1851.01.31.A A. de Montfleury.Glasgow.Extrait

Origine : Copie de lettres à la presse n°19 - du 17 janvier 1851 au 21 février 1851 - page 429

Paris, le 31 janvier 1851
Monsieur A. de Montfleury
Glasgow

J'ai reçu en leurs temps vos lettres des 15 et 17 courant, et commence par vous remercier de l'empressement mis à me fournir les renseignements que j'avais réclamés de vous.
Je vais examiner avec vous, Monsieur, ce qu'il y a de possible entre nous sur les divers articles dont vous m'entretenez.
La consommation des fontes d'Écosse en France s'est énormément ralentie depuis 3 ans. Pour deux raisons : les troubles politiques ont arrêté l'essor industriel et celui de la construction, machines et bâtiments. En second lieu, nos usines métallurgiques ne trouvant plus les débouchés considérables que leur assurait auparavant la demande soutenue en rails et fer de toute nature, ont cherché et ont assez bien réussi à produire des fontes pour le moulage, se rapprochant des fontes d'Écosse.
D'où il résulte, et qu'on emploie moins de fonte en général et que dans la consommation restreinte, les fontes indigènes remplacent en notable portion celle que l'on tirait précédemment de l'Écosse. Cependant il y a encore matière a transaction. Et j'y prendrais volontiers ma part, mais dans les conditions que je vais indiquer ; si toutefois elles sont possibles.
Je n'achèterai pas de fonte, à aucun prix pour mon compte. Vous me les cotez 43 à 45 F. J'en ai acheté, et des premières marques, n°1, à 38 et 39, il y a quelques années.
Il faudrait que vos relations avec les grands et réputés producteurs les décidassent à vous mettre en mains, marché ferme, pendant 15 jours, je suppose, à un prix déterminé, franco à bord, 500 ou mille tonnes de telle marque, valeur comptant sans escompte, 2½%. Ce prix fixé pour 15 jours se codifierait en hausse ou en baisse 2 fois par mois - ou 1 fois par mois.
Ainsi autorisé à vendre ferme une marchandise que je n'aurai cependant pas achetée, je pourrais exploiter utilement, je l'espère, les relations que j'ai sur tous les points en France dans ce genre de commerce. Je vendrais soit pris à bord à Glasgow, soit rendu à telle destination. Enfin, j'en ferais mon affaire. Je pense que je pourrais satisfaire à votre intérêt légitime dans ces opérations, et vous réservant dans mon prix de vente une commission de 1% et les commissions d'affrètement.

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