1940.01.04.De Worms et Cie Le Havre.A Worms et Cie Paris et à M. Privett

Copie

Confidentielle
Worms & Cie
Le Havre

Le Havre, le 4 janvier 1940
Messieurs Worms & Cie Paris

Messieurs,
The General Steam Navigation Company - Trafic au cabotage national.
Nous avons bien reçu en son temps votre lettre du 16 décembre, nous faisant savoir que vous aviez transmis à notre Sieur H. Worms celle qui a été adressée par M. Privett à M. Lucien Émo, concernant la participation du pavillon anglais au trafic du cabotage français.
En attendant de connaître le résultat de l'étude entreprise au sujet de cette question, et pour ne pas laisser plus longtemps sans réponse la lettre de M. Privett, M. L. Émo se propose de lui écrire suivant texte ci-joint, que nous soumettons à votre approbation.
Veuillez agréer, Messieurs, nos salutations distinguées.

 

Worms & Cie
Par avion
Worms & Cie Le Havre

M. Privett
The General Steam Navigation Company, 15, Trinity Square, Londres EC3

Cher monsieur Privett,
J'ai bien reçu en son temps votre lettre du 13 décembre. Je ne reviendrai pas sur la question du concours que nous sommes susceptibles de vous apporter dans l'évacuation de votre trafic de Bordeaux sur l'Angleterre, puisque, entre temps, une collaboration s'est établie entre nos armements, dont la première manifestation a été le voyage effectué, pour votre compte, par le s/s,"La-Mailleraye", de Bordeaux sur Londres, et l'offre que nous vous avons faite du s/s "Fronsac", d'accord avec le service des Transports maritimes, pour un deuxième voyage au départ de Tonnay-Charente.
Vous soulevez la question de la participation du pavillon anglais au trafic entre les ports français. Ce trafic est actuellement très touché par les charges résultant de l'assurance contre les risques de guerre, qui élèvent les prix de revient du transport par mer à un taux souvent très supérieur à celui pratiqué par le chemin de fer.
Il peut se faire, cependant, que les réseaux se trouvent, à plus ou moins brève échéance, dans l'impossibilité de donner satisfaction à tous les besoins du commerce, par suite du trafic considérable auquel ils ont actuellement à faire face, et que, de ce fait, le cabotage retrouve son ancienne activité. C'est dans cette éventualité que votre proposition peut être étudiée.
Il est à peine besoin de vous dire que s'il ne s'agissait que de faire, entre la Maison Worms et la General Steam, un arrangement qui nous réserverait le contrôle de notre trafic de cabotage national, comme, avec juste raison, vous avez eu le souci de conserver celui de votre trafic entre Bordeaux et l'Angleterre, nous ne ferions aucune obstruction à la levée momentanée du monopole du pavillon à votre profit, mais, nous ne sommes pas seuls intéressée à cette question, et, vis-à-vis de nos collègues caboteurs, nous n'avons pas le droit de prendre officiellement position, avant de nous être assurés de leurs sentiments à ce sujet.
D'autre part, la question se trouve liée à l'étude d'ensemble de la mise en commun des moyens de transport britanniques et français, dont est chargé le Comité exécutif des transports, dont la direction a été confiée à notre Sieur Hypolite Worms, pour les intérêts français, aussi je ne pouvais mieux faire que lui soumettre votre lettre. J'espère pouvoir vous faire connaître prochainement la suite qui pourra lui être donnée.
Je vous prie de croire, cher Monsieur Privett, l'assurance de mes sentiments les meilleurs.

 

 

 

 

 

 

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