1851.07.30.A Edouard Rosseeuw.Newcastle

Origine : Copie de lettres à la presse n°23 - du 10 juillet 1851 au 22 août 1851 - page 287

Paris, le 30 juillet 1851
Monsieur Rosseeuw
Newcastle

M. Rostand est arrivé d'Angleterre hier. Rolland l'a vu et lui a parlé de notre affaire. Il paraissait arrêté dans son esprit que, parmi les nombreuses propositions qui lui ont été faites soit à Paris soit à Londres, celle qui lui venait de la maison, dont il vous a parlé, lui a semblé être la seule qui ait fixé son attention. Elle lui a paru satisfaisante en tous points et il arrivait avec l'idée bien arrêtée de conclure avec cette maison. Rolland lui a fait valoir des considérations qui militaient en notre faveur : la convenance qu'il y avait pour son administration à donner la préférence à une maison française qui avait fait ses preuves et que l'administration avait à toute heure sous la main pour pouvoir s'entendre pour les modifications qui, n'étant pas prévues à l'avance, seraient plus difficiles à obtenir d'un étranger avec lequel il faudrait correspondre et qui pourrait se retrancher derrière un contrat signé. Les observations ont paru le toucher. Il a dit à Rolland que, dans l'intérêt du service et pour ne pas retirer à l'administration de Marseille une influence qu'elle désirait conserver, il avait été arrêté que le marché charbon ne se signerait qu'à Marseille, qu'il m'engageait à adresser une proposition dans cette ville, qu'elle serait examinée et qu'il ferait ce qu'il est possible pour les faire prendre en considération. Rolland lui a soumis la note des prix que vous Iui avez remis, pour la première partie, ces prix lui ont semblé acceptables. Pour la seconde, il a répondu qu'ils étaient plus élevés que ceux de la maison anglaise. Il a demandé si je consentirais à prendre la première et à lui laisser disposer de la seconde. Rolland lui a répondu que ce n'était qu'après avoir bien mûri cette affaire que je m'étais arrêté à des prix bien raisonnables, que mon intention était de faire une affaire grande et complète, que mes prétentions, tout en me laissant un bénéfice honnête, me faisaient ambitionner l'affaire entière. Bref, Rolland lui a dit qu'il le reverrait demain matin, et il espère dans cette nouvelle entrevue le décider à quelque chose de plus positif. M. Rostand doit partir dans deux jours pour Marseille et il a dit à Rolland que l'affaire charbon serait la première dont il s'occuperait. Comme Rolland a l'intention de lui demander d'attendre jusqu'au 15 août avant de rien conclure, je vous demanderai s'il vous serait possible d'être à Paris du 10 au 11 août afin que, si votre présence à Marseille fût indispensable, vous puissiez vous y rendre pour le 15. Faites valoir à Pring l'importance de votre départ pour cette époque et obtenez de Iui qu'il soit de retour à Newcastle. Au besoin même, comme vous n'allez pas avoir beaucoup à faire, sous quelques jours vous pourriez ne pas attendre son retour et arriver ici un peu plus tôt.
Tout à vous.

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