de l'opération et de ses résultats, et il ne me restera plus ensuite qu'à m'entendre avec vous pour faire construire les hélices dont j'ai besoin.
Si la demande, que je vous prie de faire ainsi, paraît acceptable, je désirerais, autant que possible, que le navire, ainsi mis à ma disposition, pût porter 500 tonnes environ charbon, outre le charbon nécessaire à son service ; que ce navire fût d'un tirant d'eau n'excédant pas 12 pieds anglais, pour pouvoir en tous temps entrer à Rouen et Dieppe. Si tout peut se faire selon mon désir, je me rendrai à Londres pour arrêter avec la compagnie les conditions de ce contrat temporaire.
Veuillez me fixer le plus promptement possible si vous croyez que, soit auprès de la compagnie, soit par tout autre moyen, je puisse arriver au but que je désire.
Et, dans l'attente de vos nouvelles à ce sujet, je vous présente, Monsieur, mes sincères salutations.

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