1893.08.14.De A. E. Monod - Worms Josse et Cie Marseille
NB : La copie image de ce document de très mauvaise qualité n'a pas été conservée.
14 août 1893
MM. Worms Josse & Cie
Paris
Messieurs,
Nous vous confirmons notre particulière du 12 courant croisée avec la vôtre de la même date.
Nous n'avons aucune intention, nous rendant compte du prix de votre temps et de la gravité des préoccupations d'un ordre plus général qui vous assiègent en ce moment, de vous importuner journellement des menus détails de nos services intérieurs et nous nous faisons même scrupule d'avoir peut-être un peu abusé de l'autorisation que vous avez bien voulu nous en donner au moins pendant les débuts de notre réorganisation.
Cependant, un paragraphe de votre précitée du 12 nous amène à vous informer que, tout en étant absolument décidés à suivre à la lettre vos prescriptions au sujet de la modération, de la prudence à apporter dans les épurations du personnel (d'abord parce que ce sont vos recommandations, ensuite parce que notre sentiment personnel est absolument conforme au vôtre) il y a pourtant telles circonstances, un peu difficiles à expliquer par écrit, où le renvoi d'un serviteur s'impose. C'est ce qui est arrivé samedi pour le nommé Martial, l'alter ego ou l'âme damnée de Buchalet, que M. Bousquet (aussi peu partisan que nous des innovations) s'est vu forcé, pour le bien du service, de congédier à la suite de révélations graves et d'une sérieuse altercation. Il n'était pas possible de le conserver, quelque désir que nous eussions, [phrases illisibles]... vous garantir que l'ère des exécutions est terminée, qu'après ces exemples nécessaires [mots illisibles] demanderont qu'à bien marcher et que nous pourrons vous assurer pour l'avenir un bon service, résultant de commis très sérieux. Nous avons appris d'étranges choses et il est impossible de se faire une idée du gâchis dans lequel nous nous trouvons.
Pierredon. C'est une affaire entendue, nous passerons les 300 F remboursés à M. Lefebvre par compte spécial.
Situation. Malgré sa gravité, nous sommes parmi les moins malheureux, à cause de l'importance relative de nos stocks, qui, bien ménagés, peuvent nous conduire jusqu'au courant octobre. Nous faisons [mots illisibles]. Ce sera un renseignement intéressant que nous espérons pouvoir vous communiquer mercredi ou jeudi.
Savon nous a dit en bourse que des avis de Londres lui apprenaient que le prix courant avait été d'un commun accord porté à 25/-. Nous pensons que votre lettre de ce jour nous confirmera la nouvelle, si elle est exacte.
Veuillez agréer, Messieurs, nos salutations très distinguées.
A. Monod