1938.07.26.CR AG ordinaire.Syndicat professionnel du personnel de la Maison Worms & Cie

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Syndicat professionnel du personnel de la Maison Worms & Cie

Le Havre, le 26 juillet 1928

M. et cher Collègue,
Nous avons l’honneur de vous informer que la deuxième as­semblée générale ordinaire de notre syndicat a été tenue le 9 juillet 1938, salle Lord Kitchener au Havre.
Vous voudrez bien trouver, ci-après, le compte-rendu des délibérations de cette séance.
Veuillez croire, M. et cher Collègue, à l’assurance de nos sentiments cordialement dévoués.
Le secrétaire général
R. Belliard

Sous la présidence de M. Vincent, le bureau de l’assemblée est tout d’abord constitué.
Sont nommés :
Secrétaire - M. Belliard, D.G.S.M. Le Havre
Assesseurs - M. Biard, steamers Le Havre
M. Delaporte, steamers Rouen
M. Gabeau, steamers Le Havre
M. Lecomte, Charbons Rouen
M. Vasse, Steamers Le Havre
Il est ensuite inscrit les pouvoirs de chacun pour la fa­cilité du dépouillement des votes à intervenir.
Le nombre des pouvoirs remis au bureau étant de 466, le nombre des présents 78, soit 544 membres actifs présents ou repré­sentés sur un effectif total de 666, le président déclare valable cette assemblée et, ouvrant la séance à 15 heures, prononce l’al­locution suivante :
« Messieurs, mesdames, mes chers camarades,
Avant d’ouvrir cette séance, vous me permettrez de vous remercier de votre présence, et de vous dire qu’il m’est une grande satisfaction de tenir cette année au Havre la seconde assemblée générale de notre syndicat.
Je suis persuadé, mes chers amis du comité syndical, que de votre contact avec le personnel havrais, vous emporterez l’impression que vous êtes ici en famille et qu’il existe bien chez nous cet esprit de camaraderie et de solidarité qu’il se doit de faire vivre au sein de notre groupement. Ce personnel havrais, dont avec mes amis Belliard et David, j’ai l’honneur d’être mandataire, vous prie donc d’accepter ses meilleurs souhaits de bienvenue en vous demandant de transmettre ses sentiments de cordialité aux membres que vous représentez.
Mesdames, messieurs, je déclare ouverte l’assemblée générale ordinaire du syndicat professionnel de la Maison Worms & Cie pour l’exercice 1937/38 et je passe la parole au secrétaire général pour la lecture du rapport moral. »
M. Belliard donne alors lecture du rapport moral dont voi­ci la transcription :
« Mesdames, messieurs, mes chers camarades,
Pour la seconde fois, j’ai l’honneur de vous présenter le compte-rendu moral de notre groupement.
Je le fais avec joie, non seulement parce que cette année notre assemblée générale revêt une certaine importance, que lui vaut ses nombreux auditeurs et la sympathie qui s’en dégage, mais aussi parce qu’il m’est aisé de faire le bilan de ce dernier exercice du point de vue des avantages moraux et matériels que nous sommes heureux d’avoir obtenus, sans que soit altéré, bien au contraire, cet esprit de déférente confiance que nous manifestons aux dirigeants de la Maison Worms & Cie.
Notre syndicat, mes chers camarades, accuse aujourd’hui 666 membres actifs, en progression de 52 unités vis-à-vis de l’année dernière, ce dont il faut se féliciter.
Pour vos délégués, cela constitue la preuve tangible qu’ils ne font pas un mauvais travail et je reste persuadé, pour ma part, que la totalité du personnel ou presque est maintenant convaincue du bon esprit régnant chez nous et des sentiments de cordialité des uns et des autres sans distinction d’emploi ou de rang hiérarchique, ce qui constitue l’oeuvre maîtresse recherchée.
En un bref résumé, je rappellerai ce que fut le dernier exercice.
Au mois de septembre 1937, vous avez procédé, conformément à nos statuts, à l’élection de vos délégués. Dans la plu­part des sections, vous avez confirmé le mandat du délégué qui eut, à l’origine, la tâche ingrate d’amener votre syndicat au point où il se trouve aujourd’hui.
C’est très bien ainsi et je sais que les intéressés ont été sensibles à votre confiance.
Le 11 octobre suivant, le comité syndical se réunissait à Paris pour constituer son bureau directeur, lequel a l’honneur de se présenter aujourd’hui devant vous.
"Furent élus :
Président : M. Vincent
Vice-président : M. Millot
Secrétaire général : Belliard
Trésorier général : M. David
Secrétaire adjoint : Chevallier
Trésorier adjoint : M. Mercier
Répondant au désir que leur exprimait le comité syndi­cal, nos directeurs généraux voulurent bien, le 12 octobre, échanger quelques vues sur la situation qui était faite au personnel par suite de l’élévation constante du coût de la vie.
Après une séance, non point orageuse, mais tout de même fertile en discussions courtoises, vos délégués obtinrent certaines améliorations, dont la majoration à Frs 120,- de l’in­demnité de vie chère et l’augmentation à Frs 40,- de la prime accordée pour les enfants.
D’autre part, promesse était donnée au comité syndical de consolider ces avantages en fin d’année.
Naturellement, cette promesse a été tenue puisque vous avez tous qu’au 1er janvier nos appointements furent majorés de 4 %.
À cette date et relativement aux bases de salaires fixées en 1936, nous étaient donc acquises :
une majoration de 10 %
une indemnité de Frs 120,-
une prime familiale de Frs 40,- par enfant.
Ces dispositions satisfaisantes à ce moment se révélaient par la suite insuffisantes et c'est pourquoi notre président se préoccupa fin mars des doléances qui lui étaient exposées de dif­férents côtés.
Sur son initiative, le bureau du comité syndical se réunit au Havre pour en discuter, et c'est ainsi que furent convoqués vos délégués le 12 mai dernier pour appeler de nouveau la bienveillance de nos directeurs généraux sur la situation pécuniaire du personnel.
Le résultat de ces entretiens, vous le connaissez. S’ajoutant aux salaires de base majorés de 10 %, nous recevions une augmentation de 5 % avec rappel du 1er avril.
D’autre part et sachant les écarts considérables qui existaient dans le barème des allocations familiales servies par les caisses de compensation, nous emportions la promesse d'un examen de la question dans le but de compenser par une indemnité spéciale le sort de nos camarades trop désavantagés.
Promesse tenue, une fois encore, puisque j’ai l’autorisation de notre président pour vous dire qu'une surprise agréable est réservée aux intéressés à très brève échéance.
De cet exposé que vous m'avez fait l’amitié d’écouter avec attention, vous retiendrez, mes chers camarades, que votre syndi­cat poursuit avec succès le but qu'il s’est assigné, soit la sau­vegarde de vos intérêts professionnels, matériels et moraux. Qu’il y ait quelques mécontents et que vous entendiez autour de vous quelques réflexions désobligeantes, c’est possible, mais, voyez-vous, la perfection n’est pas de ce monde et nous plaçant au-dessus de certaines critiques trop intéressées pour être sin­cères, nous avons conscience de mériter la confiance que vous avez mise en nous, et avons aussi l’inestimable satisfaction de resserrer chaque jour ces liens de franche collaboration et de confiance réciproque entre nos directions et le personnel, et cela voyez-vous, mes chers amis, est une trop belle chose dans les temps actuels pour ne pas le souligner.
Aucune opposition n’étant présentée, le rapport moral est adopté à l’unanimité.

Le président remercie M. Belliard pour son exposé et de­mande à l’assemblée de voter des félicitations au secrétaire gé­néral ; ce qui est spontanément accordé.
Il passe ensuite la parole à M. David, trésorier général, qui expose ainsi le compte-rendu financier pour l'exercice écoulé :
Après le compte-rendu moral, nous allons soumettre à votre attention l’exposé des finances de notre groupement.
Cependant, mes chiffres ne valant qu’autant qu’ils ont été sanctionnés favorablement par la commission de contrôle que vous avez mandatée pour en faire la critique, il est préférable de donner tout d’abord la parole à M. Grutzhaendler, le chef de cette commission qui va vous rendre compte de son intervention.
Suivant l’article 36 des statuts de notre syndicat, la commission de contrôle composée de :
Mme Dubourg
MM. Rolland
Courchay
Grutzhaendler
s’est réunie aux fins de vérification de la comptabilité générale qui nous a été présentée par monsieur le trésorier.
Après examen des comptes, reconnus exacts, le solde en caisse s’élève à Frs 14.746,63, se décomposant comme suit :
Numéraires : Frs 1.121,-
aux Services bancaires : Frs 13.625,63
Total : Frs 14.746,63
plus les intérêts du 1er janvier au 30 juin 1938 dont nous ne sommes pas encore crédités par les Services bancaires.
Nous prions le Conseil d’administration et l’assemblée générale de bien vouloir se joindre à nous pour voter des félicitations à notre sympathique trésorier, monsieur David, pour le dévouement qu’il apporte à la défense de nos fonds et pour son excellente gestion.
M. Grutzhaendler vous ayant donné tous apaisements sur la correction de ma gestion, je dois vous dire que mes rapports avec la commission ont été des meilleurs et je rends hommage à l’objectivité dont ses membres ont fait preuve dans l’exercice de leur fonction.
J’indique maintenant dans ses grandes lignes notre deuxième exercice 1937/38.
Malgré que cette année financière n’ait pas bénéficié des grosses cotisations de membres bienfaiteurs que nous avions obtenues à l’origine du syndicat, et qui avaient participé pour une large part à l’actif du précédent bilan, nous pouvons vous annoncer au 30/6/38 un solde créditeur de Frs 14.746,63 nettement su­périeur à celui de l’année dernière qui se chiffrait à Frs 10.251,73,
La raison en est très simple, c’est que malgré la diminution des ressources de notre budget, de l’augmentation des frais de déplacement des délégués, nous avions en ce deuxième exercice le fonds d’avance que constituait le solde actif de l’année dernière.
Maintenant entrons un peu dans le détail.
Nous avons encaissé un total de Frs 19.422,70 comprenant les cotisations de membres actifs pour Frs 17.682,70, les cotisations de membres bienfaiteurs s’élevant à Frs 1.740.
Étant donné l’intervention et la satisfaction exprimée par la commission de contrôle, je crois pouvoir vous épargner l’audition de la lecture fastidieuse des encaissements par section que j’avais prévue dans mon rapport.
Il convient d’ajouter à l’actif indiqué les intérêts al­loués par les S.B. au 31/12/37, de Frs 260,80.
Sous réserve de ceux échus depuis le 1/1/38 au 30/6/38, qui n’ont pas été inscrits à notre crédit par les S.B., le total général encaissé du 30 juin 1937 au 30 juin 1938 est de Frs 19.683,50 par conséquent.
En contrepartie, nos débours se sont élevés à Frs 15.188,60. Ils comprennent indépendamment des frais de déplacement des dé­légués au comité syndical, des frais divers de timbres, papeterie, etc.
La commission de contrôle a pris connaissance, dans le menu détail de toutes ces dépenses ce qui me dispense, vu son approbation, d’en évoquer davantage l’aridité devant vous.
Notre situation de finance se résume donc comme suit :
Résultats de l’exercice actuel :
Actif : Frs 19.683,50
Passif : Frs 15.188,60
solde positif : Frs 4.494,90
plus le solde actif au 30/6/37 : Frs 10.251,73
soit au 30/6/38, un solde créditeur de : Frs 14.746,63
dont : Frs        13.625,63 en compte chez S.B.
et : Frs 1.121,- en caisse du tré­sorier général.
Maintenant une note pessimiste ou plus exactement réalis­te. L’année dernière, les frais de déplacement de l’ensemble des délégués à Paris pour l’A.G. s’élevaient à Frs. 5.076,25, Cette année l’A.G. au Havre, qui laisse à peu près toutes choses égales en tant qu’importance des déplacements dans leur ensemble, coûte Frs 8.519,- + Frs 600,- à prévoir pour le retour Marseille/Alger de notre camarade.
Il en résulte que le solde de cette année initialement supérieur de près de Frs 4.500,- à celui de l’année passée va se trouver réduit au lendemain de cette A.G. à Frs 5.650,- environ, c’est-à-dire que l’écart en faveur de cette année financière sera réduit de Frs 4.000,- dès que l’on imputera les frais qui sont d’ailleurs actuellement réglés (sauf les Frs 600,- partie du voyage retour de notre camarade d’Alger).
Bien que cette imputation ne soit pas à sanctionner aujourd’hui (puisque faisant partie du prochain exercice), j’ai cru devoir vous le signaler pour en tirer arguments, & pour demander ce que je crois d’une nécessité vitale pour le syndicat c’est-à-dire une augmentation des cotisations. Il en avait déjà été question entre nos délégués, mais l’augmentation avait été repoussée par suite de l’impopularité qu’elle devait rencontrer.
Mais nous profitons de votre présence en A.G. et de l’acuité de la question démontrée par un cas concret pour la soumettre à votre appréciation.
Eu égard à l’argument présenté qui trouve sa matière dans des circonstances économiques qui nous obligent à majorer les in­demnités de séjour et qui ont provoqué la majoration des transports, de l’ordre de 50 %, il me paraît justifié de vous demander une majoration de cotisations de 50 %.
Les cotisations trimestrielles seraient donc portées de Frs 6, à Frs 9,-.
Enfin, je vous suggère de désigner les membres de la commission de contrôle pour 1938/39.
Je prie donc notre président de provoquer votre vote sur les 3 points suivants :
1° sur l’approbation de ce compte-rendu,
2° sur l’augmentation des cotisations envisagée,
3° pour la désignation de la commission de contrôle de l’année prochaine.
Je termine en remerciant vivement notre camarade Mericier de Nantes, trésorier adjoint, pour l’aide qu’il s’est efforcé de m’apporter dans l’accomplissement de ma tâche.
Nous espérons vous avoir ainsi satisfaits dans l’exercice du mandat confié et restons à votre disposition pour toute question que vous croiriez devoir nous poser. »
M. Vincent fait approuver ce rapport, et demande à l’A.G. de souligner par ses applaudissements les remerciements qu’il tient à adresser à notre dévoué trésorier général.
Le président demande ensuite à l’assemblée de faire con­fiance au comité syndical qui décidera en dernier ressort si l’aug­mentation des cotisations doit vraiment s’imposer, et ce, dans la limite des 50 % demandés, ce que fait préciser le trésorier général. L’assemblée adopte cette suggestion, aucun avis contraire n’étant formulé.
La commission de contrôle pour la nouvelle session est ainsi désignée. Sont élus :
Mme DUBOURG
MM. Grutzhaendler
Dubourg
Courchay
Roland
C’est donc l’ancienne équipe, avec M. Grutzhaendler comme chef, qui est réélue à l’unanimité.
Avant de présenter à l’assentiment de l’A.G. les voeux retenus per le comité syndical au cours de la séance tenue la veil­le, le président demande à l’assemblée de se prononcer pour ou con­tre la reconduction de notre convention collective.
À l’unanimité, il est décidé de poursuivre les effets de la convention dans ses termes actuels.
Un voeu est déposé tendant à ce que trois mois de présence dans la Maison suffisent pour qu’un employé puisse faire partie du syndicat. Ce voeu est adopté après que notre président eut fait re­marquer que le temps de stage dans la Maison avant d’être titulari­sé doit être mis en parallèle avec celui qui précède la possibilité d’adhérer à titre de membre actif à notre syndicat. Or, la conven­tion collective, rectifiée, ramène de 6 à 3 mois le stage avant ti­tularisation, et par assimilation, il y aura lieu de modifier nos statuts pour qu’au bout de trois mois de présence à la Maison, l’em­ployé puisse adhérer au syndicat.
Le comité syndical ayant décidé de son adoption sous réserve de le voir sanctionné par l’A.G., le président développe ce qui lui paraîtrait souhaitable d’obtenir en ce qui concerne l’avancement du personnel dans les différents degrés hiérarchiques dont la définition est donnée par la convention collective.
Après avoir fait le procès de l’indolence que peut susciter dans le personnel une stagnation trop prolongée au rang occupé et fixé dès l’origine de notre convention, le président estime que la mesure ambitionnée est d’un intérêt capital, et se fait confirmer par l’A.G. d’avoir à soumettre aux directions générales l’idée d’établir chaque année un tableau portant propositions d’avancement ; ce tableau étant dressé par les soins des directeurs sur avis des chefs de service autorisés.
M. Vincent met ensuite l’assembles générale au courant des augmentations d’allocations familiales venant d'être bienveillam­ment consenties par la Maison.
C’est ainsi qu’à dater du 1er juillet 1938, les chargés de famille percevront les indemnités servies par les caisses de com­pensation, augmentées d’une certaine prime accordée bénévolement par la Maison à seule fin de totaliser les chiffres suivants :
Pour un enfant : Frs 50,-
Pour 2 enfants : Frs 100,-
Pour 3 enfants : Frs 200,-
Pour 4 enfants : Frs 350,-
Pour 5 enfants : Frs 500,-
Pour 6 enfants : Frs 650,-
Pour chaque enfant en plus Frs 150,- selon les dis­positions actuelles des caisses de compensation et du régime inté­rieur de la Maison en ce qui touche le supplément temporaire d'ap­pointements.
Il doit être retenu que les indemnités accordées par la Maison sont de caractère révisable et influençable suivant les ba­rèmes susceptibles d’être fixés dans l’avenir par les caisses de compensation régionales.
Il est exprimé le souhait par les commis de Dehors de voir revaloriser les indemnités qui leur sont servies pour frais de bicyclettes ou de tramways. À raison, il est fait remarquer que cette indemnité, qui est de Frs 30,- par mois en principe ne ré­pond plus à la cherté des moyens de transport utilisés pour le ser­vice à l’extérieur.
Un voeu émanant des chauffeurs d’automobiles attachés au service des directions, quant à les faire bénéficier d’un avenant particulier à la convention, est entériné par l’assemblée sous ré­serve que les intéressés veuillent bien préciser leurs desiderata.
La revalorisation des primes d’ancienneté est également à l’ordre du jour. Le président fait remarquer que celles-ci ne pren­dront effet qu’en janvier 1939 et que, d’ici là, le comité syndi­cal aura l’occasion de se réunir, il demande à l’assemblée de fai­re confiance au comité syndical pour cette question importante, ce qui est adopté.
L’ordre du jour fixé pour cette séance étant épuisé, le président interroge les auditeurs sur les questions de détail qu’ils auraient à soumettre au bureau. Aucun des membres présents ne demandant la parole, le vice-président Millot intervient pour remercier notre président en des termes particulièrement chaleu­reux sur la tâche qu’il a assumée jusqu’à ce jour pour le plus grand bien de notre syndicat. Il fait ressortir que le mandat de président est souvent une tâche très ingrate mais que Vincent a su sauvegarder les intérêts des employés qu’il avait mission de défendre et il demande à l’assemblée de témoigner par ses applaudissements toute la reconnaissance et la sympathie que nous lui de­vons. L’assemblée s’associe aux paroles de son vice-président et M. Vincent tient à son tour à exprimer ses remerciements par les paroles suivantes :
« Mes chers amis,
Par votre attention soutenue au cours de ces délibérations, vous avez bien voulu concrétiser tout l’intérêt que vous manifestez à votre syndicat et à ses délégués. Au nom de ces derniers, je vous en remercie.
Du rapport moral si magistralement exposé par notre ami Belliard, vous avez retenu la progression constante de notre action syndicale. Dans cette action, et sans négliger les aspirations légitimes des uns et des autres, nous nous sommes efforcés de conserver à nos requêtes le caractère objectif que motive la réunion sous une même bannière d’éléments assez dissemblables suivant que l’appréciation de ceux-ci se fait à Alger ou à Dunkerque, à Marseille ou à Brest.
Il est possible, il est même certain que des intérêts particuliers se trouvent provisoirement lésés. C’est l’oeuvre de chaque jour d’en atténuer les effets, mais vous me permettrez de dire en toute conscience qu’en opposition aux critiques inévita­bles qui sont l’apanage des hommes d’action, vos délégués ont rempli tout leur devoir.
Devoir toujours ingrat comme vous n’en pouvez douter, mais aussi inspiré de la plus entière correction envers nos chefs ce qui est la condition primordiale de notre oeuvre.
À cet égard, je veux, pour ce qui me concerne, vous dé­clarer ce qu’est la cordialité d’accueil de messieurs les direc­teurs généraux de la Maison Worms. Avec le vice-président, mon estimé collègue Millot, nous n’avons jamais frappé en vain à la porte des directions générales. Je connais les sentiments cordiaux de monsieur Vignet pour le syndicat professionnel, mais j’ai pu mesurer davantage toute l’affection que monsieur Delteil porte à son personnel, et je vous demande aujourd’hui, mes chers camarades, puisque nous sommes dans la cité havraise, puisque notre directeur général va bientôt nous quitter, et aussi parce que moi aussi je vais abandonner mon mandat présidentiel, de retenir la suggestion qui m’est chère et que vous ferez valoir l’année pro­chaine, celle de faire accepter par monsieur Delteil la qualité de président d’honneur du syndicat professionnel.
J’en ai terminé, mais avant de prononcer la clôture de cette assemblée, laissez-moi encore vous remercier et témoigner devant vous toute ma reconnaissance pour l’aide que n’ont cessé de m’apporter dans l’administration du syndicat messieurs Millot, vice-président, Belliard secrétaire général, et David trésorier général. Je remercie aussi tous mes amis du comité syndical qui ont appuyé notre tâche commune de leurs avis éclairés.
Je propose enfin à vos suffrages l’adoption de cet ordre du jour :
« Les membres du syndicat professionnel du personnel de la Maison Worms & Cie, présents ou représentés, réunis en assemblée générale ordinaire le 9 juillet 1938, après échange de vues et discussion des questions portées à l’ordre du jour de cette as­semblée,
 - approuvent l’action accomplie par leurs délégués au cours de l’exercice 1937/38.
- demandent à ce que soit continuée la ligne de conduite observée dans un esprit de déférence et de dévouement aux inté­rêts de la Maison Worms & Cie.
- assurent de leurs sentiments respectueux messieurs les Associés et messieurs les directeurs généraux de la Maison Worms & Cie aux destinées de laquelle ils ont l’honneur de collaborer. »
Cet ordre du jour étant adopté à l’unanimité, le président lève alors la séance. Il est 16 h 30.

 

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