1920.02.00.De Ed. de Fleurac.Rapport sur l'agence de Beyrouth

Note

NB : La copie image de ce document, de mauvaise qualité, n'a pas été conservée.

Février 1920

Messieurs,
Nous avons l'honneur de vous soumettre ci-dessous le rapport relatif à l'agence de Beyrouth pendant la période mars 1919 à janvier 1920.
Nous croyons utile de rappeler tout d'abord ce qui avait été fait avant notre arrivée par MM. Roussel, Michelet et D. D. Golubzow.
Ouverture de l'agence. Sur la demande de M. l'amiral Varney, M. Roussel part en septembre 1918 après avoir embarqué sur le s/s "Océanien", une équipe d'ouvriers charbonniers et le matériel nécessaire au travail et à la mise à terre du charbon apporté par ce vapeur pour la base navale qui vient de se créer à Beyrouth. La ville vient d'être reprise par les troupes alliées. et la main-d'oeuvre fait presque complètement défaut car les quelques indigènes qui pourraient travailler sont à demi morts de faim et ont un rendement pratiquement nul.
Terrain du chantier. Aussitôt l'arrivée des troupes alliées, une commission se réunit pour attribuer à chaque nationalité une portion des terrains du port de façon à pouvoir de suite recevoir le matériel et les approvisionnements nécessaires aux troupes d'occupation. Sur l'insistance de M. Roussel et grâce à l'appui de M. l'amiral Varney la Maison obtient qu'on lui alloue vers la jetée aux charbons un terrain sur lequel deux baraques sont édifiées. Nous aurions d'après l'arrangement alors conclu un droit de préemption sur cet emplacement. Malheureusement la répartition a été faite par réquisition et sans demander l'avis du propriétaire : en l'espèce la Compagnie du port, stocks et magasins de Beyrouth ce qui rend cet arrangement sans valeur si le propriétaire, au moment où l'occupation militaire prendra fin, ne veut pas le reconnaître.
Acconage. Manutentions de charbon, matériel et approvisionnements pour la Marine et l'Armée. Les charbonniers indigènes, une fois le débarquement du charbon apporté par le s/s "Océanien" terminé, demandent à rentrer. M. Roussel fait alors un contrat avec M. Hadj Hussein Khreiro, propriétaire de quelques mahonnes et M. Maroum Mirza, son associé (ex-agent français recommandé par M. l'amiral Varnay). Le travail est fait sous notre surveillance et notre responsabilité, les moyens de débarquement : grues, pontons, etc. manquent absolument et tout doit se faire à bras, ce qui non seulement donne un mauvais rendement, mais occasionne énormément de casse, bris ou jet à la mer.
M. Michelet. M. Roussel devant retourner à Port-Saïd laisse la charge de l'agence alors installée dans l'immeuble Bedaoin à M. Michelet qui travaillait avant la mobilisation à l'usine à gaz de Beyrouth. Moins d'un mois après il était emporté par une maladie de foie.
M. D.D. Golubzow vient alors de Port-Saïd pour prendre la direction ; il s'occupe alors sur la demande de l'A.P.C. d'étudier la question d'importation des pétroles à Beyrouth, achat d'un terrain propre à une installation, etc. Vu l'apathie des gens du pays, il ne peut terminer aucune de ces affaires. Entre-temps, il fait un contrat à long terme avec MM. Hadj Hussein Khreiro et Maroum Mirza pour le travail de manutention et acconage pour la marine dont il prend le contrat. Il va également visiter et étudier les mines de lignites de Bhandum, de gypse et de bitume dans la région de Bualbeck. La compagnie des Messageries maritimes projetant de reprendre un service aussi régulier que possible avec la Syrie. M. D. D. Golubzow en profite pour offrir à M. Martin, agent intérimaire, de se charger de la manutention de la marchandise apportée par leurs vapeurs et son offre est acceptée.
M. de Fleurac arrive par le s/s "Bosphore" le 28 février 1919 et la situation est alors la suivante.
Contrats. Nous avons l'entreprise de débarquement et d'embarquement des troupes et du matériel de la base française en plus du contrat de manutention des charbons de la base navale. Nous travaillons également mais sans contrat les vapeurs de la compagnie des Messageries maritimes, alors peu nombreux et irréguliers.
Matériel. Ces opérations sont effectuées avec un matériel appartenant à nos entrepreneurs indigènes qui nous le louent à la tonne ou à la marine (1 ponton de prise et 2/3 mahonnes réquisitionnées) pas de location mais charge d'entretien du matériel.
Mise à terre. La mise à terre s'effectue, pour l'armée et la marine, sur un quai policé par la base britannique servant de passage :
1°- à la voie ferrée et T.V. libanais
2°- à une route sillonnée par les transports militaires et civils.
Pas de hangars, pas d'appareils de levage, pas même de pieux, canons ou billes auxquelles l'on pourrait amarrer les chalands pendant le travail. Les marchandises civiles sont débarquées dans un bassin de la douane ne possédant aucun moyen de levage ou de manutention et absolument insuffisant pour la quantité de marchandises reçues, ce qui nous oblige à les laisser quelquefois pendant plus d'une semaine en mahonnes à la merci des vols (nombreux) et des intempéries. La base anglaise occupe le reste des bâtiments de la douane soit environ les 4/5 de la superficie totale dont plus de la moitié couverte.
Terrains. M. D. D. Golubzow avait été en pourparlers pour l'achat de terrains pour pouvoir établir un dépôt de charbons, marchandises etc., mais tous les emplacements appartenant à la Compagnie du port avaient été réquisitionnés par les Anglais et les Français.
Quant aux terrains avoisinant le port et appartenant à des indigènes, ceux-ci, s'imaginant que la venue d'Européens coïncide avec le retour de l'âge d'or, demandent des prix fabuleux et absolument prohibitifs des terrains ou bâtiments qui pourraient convenir à nos besoins. Le seul à un prix très raisonnable et en bonne situation était celui situé au bout du bassin des mahonnes vers le Rhan Antoun Bey et qui a été en son temps signalé à Port-Saïd.
Pétrole. Pendant la direction de M. D. D. Golubzow, M. Copin, administrateur en chef de la zone 0, avait conclu avec M. Vignol, du Caire, un contrat d'achat de pétrole en [£] dont avait besoin le service du ravitaillement civil des T.E.C. mais préférant se passer d'intermédiaires si possible, il avait demandé à notre Maison si nous pourrions lui livrer directement les pétroles dont son service de ravitaillement civil aurait besoin pour une période de 3 mois. M. H, ayant laissé entendre que l'A.P.C. ne demandait qu'à étendre ses ventes en Syrie, Mr D. D. G. et M. de FI. se décidaient à prendre le 10 mars un contrat de livraison pour le 1er avril d'une quantité de 60.000 c soit en un lot soit à raison de 20.000 c par mois.
Le contrat signé par M. [...] et de F. en mars n'a pu être exécuté à la date fixée. La cause en étant le mouvement nationaliste en Égypte et la livraison retardée ne s'est effectuée qu'à partir du 20 avril, peu de jours avant l'arrivée d'un chargement de pétrole appartenant à la V.O.C et après la réception à Messine, Alexandrette et Tripoli d'un lot de 60.000 c reçues par la S.O.C. Nous devons ajouter que ce chargement nous est parvenu dans un état absolument déplorable : caisses tachées, mal clouées, bidons coulants, etc. d'où difficultés avec l'Administration qui refuse la livraison d'une marchandise non conforme aux échantillons et qui finit par accepter de nous prendre 1/3 de la quantité contractée en mai le commerce du pétrole devenant libre et nous commencions à écouler directement par nos agents avec difficulté les stocks refusés par l'administration du ravitaillement, stocks qui peuvent lutter contre les marchandises du V.O.C. et S.O.C. mais sont refusés par les acheteurs de l'intérieur à cause du mauvais état de leur présentation et de leurs emballages.
Acconage. Nos opérations d'acconage augmentent en quantité et rapidité. Des pourparlers engagés par M. D. D. G. avant son départ et terminée par M. Ed. de F. nous donnent la propriété totale des mahonnes de nos entrepreneurs indigènes qui restent à notre service. Cela nous rend indépendants vis-à-vis de la corporation des mahonniers qui se reforme et cherche à nous commencer et nous créer des ennuis. Ce matériel est très usagé, réparé imparfaitement et insuffisant même pour le travail à cette époque et ce sera une des grosses difficultés que de trouver à l'augmenter par des achats sur place à des prix raisonnables. Cette augmentation de matériel pourra être faite peu à peu grâce à MM. Kheiro, notre acconier, et Abdul Hamid Attalat, notre employé égyptien.
Charbons. Les différents industriels qui emploient le charbon, l'anthracite ou le coke commencent à retravailler et s'adressent à nous pour leurs besoins. Leurs demandes sont transmises à Port-Saïd qui nous avise que la situation ne permet pas de donner satisfaction à ces demandes assez peu importantes du reste aussi bien pour le charbon que pour l'anthracite ou le coke.
La Compagnie d'électricité continue alors à chauffer au bois ainsi que la Compagnie des eaux, la Société des tramways emploie le charbon de bois pour ses moteurs à gaz pauvre au lieu d'anthracite. Devant ces difficultés nous obtenons de M. l'administrateur en juin 1919, une commande de mazout afin de faire des essais de chauffage pour ces diverses sociétés. Malheureusement ces essais retardés par la routine habituelle du pays viennent seulement de commencer (janvier 1920).
Du reste à la difficulté de recevoir du charbon pour la consommation locale s'ajoute le fait que nous n'avons aucun emplacement officiellement reconnu pour son emmagasinage, ce qui nous obligerait à ne recevoir que de petites quantités (voiliers indigènes venant de Port-Saïd par exemple). Les forces alliées occupant absolument tous les terrains disponibles du port et de la baie Saint-Georges et l'achat projeté du terrain pour l'A.P.C. n'étant pas encore réglé - la propriété d'une partie du terrain étant revendiquée par 2 partis et les tribunaux saisis n'ayant pas encore statué.
Intendance. Courant avril, M. l'intendant Théodore allait à Port-Saïd et y voyait M. R. auquel il proposait un arrangement pour travailler la manutention des marchandises destinées à l'Armée. M. R. n'ayant pas donné suite à ces propositions, la lutte s'ouvrait alors contre notre maison, le résultat en était : 1°- la perte du contrat de manutention à son expiration (fin juin 1919), ce dernier était donné par un marché de gré à gré à la maison M. I. A. ou plutôt à son directeur local, M. Selim Najjiar ; 2°- plaintes et réclamations sur la manière dont nous avions exécuté notre contrat, discussions sur les réserves prises à bord ou à terre, etc., et finalement refus de nous régler nos factures pour cette période de 3 mois. Nous avons tâché à plusieurs reprises d'arriver à la solution amiable de ce litige mais n'avons pu y réussir que ces derniers temps après l'arrivée du Lt. Col. Dulac comme Cdt de la base et du Cap. de Frég. Neuzillet au H. C. La base de règlement était acceptée verbalement le 13 janvier et la notification officielle doit en être faite à notre bureau à l'heure actuelle si ces Messieurs de l'état-major ont enfin tenu leur parole.
Marine. Nous continuons à avoir le contrat de la Marine pour manutention de charbon, débarquement et embarquement, manutention de leurs marchandises, matériel et fourniture de la main d'oeuvre employée dans leurs magasins, dépôts et ateliers.
Messageries maritimes. Nous continuons également à travailler les vapeurs des Messageries mais le manque de police dans le port, l'exiguïté des locaux de la douane qui retardent la mise à terre et nous obligent à garder les marchandises en mahonnes pendant des jours et des nuits facilitant ainsi Ies vols (probablement effectués par une bande organisée qui profite de la situation créée par la dualité de contrôle et de police) nous obligent à réduire notre rôle à celui de manutentionnaires et nous laissons à M. P., agent des Messageries, la responsabilité relative aux manquants et aux vols qui pourraient être constatés, n'ayant aucun moyen pour les prévenir ou les empêcher.
Essence de pétrole. Huiles de graissage. Le contrat des fournitures de l'Armée et Marine était jusqu'en août 1920 donné directement par M. l'intend. Th. à la V. O. C. en Égypte. Le transport d'Égypte en Syrie était fait par les soins de la Marine pour compte de l'intendance. Nous arrivons à obtenir à ce que cette fourniture soit faite par adjudication à Beyrouth et nous enlevons l'adjudication de la fourniture de la Marine à cause des prix que notre maison d'Égypte nous fait, par la suite, nous perdons les contrats suivants car les prix de la V.O.C. étant comme la qualité de leurs produits de beaucoup inférieurs aux nôtres. Par contre la qualité ayant été prise en considération, nous prenions malgré nos prix supérieurs la dernière adjudication pour l'Armée. 500 000 litres minimum à livrer à partir du 10 janvier 1920 et s'étendant sur une période de 4 mois.
Quant aux huiles notre maison d'Égypte, malgré nos demandes, n'a jamais pu nous en fournir jusqu'ici, cette fourniture serait néanmoins intéressante. Pour les bougies, nous avons une très forte demande mais pour certains modèles tels que bougies de voiture, bougies type maison (Fournier) et bougies modèle militaire (38 au k°), malheureusement nos stocks d'Égypte sont insuffisants et de plus composés de toutes sortes de fins de stocks et les marchandises que l'on y fournit ne nous permettent pas de lutter avantageusement avec nos concurrents et de prendre la place que nous pourrions.
Compagnies de navigation diverses. Vapeurs affrétés, consignés aux receveurs du cargo, nous avons eu diverses explications nous demandant de nous charger des divers vapeurs par exemple le s/s ‘'Maria', le ‘'Ferzo', le ‘'Otto Mencke' ; nous avons pu en travailler certains en parties, d'autres en totalité, notre matériel avec le manque de place pour la mise en douane ne nous permettant pas de faire mieux, mais nous croyons possible, quand les conditions seront redevenues normales, de prendre le travail de tous ces vapeurs.
Compagnie du chemin de fer D.H.P. et commission de réseau. Nous avons été appelés par le directeur du D.H.P. et par le colonel commandant la commission du réseau des chemins de fer de Cilicie et de Syrie mais tous deux ne veulent pas passer un ordre ferme ; ils voudraient que nous leur fassions des offres fob Beyrouth ou même mis à terre et suivant les prix offerts pour chaque cargaison, ils accepteraient nos offres ou non. De plus, quoique manquant totalement de charbon, ces Messieurs ont des prétentions énormes tant du point de vue qualité que dates de livraison, conditions, etc., ce qui rend, à moins qu'ils ne changent d'idées, cette fourniture peu intéressante.
Camions automobiles. Nous avons signalé par écrit, puis verbalement, dès notre arrivée, l'intérêt que notre maison aurait à avoir un service de camions pour notre travail de pétrole aussi bien pour les livraisons en ville que pour le service des agences de l'intérieur. Jusqu'ici, aucune suite n'a été donnée et nos concurrents nous ont devancé dans cette ligne.
Motor bout. Remorqueurs. Demandés depuis mars 1919 (en construction).
Tarifs et réglementation douanière. Jusqu'ici [...].
Personnel. Bureau. Difficile à recruter car prétentions énormes pour peu de connaissances utiles ; de plus l'on ne peut avoir beaucoup de confiance en eux, ont besoin d‘une surveillance continuelle.
Quais. Main d'oeuvre mauvaise, très chère. Manque de caporaux connaissant le travail et ayant de l'autorité sur leurs hommes. Si un caporal est très actif et débrouillard, en général se méfier, son activité s'employant en grande partie à couvrir des vols ou des larcins.
Chantier W. & C° faciliterait [...]
Situation actuelle
Matériel. Nous commençons à en avoir suffisamment, le seul reproche à faire serait que les mahonnes en bois pour du travail de charbonnage nous coûtent des frais de réparation énormes et continus. Il y aurait avantage à envoyer d'Égypte un charpentier et un calfateur qui au besoin pourraient travailler pour d'autres possesseurs de mahonnes lorsque nous n'aurions pas de travail personnel.
Nous calculons que cette année avec le matériel usagé que nous avons dû acheter, les frais d'entretien et de réparation de ce matériel nous absorbent tous les bénéfices que le service manutention a pu nous donner.
A. P.C. Le stock reçu par le ravitaillement civil et que, vu son mauvais conditionnement, avait été refusé en partie par le gouvernement, a été écoulé par nos agences avec d'énormes difficultés et au détriment de la marque que nous représentons, est presque terminé, nous ne pouvons qu'espérer que les nouveaux envois seront en état de lutter comme présentation et emballage surtout avec les produits des maisons concurrentes S.O.C. et V.O.C.
Essences de pétrole. Nous venons d'enlever le contrat pour fourniture d'essence destiné au Service Auto de l'Armée, le seul ennui de ce côté est que, après avoir obtenu ce marché et fait retarder la date de livraison du 1er au 10 janvier, notre maison d'Égypte n'avait pas au 17 janvier commencé à charger cette expédition, nous donnant toutes sortes de raisons excellentes à leur point de vue, mai sans valeur vis-à-vis des autorités françaises de Beyrouth. Ce manque de parole fait le plus mauvais effet et devient dangereux pour l'obtention de marchés futurs.
Bougies. Nous aurions à l'heure actuelle un placement facile de grosses quantités de type courant. Malheureusement nos réserves en Égypte sont épuisées.
Terrains. Nous avons abandonné toute tentative d'achat de terrain pour MM. Worms & Cie dans le zone du port mais nous pourrions avec l'aide du H. C. obtenir presque sûrement un terrain vers le môle pour y faire un dépôt privé, en payant la location de ce terrain à la Compagnie du port.
Site A.P.C. Nous avions juste avant notre départ, pu arranger avec les propriétaires du terrain choisi que les formalités nécessaires pour le mesurage, l'achat et l'enregistrement de la partie non en litige, soient effectuées aussitôt que bon nous semblerait. La solution du litige entre la famille [...] et les Waks Deir Famish pourrait être probablement hâtée soit par l'intervention du H.C. soit par celle de la Marine qui avait l'intention de réquisitionner ou acheter une partie de ces terrains pour y faire un dépôt de mazout pour leurs besoins et qui abandonnerait ce projet au cas où nous serions en mesure de fournir à leur demande avec notre installation projetée.
Charbons. Les chemins de fer exceptés, nous pourrions avoir une vente régulière mais peu élevée pour les usines suivantes : Compagnie des eaux, filature Vve Guérin, filature Sabbag & C°, huilerie Shite & Son, filatures Poizat & Cie faisant un total d'environ 3 à 3.600 tonnes de North Country ou Cardiff 2ème zone, en plus 1.2 à 1.500 tonnes d'anthracite pour moteurs à gaz pauvre et quelques centaines de tonnes de coke pour les fonderies Daouk et Whit.
Contrats. Nous avons repris à partir du 1er janvier et pour 6 mois les contrats de la Marine pour charbon et marchandises et pour la fourniture de main d'oeuvre pour leurs ateliers et magasins.
Quant à celui de l'armée nous avons été sollicités par le général Gouraud de le reprendre, promesse étant faite : 1°- que le litige relatif au paiement de nos factures avril/juin serait solutionné en notre faveur ; 2°- que des ordres seraient donnés pour que toute la bonne volonté possible pour faciliter l'exécution du travail serait mise en oeuvre. Au moment de notre départ, le 13 janvier, nos offres de prix étaient établis et nous n'attendions pour les remettre que la note officielle nous avisant que la solution proposée par nous pour le règlement du litige intendance / Worms était acceptée.
MM. Parodi - Provrilla & C°. Nous continuons à travailler leurs vapeurs sans contrat écrit. Les variations actuelles des prix de la main d'oeuvre et leur cherté faisant que ni les compagnies ni nous-mêmes tenons à nous engager vu les conditions actuelles pour une longue période.
Racine & Fils. Haddah & Cie - J. Artus attendaient chacun un bateau leur apportant des marchandises déjà vendues par contrat et ils s'étaient engagés à nous donner le débarquement de ces vapeurs si notre travail nous permettait de nous en charger. Nous pourrions aussi terminer assez facilement les pourparlers que nous avons avec la maison Taharachi et pourrions avoir l'acconage de leurs vapeurs (Prince Line Cie londonienne) pour les prochains contrats.
Chemin de fer. Débarquement du s/s I.W. 101 tonnes par jour - briquettes - malgré pluie et mauvais temps. La Compagnie se décide à travailler elle-même le "Frida Horn" 3 000 tonnes charbons en roches, 1 000 tonnes briquettes, beau temps depuis le jour du commencement du travail jusqu'au 13, moyenne par jour 107 tonnes, concurremment nous travaillons l'Indret qui au point de vue treuils et facilités de déchargement est moins bien outillé et malgré cela donnons un minimum de 160 tonnes (jours de pluies en forte houle) à 249 tonnes beau temps.
Motor [...] pour service A.P.C. fortement recommandés, attendons M. Hor.
Tug & Lighters enfin en préparation à Port-Saïd, espérons les avoir pour la nouvelle saison.
Lighters. Achat. Avons décidé sur place de mars à décembre environ 400 tonnes. Raté achat Mersine, cause indifférence de Port-Saïd.

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