1940.12.07.De Worms et Cie.Note (sans destinataire).Charbons belges

Note relative à l'entretien que nous avons eu le 6 décembre 1940 avec M. Arnold de la Maison Klöckner

M. Arnold nous a assurés, une fois de plus, qu'il connaissait parfaitement les désirs légitimes de la Maison Worms & Cie en ce qui concerne les charbons belges (ou d'autres provenances) attribués aux Köhlenhandelgesellschafte allemandes pour la vente en France. M. Arnold nous a déclaré que nos intérêts étaient défendus par les soins de la Maison Klöckner au cours des pourparlers actuels avec le Köhlensyndikat et le Bergrat Röver.
M. Arnold prétend que malgré son désir de nous donner satisfaction, la solution permettant d'assurer une place à notre Maison dans l'importation des charbons belges sera difficile à trouver, car le Bergrat Röver lui a déclaré la veille, 5 décembre, que les charbons belges mis à la disposition des maisons allemandes constituaient une indemnité qui devait rester la propriété des maisons allemandes, de leurs succursales en France ou de leurs agents français avec lesquels ils avaient des contrats avant guerre, à l'exclusion des maisons françaises qui n'avaient aucun contrat. Le Bergrat Röver aurait même ajouté, d'après M. Arnold, qu'il rayerait de la liste des maisons allemandes bénéficiaires, celles qui céderaient tout ou partie de leur tonnage à des maisons françaises non qualifiées.
M. Vignet a fait observer à M. Arnold que cette réglementation serait tout à fait inéquitable quant à notre Maison. En effet, étant avant guerre un des principaux importateurs de charbons allemands en France, nous nous trouverions exactement placés sur le même pied que d'autres maisons françaises (ou même de filiales de sociétés anglaises) qui n'ont pas importé avant guerre de charbons allemands et étaient uniquement tournées vers les mines anglaises.
M. Arnold nous a promis qu'il poursuivrait ses efforts en vue de trouver une solution qui tienne compte de nos intérêts et il nous a déclaré qu'il reviendrait nous voir à Paris dans une dizaine de jours.
La tournure prise par les négociations actuelles, telle qu'elle nous a été expliquée par M. Arnold, ne nous a pas laissé une impression d'optimisme, M. Arnold prétend que cette question des charbons belges n'a pas grande importance ; ce n'est pas notre avis, avons-nous répondu à M. Arnold, car il s'agit d'une question de principe et il serait à craindre que n'étant pas dans le circuit, même pour un wagon de 20 tonnes, nous en restions exclus par la suite, non seulement pour les charbons belges, mais peut être un jour pour les charbons allemands et que nous perdions ainsi le fruit de vingt années d'une politique active des charbons allemands.

7 décembre 1940


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