1854.04.20.A C. Gillespy.Londres

Origine : Copie de lettres à la presse n°54 - du 5 avril 1854 au 29 avril 1854

Paris, le 20 avril 1854
Monsieur Thos Gillespy à Londres
Philpot Lane - Brabant Court

J'ai bien reçu votre honorée lettre du [...] courant me portant copie de celle du 15 [...]. Il résulte de la lecture de vos deux lettres que notre parfaite entente a déjà produit de bons résultats, et que les frets de la Méditerranée ont déjà baissé de manière assez sensible au lieu de continuer à monter d'une manière ruineuse pour nos deux gouvernements.
De mon côté, je n'ai rien fait pour Malte ni pour Constantinople, et très peu de chose pour les autres ports de la Méditerranée. Malheureusement, je dois ajouter que peu d'offres en général m'ont été faites, soit de France, soit d'Angleterre, et cela m'inquiète un peu pour le moment très prochain où nous allons nous remettre sur le marché des frets [...]. Il sera donc bon, avant le 1er mai, époque à laquelle on doit nous renouveler les ordres, de bien nous entendre, et sur la marche à adopter, et sur le prix à ne pas dépasser autant que possible, sauf à augmenter plus tard la limite, si cela devient nécessaire.
Je remarque dans votre lettre du 22 que selon votre opinion, votre gouvernement aura besoin de plus fortes quantités pour Malte que pour Constantinople et ce fait pourrait nous venir en aide d'une manière efficace.
Bien que le gouvernement français m'ait demandé ou doive me demander encore de faire ces quantités sur Malte, je ferai valoir au Ministre de la Marine que mes navires déjà expédiés, et ceux actuellement affrétés et en charge, représentent un tonnage assez important et je tâcherai d'obtenir de lui de ne prendre pendant ce mois de mai des navires que pour Constantinople et rien pour Malte.
De votre côté, faisant valoir les raisons qui précèdent, vous obtiendriez de votre amirauté de ne rien prendre en mai pour Constantinople, mais d'agir seulement pour Malte.
De cette façon, notre concurrence nous serait encore moins dangereuse. [...]
J'ajoute à ce qui précède que, continuant jusqu'au bout la bonne entente qui règne entre nous, il resterait convenu que si vous aviez besoin de quelques navires sur Malte, nous céderons réciproquement les quantités nécessaires pour satisfaire les besoins les plus urgents.
Telles sont mes idées sur la marche qu'il conviendrait de suivre [...] et j'ai voulu vous les soumettre avant la fin du mois pour que nous ayons le [...] de correspondre avant la réception de nouveaux ordres de nos amirautés. Ayez donc l'obligeance de réfléchir à ce que je vous expose, dites-moi nettement ce que vous pensez et je me range à l'avance à toute autre meilleure combinaison que vous voudriez bien m'indiquer.

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