1922.07.12.Au ministre de la Marine.Paris

Double de courrier

NB : La copie image de ce document, de mauvaise qualité, n'a pas été conservée.

Paris, le 12 juillet 1922

Monsieur le Ministre,
Nous avons l'honneur de vous confirmer l'entretien que nous avons eu avec vous au sujet du contrat que l'amiral commandant la division navale en Syrie envisage de signer avec notre Maison pour l'approvisionnement des bâtiments à Beyrouth. Le prix que nous avons coté de 70/- par tonne, peut en effet sembler très élevé par rapport à celui auquel vous avez bien voulu approuver le marché que la Marine vient de conclure avec notre maison de Port-Saïd, mais nous nous sommes permis de vous faire remarquer que la comparaison, par un examen comparatif basé sur les différences de fret, frais divers, de manutention, de stockage et généraux, justifiait la plus-value du prix de Beyrouth par rapport à celui de Port-Saïd.
Fret. II est possible de prendre, pour Port-Saïd, des vapeurs allant jusqu'à 10.000 tonnes de portée que les armateurs ont la certitude de voir déchargés avec une grande rapidité, les chartes-parties prévoyant un taux de déchargement de 700 tonnes par jour. Pour Beyrouth, on ne peut envisager, par suite de la faiblesse de la demande que des affrètements de vapeurs allant jusqu'à 3.000 tonnes et leur déchargement s'effectue à raison de 400 tonnes maximum et à ce taux, il n'est pas rare d'encourir de surestaries.
La différence de fret entre les deux ports peut être évaluée à 5/- par tonne.
Manutentions. A Port-Saïd, la grosse quantité de charbon manipulée permet d'arriver souvent à éviter des mises à terre, stockage et reprise de stock, opérations indispensables à Beyrouth, en raison du peu d'ordres à exécuter et du matériel réduit qu'on y entretient. Le prix des manutentions dans ce dernier port se trouve, de ce fait par rapport à celui de Port-Saïd, en augmentation d'environ 14/- par tonne.
Frais généraux. La très petite quantité de tonnage manipulé annuellement fait peser lourdement sur la tonne unitaire les frais de location du terrain de stockage et les frais généraux nécessités par l'entretien de notre Maison de Beyrouth, et nous croyons qu'en nous basant sur un chiffre de 4/- par tonne, nous nous maintenons dans des limites extrêmement raisonnables.
Noua sommes convaincus que tous ces frais, s'ajoutant les uns aux autres, vous apparaîtront comme justifiant pleinement le supplément de 23/ qui grève notre prix de Beyrouth par rapport à celui de Port-Saïd, mais néanmoins, étant donné le désir que nous avons d'obtenir le contrat de la division navale des côtes de Syrie, nous passons instructions à notre Maison de Beyrouth qu'elle fasse son possible pour se mettre d'accord avec M. l'amiral commandant la division, même au prix d'un léger sacrifice. Ainsi que nous vous l'avons dit, le tonnage que nous pourrions actuellement mettre à la disposition de votre département à Beyrouth serait d'environ 1.000 à 1.500 tonnes entièrement composées de gros charbon de l'Amirauté et nous vous demandons l'autorisation de laisser à notre Maison de Beyrouth le soin de fixer le tonnage maximum.
En mène temps que cette question pourrait être traitée, nous donnons à notre Maison de Beyrouth instructions d'envisager un contrat de plus longue haleine, mais pour une quantité supplémentaire qui ne devrait pas éventuellement être inférieure à 2.500 ou 3.000 tonnes, afin de nous permettre de faire venir pour les besoins de la Marine, un chargement complet.
Veuilles agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de notre haute considération.

Worms & Cie

Monsieur le Ministre de la Marine
Direction générale de l'Intendance
Rue Royale
Paris

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