1955.03.07.Du Paris Normandie.Article sur les cargos Cantenac et Mérignac.Original

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Le "Cantenac" et le "Mérignac" font des petits... six fois gros comme eux !

L'expérience de plusieurs mois de navigation intense permet d'affirmer quel succès ont emporté dans le domaine de la technique ces novateurs que furent les cargos "Cantenac" et "Mérignac" de l'Armement Worms. Ces brillants produits des Chantiers Augustin-Normand font, en effet, les délices de leurs armateurs, la Maison Worms et ces navires expérimentaux n'étaient-ils pas les premiers à être propulsés par des générateurs de gaz à pistons libres — ont désormais acquis la confiance des plus traditionalistes ingénieurs.

Comme cela arrive assez souvent l'Étranger a été le témoin attentif de nos efforts et maintenant, sûrs de la réussite, les États-Unis ont décidé d'équiper un grand navire de six générateurs à gaz. Le navire choisi sera un de ces liberty-ships besogneux et simplets qui pullulent dans toutes les flottes du monde.

A sa sortie de transformations, l'heureux élu laissera sur place tous ses congénères puisque sa vitesse en service sera portée, par la grâce des générateurs à gaz de 10 nœuds à 15... nœuds 7, la puissance de la machine passant, il est vrai, de 2.500 CV à 6.000 CV.

Un autre "liberty" sera équipé d'une turbine à gaz d'un type depuis assez longtemps en usage sur des locomotives et dans des usines américaines.

Un troisième recevra un Diesel et un quatrième une turbine à vapeur. Tous, à l'exception du dernier, seront allongés et chaque transformation coûtera un milliard de notre monnaie, soit à peu près le coût d'un cargo neuf de même taille et de vitesse similaire.

Suivant les résultats obtenus par l'exploitation des "liberty" ainsi transformés, l'administration maritime des États-Unis décidera si elle peut envisager de généraliser ces transformations et de quelle façon ?

Et voici le meilleur pour la fin, on s'attend, outre-Atlantique, à ce qu'en aucun cas, les navires modifiés ne dépassent, à près de 16 nœuds de vitesse courante, la consommation qu'ils exigeaient quand ils filaient les 10 nœuds de leurs jeunes années.

 

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