1893.11.18.De A. E. Monod - Worms Josse et Cie Marseille.(1)

NB : La copie image de ce document de très mauvaise qualité n'a pas été conservée.

18 novembre 1893
MM. Worms Josse & Cie
Paris

Messieurs,
Nous vous confirmons notre lettre particulière d'hier, croisée avec votre spéciale du même jour ainsi qu'avec votre dépêche ainsi conçue :
« Conclu entente Londres, prix courant 22, Savon Watson reçoivent instructions télégraphiques. »
Prix courant. Nous sommes parfaitement d'accord avec Watson et Savon que nous avons vus et qui nous ont fait les protestations les plus formelles. Nous les verrons à l'oeuvre, les surveillerons de très près et vous signalerons la moindre infraction de leur part.
Menus. Nous vous croyions au courant de ce qui s'est passé dans le temps entre Watson et Savon et c'est pour cela que nous n'y avons fait qu'allusion en passant.
Lorsque les W. P. sont venus s'établir ici, nous n'existions pour ainsi dire pas et ils n'avaient comme concurrent, vraiment sérieux, que Savon. Ils étaient arrivés avec des marchés passés en Angleterre pour 20 à 30 [000] tonnes de menus, qu'ils pensaient écouler facilement à l'industrie. Mais Savon, qui avait les chauffeurs et contremaîtres dans la main, à manoeuvrer de telle sorte qu'ils n'ont rien ou presque rien pu faire et qu'ils couraient le risque d'avoir sur les bras de gros stocks invendus. C'est alors que Savon leur a proposé de prendre leur lieu et place pour leurs marchés en leur donnant même un bénéfice d'un franc par tonne, croyons-nous, à la condition qu'ils prendraient l'engagement de ne plus tenter aucune vente à l'industrie. Ils l'ont scrupuleusement tenu depuis lors, c'est-à-dire depuis 12 ou 13 ans.
Compagnie Fraissinet. Nous notons vos communications au sujet de vos offres à cette compagnie pour Las Palmas.
De notre côté, nous vous avons, à la suite de notre première entrevue avec elle, télégraphié suivant copie incluse.
Vous nous avez répondu par téléphone (notre conversation a été très distincte, mais brusquement interrompue) et nous reverrons M. Fraissinet ce soir. Il va sans dire que ce n'est que comme pis-aller que nous vous avons demandé l'autorisation de conclure à 27 (ce qui ne met le change fixe qu'à 25.15) et que nous comptions bien lutter avant d'en arriver là. Nous notons que nous pourrons au besoin y consentir. L'écrivain devant s'absenter lundi, laissera des instructions pour cette affaire et pour la remise éventuelle des contrats.
Nous espérions que notre commission serait, comme d'usage de 6 d., et regrettons un peu de savoir qu'elle sera de 3 d. seulement. Si M. Fraissinet traite avec MM. Blandy, ce sera uniquement pour nous faire plaisir, car il est très sollicité par Barry pour Miller et par son parent, M. Adolphe Fraissinet (attaché à la maison Savon) pour une autre maison, sans parler de son ancien fournisseur, la [Hanary] Coaling Cy, représentée par M. [Feisal].
Voici, pour le cas où vous auriez quelques communications urgentes à faire à l'écrivain, les villes où il couchera et séjournera pour rayonner de là sur les points intermédiaires :
- lundi 20 décembre - Saint-Raphaël, Grand Hôtel
- mardi et mercredi - Cannes, Hôtel Windsor
- jeudi et vendredi - Nice, Grand Hôtel
- samedi - rentrée à Marseille.
Veuillez agréer, Messieurs, nos salutations très distinguées.

A. Monod

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