1943.08.18.De Josef Berdolt - journal Pariser Zeitung.Article

NB : Cette coupure de presse est conservée dans un recueil classé au 3 juin 1943.

Pariser Zeitung
18 août 1943

Les hyènes sur l'Afrique du Nord

L'attitude des Anglo-Américains dans l'Afrique du Nord, d'après de nombreux témoins, révèle le développement d'intérêts d'affaires d'une effroyable brutalité et comme le véritable but de nos adversaires et ce, dans une mesure qui n'a jamais été vue jusqu'ici dans aucune guerre. C'est devenu, dans le camp des Anglo-Américains, une représentation classique de la danse autour du veau d'or. C'est aussi le champ de bataille de la haute finance anonyme et on y retrouve les véritables buts de guerre de nos ennemis. C'est aussi une nouvelle manifestation de la philosophie du monde, sous le signe de laquelle cette guerre a été commencée par eux.
Les représentants de la haute finance française qui ne voulaient aucun accord avec l'Allemagne socialiste, avaient, comme nous le savons aujourd'hui, sans aucun doute, conclu un pacte depuis 1941 avec les Anglo-Américains. Leur but était de créer, dans l'empire colonial français, avec les "amis" anglo-américains, un consortium d'affaires auquel la guerre ouvrait tous les espoirs.
La livraison de l'Afrique du Nord réussit, mais maintenant Lemaigre-Dubreuil, grand maître de l'huile de Bordeaux, est emprisonné en Algérie avec son état-major financier et Pierre Pucheu, le représentant de la puissante banque Worms à Paris, et devant la prison il y a une sentinelle américaine.
Qu'est-il arrivé ?
Très simple : une petite ruse de guerre comme on s'en sert dans le monde de la finance. Les Anglo-Américains ont accepté l'offre des Français avec reconnaissance, mais ils ont ensuite décidé de réaliser seuls l'affaire.
L'arrestation de Pucheu a déchiré le voile qui couvrait les préliminaires de l'invasion américaine dans l'Afrique du Nord. Pucheu n'a pas été arrêté parce qu'il avait été ministre de l'Intérieur à Vichy. En cette qualité, Pucheu avait clairement laissé voir que ses sympathies étaient du côté des Anglo-Américains et d'autres anciens ministres et représentants de Vichy, qui se trouvent en Afrique du Nord, n'ont pas été arrêtés. Mais Pucheu représentait les intérêts de la Banque Worms et était allé à Alger pour négocier le partage du butin de la conquête américaine avec les agents de Wall Street. Lemaigre-Dubreuil voulait également affermer aux Américains les chemins de fer marocains, les droits de passage et toutes les richesses connues et inconnues du pays.
Mais les représentants des trusts, lorsque l'Afrique du Nord eut été livrée, jugèrent qu'il serait plus avantageux d'acquérir le "complexe" tout entier de l'état américain, qui offrirait en plus, moyennant de faibles taxes, la protection nécessaire, plutôt que de passer par l'intermédiaire des Français.
Pourquoi reconnaître théoriquement, par un affermage, la souveraineté française alors que la souveraineté américaine est, sans aucun doute, plus avantageuse ?
On décida donc de se passer des représentants français, qui furent arrêtés comme Pucheu et ainsi rendus inoffensifs. L'internement de Pucheu sembla même insuffisant aux Américains qui se décidèrent à l'emprisonner, de façon à lui interdire toute communication avec le monde extérieur.
Morgan, le chef des hyènes de Wall Street en Afrique du Nord, s'était ainsi débarrassé du capital français, grâce aux méthodes usuelles de la finance américaine, mais il rencontra un autre adversaire. Du coté anglais, parut Rothschild et il en résulta une lutte des grandes banques internationales sur le dos de l'Afrique du Nord.
Les financiers français avaient été facilement écartés par des arrestations, mais non pas les Rothschild derrière lesquels se tenait l'armée anglaise.
Le combat dura des mois et le premier "round" se termina par un compromis que les Anglais devenus modestes, considérèrent comme une victoire partielle. Morgan a bien obtenu les chemins de fer marocains mais Rothschild possède les actions des grandes sociétés algériennes et, ce qui n'est pas sans importance, son représentant, le juif René Mayer, a été adjoint à Giraud comme contrôleur.
Dans ce domaine, tout est mouvement. Les paquets d'actions circulent facilement. Les Rothschild ont compris depuis longtemps que l'Angleterre est un navire en train de couler, ils se tournent donc de plus en plus vers les USA et ont conclu un accord avec la Banque Baruch qui, plus encore que les autres trusts de banques, représente l'internationale juive.

Josef Berdolt

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