1958.08.26.De Worms & Cie Services bancaires.Note sur la Compagnie minière des Montmins

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Cie minière des Montmins
Note sur la société

La Cie minière des Montmins a été constituée le 17 novembre 1913, sous le nom de « Mines de Montmins », société anonyme au capital de 50.000 Fr, divisé en 500 actions de 100 Fr.
Les « Mines des Montmins » se sont transformées en « Compagnie minière des Montmins » en 1940 au capital de 53.250.000 Fr, divisé en 213.000 actions de 250 Fr.
Son capital actuel est de 189.590.000 Fr divisé en 37.918 actions de 5.000 Fr.
Ce capital est actuellement détenu par :
- Cie minière du M’Zaïta : 33.000 actions 88,6 %
- Divers : 4.913 actions 11,4 %
= 37.913 actions 100 %

Le Conseil d’administration est composé comme suit :

Président directeur général

M. Jean Cantacuzène

Vice-président

M. Maurice Desoubry

Administrateurs

M. Jean d’Angély

 

M. Philippe Grégoire Sainte Marie

 

M. Jean Lavigne

 

M. Auguste Trapenard

 

Cie minière du M’Zaïta

 
La Cie minière des Montmins exploite essentiellement deux mines : l’une, située au Mazet (Allier), produisant du tungstène et métaux connexes, l’autre, située à Aïn-Barbar (Algérie), produisant du cuivre, du plomb, du zinc et métaux connexes. Elle dispose d’autre part d’une concession actuellement inactive pour cuivre et plomb argentifère apportée par voie de fusion par la société des mines de Charrier en 1956.

A) Exploitation du Mazet (Allier)
Cette concession, dite des « Montmins », a été accordée par décret du 18 décembre 1921 et renferme une étendue superficielle de 1.933 ha situés pour la plus grande partie dans l’Allier.
Faute de moyens financiers et techniques, la Cie minière des Montmins n’a à peu près rien extrait de cette concession jusqu’à la reprise de l’affaire par le groupe Worms pendant la guerre de 1939/1945. L’exploitation n’a vraiment commencé qu’en 1946.
Le programme initial du Conseil a été complètement réalisé en octobre 1950 et les productions de concentrés de tungstène ont atteint depuis lors les chiffres suivants :
 

 

Tonnes de concentrés à 65 % WO3

Chiffres d’affaires

1951

375

Fr 679.186.379

1952

442

733.659.564

1953

417

485.693.146

1954

316

299.025.840

1955

400

345.639.886

1956

450

392.312.362

1957

531

205.000.000

1er semestre 1958

340

108.000.000


Les chiffres d’affaires atteints en 1951 et 1952 expriment la hausse exceptionnelle des cours du tungstène provoquée par la guerre de Corée. Il en a été de même pendant le premier semestre de l’année 1953. Par contre, le chiffre d’affaires de 1957 et 1958 est en diminution sensible par suite de la baisse profonde des cours survenue dans le courant de l’année 1957 (220/ en janvier 1957, 65/ actuellement).
Les productions réalisées représentent actuellement plus de 65 % de la production nationale et placent la Cie minière des Montmins au premier rang des producteurs français de minerai de tungstène.
En 1954, année de crise sur le marché du métal, la Cie minière des Montmins a transformé radicalement les bases de son exploitation, abandonnent l’exploitation filonienne pour l’exploitation à ciel ouvert.
L’accroissement de la puissance des équipements et installations, la mise en route de nouvelles techniques de pré-concentration et les progrès réalisés dans l’abaissement de la teneur des rejets, ont permis de traiter en tonnages considérables des minerais à basse teneur.
L’évaluation des possibilités de la mine des Montmins se présente de la manière suivante :
 

Connues

Stockwerk 8.900 T

= 10.779 T de concentrés

Éluvions 1.747 T

Filons 129 T

Probables

Stockwerk 3.500 T min
10.000 T max

= entre 3.700 et 10.300 T

Éluvions 100 à 200 T

Filons 100 T

Possibles

Éluvions 1.500 à 2.000 T

 

Filons 100 à 200 T


Elles permettent de dire que l’on peut tabler pour les réserves d’ensemble de la concession sur un tonnage exploitable en carrière certainement supérieur à 16.000 T de concentrés récupérables. Il y a une bonne possibilité pour que ce tonnage s’élève en fait à un chiffre nettement plus élevé. Ces réserves représentent plusieurs décades d’exploitation à la cadence d’exploitation de 600 à 700 T/an que la Cie minière des Montmins n’envisage pas de dépasser pour l’instant.
L’effectif ouvrier est excessivement réduit, puisqu’il ne dépasse pas 125 hommes, réparti sur un poste de travail à l’extraction et 3 postes de travail au téléférique et à la laverie.
La production trouve ses débouchés soit sur le marché intérieur (aciéristes pour ferrotungstène, carburiers pour poudre de tungstène), soit à l’exportation. À l’heure actuelle, environ 90 % de la production va à l’exportation (Angleterre-Allemagne).
Devant la baisse très importante des cours du tungstène, un Fonds des mines de tungstène a été créé en juin 1958 entre le GIRM et les compagnies minières exploitant des mines de tungstène en France. Ce Fonds de stabilisation, alimenté par le GIRM dans la limite d’un plafond de 100 M, permet à la société d’obtenir des avances sur la moitié de ses ventes (dans la limite d’un plafond de 3.500 unités métriques, soit 52 T par mois) égales, par unité métrique, à l’écart existant entre le cours de 150/ et le cours mondial (actuellement 65/).

B) Exploitation d’Aïn-Barbar (Algérie)
La Société des mines de Charrier a apporté par voie de fusion, en juillet 1956, à la Cie minière des Montmins, le bénéfice d’un contrat passé avec la Société nouvelle d’Aïn-Barbar pour l’amodiation de la concession d’Aïn-Barbar pour cuivre, plomb, zinc et métaux connexes, d’une étendue superficielle de 1.317 ha, comprise dans le territoire des Mamendas (département de Bône). Cette amodiation, d’une durée de 18 années, est consentie jusqu’en 1969.
Un important effort d’équipement et d’exploitation a permis à la société, d’une part de développer le gisement, d’autre part de mettre au point le traitement fort complexe du minerai. La mise en route, retardée par les événements, a été effectuée fin mai 1956. Les productions pour 1956, 1957 et 1958 ont été les suivantes :
 

 

1956 (en tonnes)

1957 (en tonnes)

1er semestre 1958 (en tonnes)

Concentré de cuivre à 29 %

578

1.730

855

Concentré de zinc à 48 %

488

1.310

600

Mixte plomb cuivre 38 %, 10 % cuivre

255

770

480

 

1.321

3.810

1.985


Le chiffre d’affaires de 1957 a atteint 158 millions de francs ; le métal est vendu, en France, directement aux utilisateurs.
L’exploitation a été très gênée par les événements politiques, bien que les travaux de recherches et de développement aient été poursuivis depuis deux ans en dépit de l’activité des bandes rebelles qui opèrent dans la région.

26/08/1958
 

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