1914.08.03.De Worms et Cie Bordeaux

Le PDF est consultable à la fin du texte.

7, allées de Chartres
Bordeaux, le 3 août 1914
Messieurs Worms & Cie Paris

Messieurs,
Nous avons été très surpris et très contents d'avoir ce matin la communication téléphonique de M. Goudchaux.
M. Renaud, que nous vous avions dit être pincé à Royan, a pu fort heureusement arrivé ici dans la matinée et nous lui avons immédiatement fait part de votre communication téléphonique que nous résumons ainsi :
La Maison de Bordeaux n'a plus à compter sur la Maison de Paris, pas plus au point de vue ordres qu'au point de vue fonds et nous devons donc mener l'affaire au mieux, sans vous en référer.
Les communications avec l'Angleterre restent possibles.
Nous devons nous adresser à MM. Burness au point de vue des règlements en Angleterre. Ces Messieurs nous serviront de banquiers.
M. Goudchaux reste à Paris jusqu'à nouvel ordre.
En ce qui concerne le département vapeurs, nous vous avons mis brièvement au courant de la situation et il est bien entendu que nous continuons à suivre les instructions de la Maison du Havre.
Il nous reste cependant à revenir sur la situation du personnel dont nous vous avons déjà parlé l'autre jour. Nous désirerions connaître vos intentions à l'égard de ce personnel sur le dévouement duquel nous savons pouvoir compter. Nous vous avons envoyé l'autre jour le tableau des employés qui sont appelés.
Aucun d'eux n'est riche et la plupart ont des charges de famille.
Y aurait-il moyen de faire quelque chose pour eux ou plutôt pour leurs familles ?
Remarquez que nous avons laissé partir ces jeunes gens sans même rien leur régler pour le mois d'août, alors que celui-ci est commencé.
S'il n'est pas possible - et nous comprenons combien la charge serait lourde dans les circonstances actuelles - de continuer à régler la totalité des appointements de tous ceux qui sont partis, n'y aurait-il pas moyen par exemple d'en payer une partie à leur famille ?
Nous vous avons également envoyé l'autre jour la liste des employés âgés de plus de 20 ans et qui ne partent pas, soit qu'ils aient été réformés, soit qu'ils aient terminé leur temps.
Nous n'y avons pas fait figurer les jeunes gens âgés de moins de 20 ans, dont nous vous enverrons la liste demain.
Nous considérons bien entendu que nous devons continuer à payer à tous ceux-là leurs salaires et à les garder au Bureau, même si nous n'avons pas besoin d'eux, car il est bien certain qu'une fois passé les premiers jours de travail excessif que nous avons actuellement, nous n'aurons pas l'emploi de la plupart d'entre eux.
Nous attendons donc vos instructions et, pour la bonne règle, nous envoyons copie de la présente à la Maison du Havre.
Veuillez agréer, Messieurs, nos salutations empressées.

[Signature illisible]

PS. Le signataire a vainement cherché à s'engager. Le Bureau de recrutement refuse absolument les engagements tant que n'a pas paru le décret autorisant les engagements volontaires.

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