1970.05.14.De Banque Worms & Cie.Rapport annuel - exercice 1969

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Banque Worms & Cie

Exercice 1969

Banque Worms & Cie
Société anonyme au capital de F 114.093.400

Siège social à Paris, 45, boulevard Haussmann
RC Paris 65 B 77 – LBF n° 498 – INSEE 833-75-109-1-175

Assemblée générale extraordinaire du 14 mai 1970

Rapport présenté par le conseil d’administration

Mesdames, messieurs,
Les structures économiques et financières de notre pays subissent depuis quelque temps des mutations profondes dont le rythme semble devoir encore s'accélérer au cours des prochaines années. Dans une situation aussi mouvante, il apparaît souhaitable que votre conseil d’administration soit en mesure, le jour où il le jugerait utile au développement des affaires sociales, de procéder dans un très court délai à une augmentation du capital de votre société.
C’est dans cet esprit que nous avons estimé devoir profiter de votre présence en assemblée générale ordinaire pour vous réunir également en assemblée extraordinaire, afin de vous demander une autorisation qui nous permettrait éventuellement d’agir avec rapidité.
La résolution qui est soumise à votre approbation autorise le conseil d’administration à procéder, sur ses seules délibérations, à l’augmentation de votre capital social, en une ou plusieurs tranches, par incorporation de réserves ou par émission d’actions à souscrire en numéraire, pour le porter à un montant maximum de 250 millions de francs.
Pour répondre aux dispositions réglementaires en vigueur, nous vous indiquerons en terminant que, depuis le début de l’exercice en cours, les affaires sociales ont continué à se développer dans des conditions satisfaisantes et qu’en particulier la valeur des dépôts de la clientèle atteint, au 31 mars 1970, un montant en progression de 4,9 % sur le 31 décembre 1969.

Résolutions votées par l’assemblée générale extraordinaire

Première résolution

L’assemblée générale autorise le conseil d’administration à procéder, sur ses seules délibérations, à l’augmentation du capital social en une ou plusieurs tranches, jusqu’à concurrence d’une somme de F 135.906.600 pour le porter à F 250 millions au maximum par incorporation de réserves ou par émission d’actions à souscrire en numéraire, ou encore par l’un et l’autre procédés.
Le conseil d’administration aura les pouvoirs les plus étendus pour effectuer cette ou ces augmentations du capital aux époques, dans les proportions et aux conditions qu’il jugera convenables. En particulier, il fixera la jouissance initiale des actions à émettre, la prime éventuelle des actions à souscrire en numéraire, la somme dont celles-ci devront être libérées à la souscription, le choix des réserves disponibles susceptibles de faire l’objet d’une incorporation au capital par création d’actions gratuites et/ou élévation de la valeur nominale des actions anciennes. Il accomplira tous actes et formalités exigés par la loi et apportera à l’article 7 des statuts les modifications correspondant à l’augmentation et aux augmentations de capital effectivement réalisées.
La présente autorisation est valable pour une durée de cinq ans à compter du jour de la présente assemblée.

Deuxième résolution

Tous pouvoirs sont donnés au porteur d’un original, d’une copie ou d’un extrait du présent procès-verbal pour remplir toutes formalités et effectuer tous dépôts et publications partout où besoin sera.

Banque Worms & Cie
Société anonyme au capital de 114.093.400 francs divisé en 1.140.934 actions de 100 francs chacune

Statuts déposés chez maître Chalain
Notaire à Paris

Siège social à Paris
45, boulevard Haussmann (9e)
RC Paris 65 B 77
INSEE n° 833-75-109-1-175
LBF n° 498

Assemblée générale ordinaire du 14 mai 1970

Rapport du conseil d’administration,
Rapports des commissaires,
Résolutions de l’assemblée,
Tableau des résultats financiers
Inventaire des valeurs mobilières en portefeuille le 31 décembre 1969,
Tableau concernant les filiales et participations

Conseil d’administration
MM.
R. Meynial, président-directeur général,
G. Brocard, vice-président directeur général,
C. Tixier, vice-président,
J. Barnaud, administrateur,
W. Conrad, administrateur,
GM Dorrance Jr, administrateur,
R. Labbé, administrateur,
RV Low, administrateur,
Lord Polwarth, administrateur,
MM. G. Taittinger, administrateur
J. Thierry, administrateur,
A. de Launoit, censeur,
R. Mouton, censeur.

Commissaire du gouvernement
M. H. Montet

Direction
MM.
R. Dubost, directeur général,
P. Bazy, directeur général adjoint,
P. de Corgnol, directeur général adjoint

Commissaires aux comptes
MM.
J. Dreyer, commissaire titulaire
P. Keiskopff, commissaire titulaire
A. Mennesson, commissaire suppléant

Notre balance des paiements n’avait cessé de se dégrader au cours du premier semestre. Cette évolution a conduit le gouvernement à décider pendant l’été une dévaluation du franc de 12,5 %, dont le taux a été choisi pour concilier la nécessité de ramener les prix français à un niveau compétitif avec le souci de ne pas mettre d’autres monnaies en difficulté.
Intervenue le 8 août, cette dévaluation, dont les causes profondes remontent à la crise des mois de mai et juin 1968, a été immédiatement suivie de la mise en place d’un plan de redressement. La combinaison de l’ajustement monétaire et de la rigueur économique allait rapidement amener un retournement de la tendance que la réévaluation du mark venait opportunément confirmer et épauler le 26 octobre suivant, en mettant, au moins provisoirement, un terme à la vague de spéculations sur les monnaies qui sévissait depuis des mois.
La politique d’austérité adoptée par les pouvoirs publics s’est traduite par un éventail très large de moyens d’action. Le retour rapide à l’équilibre budgétaire a été complété par des mesures de resserrement des crédits. Les règles d’encadrement, mises en vigueur dès le mois de novembre 1968, ont été prorogées à toute l’année 1969 et étendues à de nouvelles catégories d’engagements. C’est ainsi notamment que les crédits d’équipement à moyen terme, dont l’octroi fut même un instant suspendu, puis les crédits éligibles au marché hypothécaire, ont été successivement inclus dans le champ d’application de l’encadrement. Des dispositions particulières ont resserré les normes applicables en matière de crédits à la consommation. Enfin diverses mesures spéciales, telles que le prélèvement exceptionnel sur les bénéfices des banques, ont encore accentué la rigueur de la réglementation applicable au secteur dans lequel s’exerce l’activité de votre société.
La politique de restriction monétaire, pratiquée par les pouvoirs publics sous forme d’un encadrement à la fois global et sélectif des crédits, s’est trouvée singulièrement renforcée par un autre phénomène, d’une portée plus générale, l’augmentation du loyer de l’argent.
Le mouvement des taux d’intérêt en France ne peut être envisagé séparément de leur évolution sur le plan mondial. L’année 1969 a été marquée dans tous les pays par une aggravation sensible du coût du crédit. Les taux d’escompte officiels sont passés de 3 à 6 % en Allemagne fédérale, de 7 à 8 % en Grande-Bretagne. Aux États-Unis, le « prime rate » est passé de 6,75 % à 8,50 % dès le mois de juin et s’est tenu à ce niveau jusqu’à la fin de l’année. Sur le marché des euro-devises, la hausse des conditions a été encore plus accentuée et le taux de l’euro-dollar à trois mois, qui était, à la fin de 1968, aux environs de 7 %, a dépassé 11 % en décembre 1969.
Dans cette conjoncture, les autorités monétaires françaises n’ont pas jugé possible, ou opportun, de pratiquer sur le marché intérieur, à l’abri du contrôle des changes, une politique d’argent à bon marché contrastant avec la tendance mondiale. Elles ont, au contraire, conjugué la hausse des conditions avec les mesures quantitatives d’encadrement pour freiner l’expansion de la masse des liquidités monétaires.
Le taux d’escompte de la Banque de France, qui se situait à 6 % fin décembre 1968, a été élevé à 7 % le 13 juin, pour être porté à 8 % le 8 octobre. Les taux d’intervention de l’institut d’émission sur le marché monétaire ont, suivant sa politique traditionnelle, été constamment maintenus à un niveau supérieur. L’on a ainsi vu le coût de l’argent au jour le jour, qui dépassait à peine 8 % au mois de mars, s’élever à 9 ½ % en octobre et atteindre jusqu’à 11 % en décembre.
Les effets de ce renchérissement du crédit ne se sont fait sentir que progressivement sur l’économie du pays. Les crédits à la consommation ont, bien entendu, été les premiers touchés, entraînant dès le début de l’automne un ralentissement sensible de la demande dans les secteurs où la vente à tempérament tient une place importante. En fin d’année, le marché immobilier en a ressenti sévèrement les effets et, depuis le début de 1970, les conséquences de cette politique restrictive semblent gagner tous les secteurs de l’économie française.
Cette hausse presque continue du loyer de l’argent a dominé toute l’activité du secteur bancaire pendant l’année 1969. C’est elle qui a commandé les grandes orientations de la politique de chaque établissement. Mais c’est la mise en œuvre pratique des règles de limitation des concours à l’économie qui a posé chaque jour aux responsables de la gestion les problèmes les plus délicats. Il s’est agi pour eux de concilier les impératifs du service à fournir aux clients les plus fidèles, de l’aide à apporter aux entreprises les plus dynamiques, de la rentabilité optimale à assurer aux capitaux investis, avec les entraves de toutes sortes résultant d’une réglementation de plus en plus rigoureuse.
Cette tâche ingrate, aggravée par les formalités inhérentes au fonctionnement du contrôle des changes, a imposé aux personnels qui en ont la charge un effort constant et souvent pénible.
Si votre banque a pu, en dépit de ces difficultés de tous ordres, accroître ses activités et améliorer ses résultats, les progrès accomplis sont dus, pour leur plus grande part, aux qualités et au dévouement de l’ensemble du personnel de votre maison. Qu’il en soit ici remercié.

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Avant de passer en revue l’évolution des divers départements de votre Banque, nous voudrions vous faire part de deux modifications intervenues en 1969 qui touchent, l’une son implantation à l’étranger, l’autre l’installation de son siège parisien.
Nos deux rapports précédents ont souligné la volonté des dirigeants de votre société d’orienter délibérément son action dans le sens de la coopération internationale.
Cette politique s’est d’abord concrétisée par l’entrée dans votre capital de quatre grands établissements bancaires étrangers, et par la présence de leurs représentants dans votre conseil d’administration.
Cette année, c’est votre banque qui a essaimé hors de France. Jusqu’à présent, en effet, elle n’avait pas d’implantation à l’étranger, hormis ses anciennes succursales, devenues filiales, que nous avions conservées en Afrique du Nord.
Soucieux de pouvoir offrir à notre clientèle, tant française qu’étrangère, toute la gamme des services que nos confrères déjà établis sur diverses places européennes étaient en mesure de lui procurer, nous avons, en avril 1969, avec le complet accord des autorités françaises, créé une filiale en Suisse.
La société « Banque Worms et associés (Genève) SA » a été constituée au capital de 10 millions de francs suisses. Ce capital est partagé entre votre banque, qui en détient la majorité, la Bank of Scotland, la Hessische Landesbank-Girozentrale et le Crédit du Nord avec lequel nous avons été heureux de trouver ce nouveau terrain de collaboration. Cette société a commencé à fonctionner effectivement au mois de septembre, sous la présidence de M. André Fatio, ancien associé de la Banque Hentsch & Cie. Nous sommes convaincus que, sous sa direction éclairée, votre filiale contribuera efficacement à l’affermissement et à l’élargissement de l’activité internationale de votre maison.
À Paris, vos services se trouvaient à l’étroit, depuis notre regroupement, à la fin de 1967, avec Sofibanque-Hoskier et la Banque industrielle de financement et de crédit, dans les locaux du 45 boulevard Haussmann où les divers départements de la Maison Worms étaient installés depuis de nombreuses années.
Nous avions pu, à la fin de 1968, conclure un accord avec le locataire des rois étages de l’immeuble du boulevard Haussmann, que nous n’occupions pas encore, pour qu’il nous cède ces locaux. Cela nous avait déjà permis de rapprocher du siège des services que nous avions jusqu’alors été obligés de laisser provisoirement dans les immeubles de la Sofibanque rue des Mathurins et rue de Courcelles.
L’occasion s’est présentée pour Worms, Compagnie maritime et charbonnière de se regrouper avec d’autres sociétés du secteur maritime de la Maison Worms dans un vaste immeuble moderne et fonctionnel situé 50 boulevard Haussmann, presque en face de votre siège social. Depuis le mois de juillet 1969, vos services ont ainsi pu être installés de manière rationnelle dans les locaux libérés par cette compagnie.

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Le total du bilan de votre banque s’élevait au 31 décembre 1969 à F 2.827.144.632,83 contre F 2.394.727.580,92 un an auparavant. Dans ce chiffre, les comptes de dépôts de la clientèle figuraient pour F 1.537.994.869,52 contre F 1.422.827.990,15. Comme les deux années précédentes, l’augmentation de ces dépôts est en totalité imputable aux bons et comptes à échéance fixe qui ont progressé de plus de 30 %.
Le montant global des concours à l’économie accordés par votre établissement a, en 1969, augmenté d’un peu plus de 11 %. Ce pourcentage, en apparence supérieur aux coefficients réglementaires, s’explique en partie par le fait que l’encadrement du crédit se réfère à la situation au 30 septembre 1968, et surtout par l’important développement que nous avons donné aux opérations non encadrées.
Votre banque a, en effet, selon sa politique traditionnelle, continué à apporter un concours particulièrement actif au financement des investissements et à celui des exportations. Ces deux catégories de crédits, en accroissement sensible, représentaient en fin d’année plus de 35 % de nos engagements.
Nos engagements par cautions et avals ont marqué une vive progression, avec un taux d’augmentation de plus de 36 %. Le montant croissant des cautions immobilières en est la principale cause.
L’activité de vos agences de province a été satisfaisante. Vos succursales ont enregistré, par rapport au 31 décembre 1968, une augmentation moyenne de leurs dépôts de 20 % et ont, dans leur ensemble, obtenu des résultats positifs. Deux agences nouvelles ont été ouvertes : l’une aux environs de Paris, dans le marché d’intérêt national de Rungis, l’autre à Lyon, dans le centre commercial du quartier de la Part-Dieu en cours de rénovation.
Le département étranger a vu son activité affectée par deux facteurs nettement défavorables : d’une part l’incertitude qui a régné, pendant la plus grande partie de l’année, quant aux perspectives du franc français, puis du deutsche mark ; d’autre part les ponctions opérées par les banques américaines sur le marché des euro-dollars, dont les taux devaient, de ce fait, atteindre des niveaux records.
Dans ce contexte troublé, ce département a dû faire face aux difficultés résultant à la fois du fonctionnement d’un contrôle des changes rigoureux, d’une limitation des positions en devises et des nouvelles règles concernant l’équilibre des prêts et des emprunts sur le marché international. Il en est résulté un alourdissement considérable des tâches administratives et la nécessité de recruter, à grand-peine, un personnel supplémentaire.
En dépit de tous ces obstacles, les ressources en devises de votre banque ont sensiblement augmenté et les résultats d’ensemble du service étranger se sont accrus de 23,5 % par rapport à 1968.
En matière d’émissions internationales, et malgré les difficultés de toute nature que présentait un marché anormalement fluctuant, la position acquise par votre banque s’est pratiquement maintenue : nous avons participé à 82 émissions contre 81 en 1968 et nous avons encaissé des commissions de garantie et de placement en augmentation.
Les efforts déployés depuis plusieurs années par votre maison avec le concours de sa filiale spécialisée Ciave, pour développer son secteur de financement des biens d’équipement à l’exportation, ont continué à porter leurs fruits. Le montant des crédits de cette nature a, de 1968 à 1969, progressé de 30 %.
Cette substantielle, augmentation provient principalement de la mise en place des crédits de préfinancement et de relais de crédits acheteurs correspondant à plusieurs contrats importants signés par Ciave en 1968. Ces contrats concernent notamment l’ensemble pétrochimique de la société Pétroquimica Uniao, au Brésil, dans laquelle la Société financière internationale détient une participation.
L’année 1969 a été marquée par une reprise très vive de l’activité de la bourse de Paris. Du mois de janvier au mois de mai, les cours ont monté rapidement dans une ambiance de surchauffe. Cette euphorie inflationniste a fait ensuite place à un climat d’inquiétude qui a ramené les cours, au début d’août, à un niveau en baisse de plus de 10 %. Mais à l’automne, après les rajustements des parités du franc et du deutsche mark, la hausse a repris à un rythme ralenti, sur des bases plus saines, et l’indice a terminé l’année en hausse de 26,7 % sur son niveau au 31 décembre 1968. Le volume des transactions s’est parallèlement accru d’une année à l’autre de 42 %.
Cette activité a eu pour corollaire une augmentation des émissions de valeurs mobilières. Les émissions d’actions contre espèces ont, quant à elles, progressé de 115 %, et celles de valeurs à revenu fixe de 15 % environ.
Ce haut niveau se retrouve naturellement dans le volume des opérations du département financier de votre banque.
Les augmentations de capital domiciliées à nos guichets ont plus que triplé en nombre et le montant des souscriptions recueillies à nos caisses a pratiquement décuplé. Nos placements d’obligations ont, de leur côté, progressé de 42 % malgré les difficultés que ces opérations ont rencontrées au deuxième semestre du fait de la hausse des taux d’intérêt. Cet accroissement résulte d’un élargissement sensible du cercle de nos souscripteurs-investisseurs institutionnels.
L’activité de nos services de bourse a suivi une évolution parallèle et les courtages versés à nos agents de change pour les opérations de notre clientèle ont progressé de 33 % par rapport à 1968.
En ce qui touche le domaine de la bourse, nous signalerons encore que la société « Épargne-Expansion », dont nous vous avions annoncé la création dans notre précédent rapport, gérait, à la fin de 1969, pour le seul compte de votre banque, treize fonds communs de placement, constitués dans le cadre de la législation sur l’intéressement des salariés aux fruits de l’expansion.
Le département financier a enfin travaillé, en liaison avec le département des participations, à la mise au point de plusieurs opérations liées à la concentration ou à la restructuration de l’industrie.

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La valeur comptable du portefeuille-titres de votre banque s’élevait au 31 décembre 1969 à F 152.905.684,33, en augmentation de F 18.464.151,75 sur la fin de l’exercice précédent. Cet accroissement représente bien entendu le solde de très nombreuses opérations d’achats et de ventes de titres, ainsi que de constitutions et réintégrations de provisions. Nous nous bornerons à vous signaler les mouvements de titres les plus significatifs de vos activités :
En sorties, nous avons cédé les intérêts que nous avions conservés dans le Comptoir Lyon-Alemand Louyot & Cie.
Les entrées en portefeuille résultent à la fois :
- de souscriptions aux augmentations de capital, ou de la libération de souscriptions antérieures, de sociétés dans lesquelles nous avions déjà des participations, notamment Progil, la Banque hypothécaire européenne, Unibail, Cofidim, Worms & Cie (Maroc), etc. ;
- d’un renforcement de certaines participations dont nous vous avions entretenus dans nos précédents rapports, telles que la Foncière-Tiard, la Compagnie Saupiquet, la Sifram, etc. ;
- enfin, de prises de participations nouvelles.

Parmi ces dernières, il convient naturellement de rappeler en premier lieu notre souscription au capital de notre nouvelle filiale suisse, dont nous vous avons entretenus précédemment.
Votre banque a par ailleurs constitué, avec le concours de la Bank of London and South America et de la Svenska Handelsbanken, le fonds d’investissement « Haussmann Holdings NV », dont le siège est fixé aux Antilles néerlandaises. Ce fonds, dont les actifs représentent 8.000.000 de dollars, investit principalement dans des « hedge funds » américains.
En dehors de ces deux affaires nouvelles, nous avons pris une participation dans le capital de Jeanneau-Constructions nautiques SA. Cette société, qui est la principale affaire française de construction de bateaux de plaisance, poursuit une progression régulière de son chiffre d’affaires et de ses résultats dans un secteur de loisirs en pleine expansion.
Nous avons également pris quelques intérêts dans la Société d’éditions économiques et financières « SEF », qui a l’intention de fusionner prochainement avec la Dafsa, ainsi que dans la société Sotoma qui doit réaliser la construction de l’immeuble-tour du nouveau quartier Maine-Montparnasse.
Vous trouverez en annexe, conformément aux dispositions réglementaires, l’inventaire des titres détenus par votre banque au 31 décembre 1969.
Nous vous précisons que les valeurs cotées recelaient, sur la base des cours de bourse au 31 décembre, une plus-value latente supérieure à 55 millions.

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Nous vous donnons ci-après quelques indications sur les faits les plus saillants survenus en 1969 dans les principales sociétés dans lesquelles votre banque possède des intérêts directs ou indirects.

a) Banques et sociétés financières
La Banque de l’Union occidentale a vu ses dépôts atteindre 246 millions de francs, en augmentation de 19 % sur le 31 décembre 1968. Ses résultats ont progressé de 51 % sur l’exercice précédent et se sont élevés, pour 1969, à F 1.250.434.
L’exploitation des sociétés du groupe de la Compagnie bancaire, avec lequel nous continuons à entretenir des rapports suivis et confiants, a évidemment été affectée par le retournement de la tendance sur le marché immobilier, par les entraves apportées à la distribution du crédit, et surtout par la hausse des taux d’intérêt.
Le volume total des crédits distribués par ce groupe s’est encore accru en 1969, mais cette légère avance résulte d’une moyenne entre une forte progression au premier semestre et un net recul au second.
Les résultats des sociétés les plus sensibles à l’évolution du marché des capitaux, notamment le Cetelem et l’Union française de banques, sont en baisse sensible. Le résultat consolidé du groupe n’a subi qu’une baisse modérée.
La Cofica, qui avait eu à surmonter, en 1967, certaines difficultés et se trouvait précisément en cours de redressement, a davantage souffert de cette conjoncture défavorable, et son exercice 1969 se termine par une perte.
La société « Le Portefeuille-investissements » a bénéficié du climat favorable qui a prévalu à la bourse de Paris. Malgré la faiblesse du marché financier de New York, la valeur liquidative globale de cette société a augmenté de 24,45 %, ce qui la place, pour 1969, en tête des sociétés d’investissements à capital fixe. Son conseil proposera à l’assemblée générale de porter le dividende de 8,75 % à 9 %.
La Banque industrielle de l’Algérie et de la méditerranée a, comme nous vous l’avons exposé l’année dernière, un double rôle de gestion de ses avoirs métropolitains et d’apurement de la situation de ses actifs algériens. Cette liquidation s’est poursuivie dans des conditions satisfaisantes. Les garanties que votre société avait dû donner en 1968, pour rendre possible la conclusion des accords intervenus avec les autorités algériennes, se trouvaient réduites à fin 1969 à F 696.934,65. Cette somme étant très inférieure aux actifs nets de la BIAM, tout risque de voir mettre en jeu les cautions données par votre banque se trouve désormais écarté.
En Tunisie, la Banque d’escompte et de crédit à l’industrie en Tunisie, dans le capital de laquelle nous nous trouvions associés avec le groupe de la Banque nationale de Paris et la Morgan Guaranty Trust Company of New York, a décidé de concentrer ses activités avec celles de l’Union bancaire pour le commerce et l’industrie en Tunisie, elle-même filiale de la Banque nationale de Paris dans ce pays. Notre pourcentage dans le capital de la société fusionnée se trouve ramené à 14 % environ.
Enfin, à Casablanca, votre filiale Worms & Cie (Maroc) a, pour satisfaire à la nouvelle réglementation des banques dans l’empire chérifien, porté son capital de 4.200.000 à 6.048.000 dirhams. Cette société a bénéficié de la conjoncture économique favorable qui a prévalu au Maroc pendant toute l’année 1969, et ses résultats sont, comme ses dépôts, en augmentation sensible.

b) Assurances
La Préservatrice-Aird, qui vient de signer au début de 1970 un accord de coopération avec Insurance Company of North America, très importante société américaine d’assurances, a connu en 1969 une croissance de son chiffre d’affaires d’environ 12 %.
Les résultats semblent devoir être en légère amélioration malgré le poids toujours très lourd de la branche automobile. La Compagnie envisage une distribution d’actions gratuites et une augmentation de capital en numéraire.
Le chiffre d’affaires de la Foncière-Tiard a, pour l’ensemble des pays où cette compagnie travaille, avoisiné 490 millions de francs, en progression de près de 12 % sur l’année 1968. Dans le domaine de l’assurance-vie, la Foncière-Nation a également enregistré un accroissement du volume de ses primes.

c) Produits chimiques
La société Progil a, comme vous avez pu le lire dans la presse, décidé de fusionner avec Rhône-Poulenc. Dans votre portefeuille, les titres Progil se trouveront donc remplacés par des actions Rhône-Poulenc, selon la proportion d’échange de deux pour trois.
Mais juste avant cette fusion, la totalité des actifs industriels de Progil ont été apportés à une société qui en a repris la dénomination sociale. Nos excellentes relations tant avec la société Progil qu’avec ses filiales demeurent ainsi inchangées, et la concentration intervenue, qui constitue certainement une étape importante dans la restructuration de l’industrie chimique française, nous a fourni l’occasion de resserrer nos contacts avec Rhône-Poulenc.

d) Mines
Dans le courant de 1969, le groupe Rothschild a décidé d’apporter l’ensemble des actions de la société minière et métallurgique de Penarroya qu’il possédait à la société Le Nickel dans laquelle il avait déjà certains intérêts.
Votre maison a jugé opportun de répondre favorablement à la proposition qui lui avait été faite d’apporter dans les mêmes conditions les titres de Penarroya qu’elle détenait.
Les principaux actionnaires ayant agi de même, la majorité du capital de Penarroya se trouve désormais appartenir à la société Le Nickel. Cette société est engagée, en association avec le groupe américain Kayser, dans la réalisation d’un vaste programme de développement qui doit, de 1969 à fin 1971, faire passer la production de 38.000 à 68.000 tonnes de métal.

e) Secteur commercial et hôtelier
La société du Louvre a poursuivi la rénovation de ses magasins et franchi une étape importante dans le développement de son département hôtelier.
Le chiffre d’affaires des magasins de Paris a progressé de 10 %. Un magasin « discount » a été ouvert à Livry-Gargan.
Le domaine hôtelier comprenait déjà, outre les trois grands hôtels exploités à Paris par la société mère, ceux gérés en province par sa filiale, la société Extension hôtelière et immobilière du Louvre. L’apport – rémunéré par l’augmentation du capital social de F 16 millions à F 20.170.000 – de la majorité de la société du Grand hôtel de la rive gauche hôtel Lutétia a considérablement élargi les perspectives de ce secteur d’activité.
La chaîne hôtelière « Concorde », créée par la société du Louvre et ses filiales au lendemain de cette opération financière, regroupe dix hôtels représentant plus de 1.500 chambres. Elle occupe dès maintenant l’une des premières places dans l’hôtellerie française et pousse activement l’étude de deux nouveaux hôtels, dont un de 1.000 chambres à la porte Maillot dont les travaux devraient commencer avant la fin de 1970.

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Conformément aux dispositions de l’article 148 du décret du 23 mars 1967, nous devons enfin vous exposer l’activité et les résultats des filiales dans lesquelles la participation de votre banque excède 50 %.
Ces sociétés sont les mêmes que celles qui vous avaient été signalées dans notre précédent rapport, sauf que les Ateliers Moisant-Laurent-Savey ont disparu de cette liste. Cette société a, en effet, fusionné en juillet 1969 avec la société Fisab. Le capital est ainsi passé de F 3 millions à F 4.450.000 de telle sorte que la participation détenue par votre banque est tombée de 69 à 47 %. Cette société a vu sa valeur liquidative augmenter fortement du fait de la hausse en bourse de la plupart des titres qu’elle détient en portefeuille.
Nous vous avons entretenus précédemment de l’activité de la Banque industrielle de l’Algérie et de la méditerranée, dont l’exercice 1969 risque d’être encore déficitaire en raison des pertes que la société a dû continuer à comptabiliser sur ses actifs algériens.
La Société méditerranéenne de banque prolonge en Corse notre réseau bancaire avec ses deux agences d’Ajaccio et de Bastia et ses deux bureaux semi-permanents de Ghisonaccia et Propriano. Elle a connu, au cours de 1969, une activité accrue. Cependant, les résultats d’exploitation ne permettront pas, cette année encore, de distribuer un dividende.
La société immobilière Saint-Martin, dont votre banque détient la quasi-totalité du capital, possédait 22-24, rue de Courcelles les deux étages dans lesquels était installé le siège de Sofibanque-Hoskier avant son absorption par votre établissement. La réinstallation de tous nos services dans nos nouveaux bureaux du boulevard Haussmann, dont nous vous avons fait part au début de ce rapport, a permis de libérer ces locaux et de les vendre en dégageant une plus-value de F 3.800.000 qui apparaîtra dans les résultats de la Société immobilière.
La Société française de sablières exploite dans des conditions satisfaisantes, malgré un certain ralentissement des ventes, sa carrière de Villeneuve-la-Garenne, dans la proche banlieue parisienne (Hauts-de-Seine). Cette exploitation touche à sa fin et les remblaiements qui lui feront suite compléteront un domaine immobilier important que valorise l’implantation d’une zone industrielle dans ce secteur.
Enfin, les quatre autres filiales – Le Portefeuille-mobilier, la société auxiliaire parisienne de placements et de participations, Marindus et l’Union mobilière pour le Maroc et l’étranger – sont des sociétés de portefeuille qui se bornent à gérer quelques participations et dont l’activité n’appelle aucun commentaire particulier.

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Le compte de pertes et profits fait ressortir un bénéfice net de F 12.679.887,95, après F 1.744.586,93 d’amortissements et F 8.865.281,64 de provision pour impôt sur les sociétés, contre F 10.857.666,31 pour l’exercice 1968, après respectivement F 1.203.762,16 et F 4.236.941,02 d’amortissements et de provision pour impôt.
Nous vous précisons que la provision pour impôt sur les sociétés, en très forte augmentation sur l’exercice antérieur, ne comprend pas le prélèvement exceptionnel sur les banques qui figure au compte de pertes et profits sous la rubrique des provisions pour charges exceptionnelles.
Nous vous proposons de répartir ce bénéfice de la manière suivante :

Bénéfice net de l’exercice

 

F 12.679.887,95

À déduire

 

 

Dotation à la réserve légale*

F 633.994,39

 

Dotation à la réserve provenant de plus-values à long terme

F 3.592.641,27

 

Dotation à la réserve provenant d’opérations immobilières

F 117.239,44

 

 

 

F 4.343.875,10

 

Reste :

F 8.336.012,85

 

 

 

À ajouter

 

 

Report à nouveau de l’exercice précédent

 

F 387.641,43

Bénéfice distribuable

 

F 8.723.654,28

qui serait affecté ainsi qu’il suit :

 

 

Intérêt statutaire

 

F 5.704.670,00

Tantièmes du conseil d’administration

 

F 253.540,00

Dividende complémentaire

 

F 2.281.868,00

Report à nouveau

 

F 483.576,28

 

Total égal

F 8.723.654,28

Ces propositions permettraient, si vous les approuvez, de distribuer aux 1.140.934 actions de F 100 composant votre capital social un dividende net de F 7, auquel s’ajouterait un avoir fiscal de F 3,50, assurant ainsi un revenu global de F 10,50 par titre.

* Dont F 189.086,38 sur plus-values à long terme.

Nous vous rappelons, conformément aux dispositions légales, qu’il a été versé au titre de l’exercice 1967 – premier exercice clos depuis la transformation de votre banque en société anonyme – un dividende net de F 6, assorti d’un avoir fiscal de F 3, soit un revenu global de F 9 par action, et pour l’exercice 1968 un dividende net de F 6,50, assorti d’un avoir fiscal de F 3,25, soit un revenu global de F 9,75 par titre.
MM. les commissaires aux comptes vous présenteront leur rapport sur les comptes et le bilan que nous soumettons à votre approbation.
Ils vous donneront également lecture de leur rapport spécial sur les conventions visées par l’article 101 de la loi du 24 juillet 1966.
Votre conseil vous propose la nomination d’un nouvel administrateur, M. Louis Charles de Fouchier, président-directeur général du Crédit du Nord et vice-président de l’association professionnelle des banques. Cette nomination permettrait à votre conseil de bénéficier des avis éclairés d’une personnalité dont la compétence et l’autorité morale sont unanimement reconnues. En outre, elle contribuerait à resserrer encore les excellentes relations qui existent déjà entre nos deux Maisons.
Enfin, les mandats de vos censeurs, MM. Arsène de Launoit et Roger Mouton, viennent à expiration à l’issue de la présente assemblée. Nous vous proposons de les renouveler pour une nouvelle période d’un an.

Rapport général des commissaires sur l’exercice 1969

Messieurs,
Nous avons l’honneur de vous rendre compte de notre mission de commissaires aux comptes pour l’exercice du 1er janvier au 31 décembre 1969.
Nous avons procédé en cours d’exercice à divers sondages dans les opérations et, après l’arrêté des comptes, aux contrôles et vérifications qui nous ont paru nécessaires pour former notre opinion sur la régularité des écritures et le respect des obligations réglementaires concernant les documents comptables qui vous sont présentés ; conformément à l’article 230 de la loi du 24 juillet 1966, le compte rendu de nos vérifications a été fourni au conseil d’administration.
Ce dernier vous présente le bilan au 31 décembre 1969 dont le total s’élève à F 2.827.144.632,83 et le compte de pertes et profits de l’exercice 1969 se soldant par F 12.679.887,95 de bénéfice.
Le montant des engagements hors bilan atteint F 983.934.990 ; il nous a été indiqué que ces engagements n’étaient générateurs d’aucun risque né au 31 décembre 1969.
Ces comptes ont été établis, comme pour l’exercice précédent, en utilisant les règles d’évaluation et forme de présentation recommandées par la commission de contrôle des banques ; ils peuvent ainsi être comparés à ceux du 31 décembre 1968, ce qui fait l’objet de l’annexe ci-jointe.
Le rapport de votre conseil d’administration vous donne les explications requises sur l’évolution de la situation de la banque au cours de l’exercice, sur ses filiales et ses perspectives en 1970.
Nos vérifications n’ont révélé aucune anomalie ni fait susceptible de rompre l’égalité entre les actionnaires, et nous estimons être en mesure de vous certifier la régularité des comptes sociaux arrêtés au 31 décembre 1969 ainsi que la sincérité des informations fournies par votre conseil d’administration sur la situation et les documents comptables qu’il vous a communiqués.

Paris, le 8 avril 1970

P. Keiskopff
J. Dreyer

Annexe au rapport général des commissaires sur l’exercice 1969

Le bénéfice de l’exercice ressort à F 12.680.000 après prise en charge des amortissements, des provisions et de l’impôt sur les bénéfices ainsi que des taxes et charges exceptionnelles.
Les dotations aux amortissements se sont élevées à F 1.745.000 et aux provisions à F 6.471.000.
Soit un bénéfice avant amortissements et provisions de F 20.896.000.
Le bénéfice apparaissant au bilan comprend, à raison de F 3.781.727,65, le montant de profits sur cession d’immobilisations ou de titres de portefeuille et d’annulation de provisions sur titres qui ont, du point de vue fiscal, le caractère d’une plus-value à long terme imposable à 10 % seulement. Pour bénéficier de cet avantage, votre conseil d’administration vous propose d’affecter cette somme à la réserve correspondante.
Les ressources dégagées par les opérations de l’année 1969 (après affectation des bénéfices 1968) peuvent être évaluées au montant du bénéfice avant amortissement des immobilisations et provisions sur titres et risques à moyen terme, augmenté de la valeur résiduelle des immobilisations cédées, soit : F 14.477.000.
De plus, les dépôts se sont accrus de F 115.167.000.
Ce qui porte le montant des ressources dont a disposé la banque en 1969, à F 129.644.000.
Report : F 129.644.000.
Ces ressources ont été utilisées :
en investissement dans les immobilisations, notamment pour le siège social et l’agence de Rungis : F 2.794.000
à l’accroissement du portefeuille titres, provisions déduites, dont les principaux mouvements sont indiqués par votre conseil d’administration : F 16.315.000.
= F 19.109.000
Le surplus, soit : F 110.535.000
se retrouve dans les mouvements des comptes où sont enregistrés les emplois au titre des opérations bancaires, que l’on peut résumer ainsi :

Dans le sens de l’augmentation :

 

 

Caisses, banques, correspondants

F 97.885.000

 

Portefeuille effets

F 172.729.000

 

Comptes courants, avances

F 8.667.000

 

Comptes divers

F 1.013.000

 

 

 

F 280.294.000

Dans le sens de la diminution :

 

 

Comptes exigibles après encaissement

F 143.759.000

 

Créditeurs divers, réescompte, etc.

F 26.000.000

 

 

 

F 169.759.000

Différence, comme ci-dessus

 

F 110.535.000


L’actif net comptable porté à F 162.331.422,56 à la suite de l’affectation des résultats de 1968 n’a enregistré aucune opération particulière au cours de l’exercice.

Paris, le 8 avril 1970

P. Keiskopff
J. Dreyer

Rapport des commissaires aux comptes sur les conventions visées à l’article 101 de la loi du 24 juillet 1966

Messieurs les actionnaires,
Suivant les dispositions de l’article 101 de la loi du 24 juillet 1966, toute convention intervenue entre votre société et l’un de ses administrateurs ou directeurs généraux doit être soumise à l’autorisation préalable du conseil d’administration ainsi que toute convention intervenue entre votre société et une entreprise où l’un de vos administrateurs ou directeurs généraux aurait des intérêts communs en tant que propriétaire, associé responsable, gérant, administrateur, directeur général, membre du directoire ou du conseil de surveillance.

I. Votre président nous a avisés que, dans sa séance du 30 janvier 1969, votre conseil avait autorisé la cession à la Compagnie d’assurances La Populaire vie dont l’un de vos administrateurs, M. Jean Thierry est administrateur et président d’honneur, de 20 parts de la « Société civile immobilière, 178, avenue des minimes » d’une valeur nominale de F 200 au prix de F 2.000 l’une.

II. Au sujet des conventions précédemment autorisées, nous vous signalons que :
a) Les engagements que la Banque Worms avait souscrits envers sa filiale, la Banque industrielle de l’Algérie et de la méditerranée (BIAM) se sont poursuivis, mais la garantie qui était de F 5.622.953 dinars algériens au 31 décembre 1968, se trouve ramenée à 696.934 dinars algériens en raison de la reprise, par la Banque extérieure d’Algérie, de diverses créances et de recouvrements intervenus sur d’autres.
b) Le Crédit immobilier européen a continué de consentir pour votre compte des crédits d’anticipation au profit des souscripteurs de contrats de crédit différé auprès de lui.
Ces deux conventions n’ont donné lieu à aucune rémunération de part ni d’autre.
Des opérations bancaires ont été entretenues de façon courante avec des sociétés dans lesquelles vos administrateurs et directeurs généraux peuvent avoir des intérêts ; ces opérations n’ont pas été soumises à autorisation du conseil, en application de l’article 102 de la loi du 24 juillet 1966.

Paris, le 18 février 1970

P. Keiskopff
J. Dreyer

Comptes de l’exercice 1969

Bilan au 31 décembre 1969 (avant répartition)

Actif

 

 

Passif

Caisse, Trésor public, banques d’émission

127.422.383,94

Comptes de chèques

99.903.178,84

Banques et correspondants

810.056.789,70

Comptes courants

801.981.658,36

Portefeuille effets

1.104.657.047,45

Banques et correspondants

582.756.237,33

Coupons

1.741.926,50

Comptes exigibles après encaissement

333.788.245,63

Comptes courants

299.669.502,16

Créditeurs divers

73.470.187,61

Avances garanties

149.899.649,14

Acceptation à payer

86.454.112,37

Avances et débiteurs divers

78.485.371,64

Bons et comptes à échéance fixe

636.110.032,32

Débiteurs par acceptation

86.454.112,37

Comptes d’ordre et divers

37.669.669,86

Titres

152.905.684,33

Réserve de plus-values à long terme

2.561.133,99

Comptes d’ordre et divers

7.505.151,99

Autres réserves

45.289.247,14

Immeubles et mobilier

8.347.013,61

Capital

114.093.400,00

 

 

Bénéfices reportés

387.641,43

 

 

Bénéfice de l’exercice

12.679.887,95

 

2.827.144.632,83

 

2.827.144.632,83

 

Hors bilan

Engagements par cautions et avals

678.165.885

Effets escomptés circulant sous notre endos

293.081.414

Ouvertures de crédits confirmés

12.687.691

 

Compte de pertes et profits (exercice 1969)

Débit

 

 

Crédit

Frais généraux

50.220.637,02

Produits nets bancaires

68.780.634,88

Frais de personnel : 35.075.723,53

 

Produits du portefeuille-titres

10.446.927,42

Impôts et taxes : 3.664.069,57

 

Produits divers

190.045,07

Divers : 11.480.843,92

 

 

 

Taxes sur le chiffre d’affaires

657.213,83

 

 

Amortissements

1.744.586,93

 

 

Provision pour impôt sur les sociétés

8.865.281,64

 

 

Provisions pour charges et impôts exceptionnels

5.250.000,00

 

 

Profits de l’exercice

12.679.887,95

 

 

 

79.417.607,37

 

79.417.607,37

 

Résolutions votées par l’assemblée générale ordinaire du 14 mai 1970

Première résolution

L’assemblée générale, après avoir entendu la lecture du rapport du conseil d’administration et du rapport des commissaires aux comptes sur l’exercice 1969, approuve les comptes et le bilan de cet exercice tels qu’ils ont été présentés et faisant apparaître un bénéfice net de F 12.679.887,95.
Elle donne quitus de leur gestion à tous les administrateurs.

Deuxième résolution

L’assemblée générale approuve les propositions du conseil d’administration et décide de répartir comme suit le bénéfice de l’exercice 1969 augmenté du report à nouveau :

Bénéfice net de l’exercice

 

F 12.679.887,95

À déduire

 

 

Dotation à la réserve légale

F 633.994,39

 

Dotation à la réserve provenant de plus-values à long terme

F 3.592.641,27

 

Dotation à la réserve provenant d’opérations immobilières

F 117.239,44

 

 

 

F 4.343.875,10

 

 

F 8.336.012,85

À ajouter

 

 

Report à nouveau de l’exercice précédent

 

F 387.641,43

Bénéfice distribuable

 

F 8.723.654,28

Intérêt statutaire

 

F 5.704.670,00

Tantièmes du conseil d’administration

 

F 253.540,00

Dividende complémentaire

 

F 2.281.868,00

Report à nouveau

 

F 483.576,28

 

Total égal

F 8.723.654,28


Elle décide en conséquence la distribution, à chacune des 1.140.934 actions de F 100 composant le capital social, d’un dividende de F 7 qui ouvrira droit à un avoir fiscal de F 3,50 et assurera un revenu global de F 10,50 par titre.
Ce dividende sera mis en paiement à partir du 1er juin 1970 aux guichets de la banque, contre remise du coupon n° 3 pour les actions au porteur ou contre présentation et estampillage des certificats pour les actions nominatives.
L’assemblée générale donne acte au conseil d’administration de son rappel, conformément aux dispositions légales, qu’il a été versé, au titre de l’exercice 1967, premier exercice clos depuis la transformation de la banque en société anonyme, un dividende net de F 6 assorti d’un avoir fiscal de F 3, soit un revenu global de F 9 par action, et, pour l’exercice 1968, un dividende net de F 6,50 assorti d’un avoir fiscal de F 3,25, soit un revenu global de F 9,75 par action.

Troisième résolution

L’assemblée générale nomme administrateur M. Louis Charles de Fouchier. Son mandat prendra fin le jour de l’assemblée générale ordinaire qui délibérera sur les comptes de l’exercice 1971.

Quatrième résolution

L’assemblée générale renouvelle pour une durée d’un an les mandats des censeurs :
MM.
Arsène de Launoit
Roger Mouton
Ces mandats viendront à expiration le jour de l’assemblée générale ordinaire qui délibérera sur les comptes de l’exercice 1970.

Cinquième résolution

L’assemblée générale, après avoir entendu la lecture du rapport spécial établi par les commissaires aux comptes sur les conventions visées aux articles 101 et suivants de la loi du 24 juillet 1966 et statuant sur ce rapport, déclare approuver les opérations qui y sont énoncées.

Sixième résolution

L’assemblée générale confère tous pouvoirs au porteur d’une copie ou d’un extrait du procès-verbal de ses délibérations à l’effet d’accomplir tous dépôts et formalités partout où besoin sera.

Résultats financiers de la société au cours des trois derniers exercices clos depuis l’absorption de Sofibanque-Hoskier et de la Banque industrielle de financement et de crédit
(articles 133, 135 et 148 du décret sur les sociétés commerciales)
 

Nature des indications

1967

1968

1969

I. Situation financière en fin d’exercice

 

 

 

a) Capital social

114.093.400

114.093.400

114.093.400

b) Nombre d’actions émises

1.140.934

1.140.934

1.140.934

c) Nombre d’obligations convertibles en actions

0

0

0

II. Résultat global des opérations effectives

 

 

 

a) Chiffre d’affaires hors taxes

116.247.641

151.507.732

263.306.179

b) Bénéfices avant impôt, amortissements et provisions

21.739.715

22.699.929

35.010.847

c) Impôts sur les bénéfices

4.404.869

4.236.941

8.865.281

d) Bénéfices après impôt, amortissements et provisions

8.002.050

10.857.666

12.679.887

e) Montant des bénéfices distribués

6.845.604

7.416.071

7.986.538

III. Résultat des opérations réduit à une seule action

 

 

 

a) Bénéfice après impôt, mais avant amortissements et provisions

7,01

16,18

22,91

b) Bénéfice après impôt, amortissements et provisions

15,19

9,51

11,11

c) Dividende versé à chaque action

6

6,50

7

IV. Personnel

 

 

 

a) Nombre de salariés

885

885

951

b) Montant de la masse salariale

22.886.874

24.792.426

26.903.893

c) Montant des sommes versées au titre des avantages sociaux (sécurité sociale, œuvres sociales, etc.)

6.408.425

7.071.964

8.171.830

 

Inventaire des valeurs mobilières détenues en portefeuille le 31 décembre 1969

 

Nombre de titres

Valeur d’inventaire

Emprunt nationale 5 % 1956 (F 145.300 nominal)

-

245.188,75

Caisse nationale de l’énergie, obligations

920

235.095,17

Électricité de France 1958, parts

506

123.660,33

La Foncière TIARD – Cie d’assurances et de réassurances transports, incendie, accidents et risques divers, actions

56.437

7.706.049,71

La Foncière TIARD – droits d’attribution

56.050

 

Compagnie d’assurances maritimes, aériennes et terrestres, actions

4.164

204.841,32

La Préservatrice AIRD – Cie d’assurances contre les accidents, l’incendie et les risques divers, actions

54.900

16.150.246,01

La Préservatrice Vie, actions

1.375

173.913,28

La Réunion française – Sté anonyme d’assurances et de réassurances, actions

2.078

202.900,88

La Populaire-Vie, actions

5.691

993.809,53

Cetelem, Crédit à l’équipement électro-ménager, actions

953

220.395,34

Compagnie pour le financement de l’industrie, du commerce et de l’agriculture COFICA actions

26.676

1.574.684,28

Compagnie bancaire, actions

26.332

10.004.818,73

Union de Crédit pour le bâtiment, actions

794

208.372,73

Union française de banques, actions

609

111.191,22

Banque industrielle de l’Algérie et de la méditerranée BIAM, actions

94.990

6.649.300,00

Banque hypothécaire européenne, actions

11.838

1.174.229,97

Caisse interprofessionnelle de crédit d’équipement Procrédit, actions

1.500

150.000,00

Cogefic – Compagnie générale de financement et de crédit
Actions anciennes

4.180

446.521,82

Cogefic – Compagnie générale de financement et de crédit
Actions nouvelles

4.180

418.000,00

Crédit immobilier européen
Actions anciennes

2.315

233.035,04

Crédit immobilier européen
Actions nouvelles

2.002

201.466,04

Crédit naval, actions

3.068

385.801,00

Universal Travellers Diners Club de France
Actions anciennes

874

501.989,74

Universal Travellers Diners Club de France
Actions nouvelles

875

93.625,00

Société méditerranéenne de banque, actions

14.181

722.068,20

Sofapi – Société pour favoriser l’accession à la propriété immobilière, actions

2.050

205.660,00

Sofet-Sofidi, actions

91.911

920.585,89

Unifex – Union pour le financement et l’expansion de commerce international, actions

1.740

163.239,84

Unigrains, actions

2.716

271.600,00

Union du Crédit – Bail immobilier Unibail
Actions anciennes

12.500

1.250.000,00

Union du Crédit – Bail immobilier Unibail
Actions nouvelles

2.500

250.000,00

Union financière pour la construction immobilière privée UCIP
Actions anciennes

3.500

359.000,00

Union financière pour la construction immobilière privée UCIP
Actions nouvelles

702

72.306,00

Banque de l’Union occidentale, actions

18.224

1.414.844,60

Compagnie pour le financement d’investissements immobiliers Cofidim, actions

9.990

999.000,00

Groupement pour le financement de la construction, actions

19.018

1.603.922,55

Société immobilière et agricole France méditerranée Sifram, actions

54.696

3.020.860,08

Foncina, actions

14.669

1.382.609,00

Société de placements internationaux, actions

18.144

2.144.375,91

Le Portefeuille-investissements, actions

27.071

5.702.381,10

Sélection rendement, actions

7.686

976.146,00

Société d’investissements métropolitains et d’outre-mer Simer, actions

22.544

2.125.774,23

Compagnie commerciale d’investissements, actions

3.705

861.412,50

Le Portefeuille mobilier, actions

2.494

250.896,40

Société auxiliaire parisienne de placement et de participations SAPPP parts sarl

43.038

1.110.662,40

Société St-Raphaël, actions

4.970

652.877,52

Compagnie Saupiquet
Actions anciennes

21.227

2.922.204,91

Compagnie Saupiquet
Actions nouvelles

5.509

916.551,76

Société routière Colas, actions

5.777

1.362.967,61

Société française d’entreprises de dragages et de travaux publics, actions

19.584

911.243,52

Ateliers Moisant-Laurent-Savey, actions

41.903

3.462.898,10

Société française de sablières, actions

22.015

4.355.890,40

Sochan – Société nouvelle de chauffage, actions

3.980

398.012,00

Pneumatiques, caoutchouc manufacturé et plastiques Kléber-Colombes, actions

7.665

570.613,32

Société nouvelle des établissements Gaumont, actions

5.496

700.094,12

Paris Studio cinéma
Actions anciennes

16.923

484.849,89

Paris Studio cinéma
Parts bénéficiaires

600

 

Nouvelles constructions industrielles de précision NCIP, actions

15.200

1.526.110,00

Jaeger, actions

6.626

617.686,70

Luchaire SA, actions

16.466

1.593.365,84

Société d’optique, précision, électronique et mécanique, actions

7.195

295.389,73

Jeanneau constructions nautiques SA, actions

345

1.434.458,38

Compagnie générale de tourisme et d’hôtellerie CGTH, actions

1.500

150.000,00

Arjomari Prioux, actions

4.481

746.086,50

Éditions R. Laffont, actions

3.405

800.175,00

Au Bon marché, actions

3.329

374.712,24

Société du Louvre, actions

10.560

1.556.311,97

CIAVE, actions

18.860

849.404,83

METAFRAM – Métallurgie française des poudres
Actions anciennes

2.704

81.655,25

METAFRAM – Métallurgie française des poudres
Actions nouvelles

386

24.125,00

Le Nickel, actions

29.523

1.923.114,96

Le Nickel (apports Penarroya), actions

49.104

5.959.987,32

Pechelbronn, actions

41.275

882.090,13

Socantar, actions

155.984

15.898.353,93

Astral – Société de peintures, vernis et encres d’imprimerie, actions 1.955

364.828,46

 

Entreprises Albert Cochery, actions

5.976

1.358.524,08

Progil, actions

38.701

5.221.644,97

Compagnie nationale de navigation, actions

28.822

1.798.273,68

Compagnie havraise et nantaise péninsulaire, act.

39.642

2.327.033,71

Setilex

1.667

166.700,00

 

Valeur d’inventaire du Portefeuille-titres : F 152.905.684,33

Titres énumérés ci-dessus

136.901.716,42

Titres de sociétés étrangères non admises à la cote officielle d’une bourse de valeurs

8.233.820,51

Titres de sociétés immobilières non admises à la cote officielle d’une bourse de valeurs

6.150.285,39

Titres dont la valeur d’inventaire est inférieure à F 100.000 par catégorie

1.619.862,01

 

[Ici s’insère le « Tableau de renseignements concernant les filiales et participations »]


 

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