1893.06.19.De A. E. Monod.Marseille

NB : La copie image de ce document de très mauvaise qualité n'a pas été conservée.

97, rue Dragon

Marseille, 19 juin 1893
MM. Worms Josse & Cie

45, boulevard Haussmann
Paris

Messieurs,
Le "Turenne" et le "Vauban", vapeurs de la Maison Morel & Prom, de Bordeaux, avaient, comme vous le savez, l'habitude depuis un an environ de s'adresser à votre succursale de Marseille pour leur approvisionnement de charbon, lorsqu'ils touchaient notre port.
Ayant appris que le "Turenne" avait, la semaine passée, pris son charbon à la maison Watson et Parker, j'ai profité de mes excellentes relations personnelles avec le consignataire du bateau pour l'interroger sur la cause de cette défection. Il m'a répondu qu'il la regrettait d'autant plus qu'il savait que je devais être bientôt directement intéressé dans la question, mais que les ordres étaient venus de Bordeaux même, et que c'était auprès de MM. Morel et Prom qu'il fallait agir si l'on voulait les faire rétracter pour l'avenir.
J'ai cru devoir vous mettre au courant de l'incident pour le cas où vous jugerez opportun de faire faire une démarche vis-à-vis de la Maison en question.
Je n'ai pas répondu à la lettre que vous m'avez faite l'honneur de m'adresser en date du 20 mai, parce que M. Cyprien Fabre sans cesse en voyage depuis un mois, ne m'a pas encore donné son opinion sur la question que vous m'aviez chargée de lui soumettre. Il ne l'a pas fait, du moins officiellement et par écrit, car il a profité d'une rencontre avec moi, entre deux absences, pour me confirmer verbalement son désir de vous voir faire partie du syndicat. Je vous ferai remarquer, en attendant sa réponse régulière, que, d'après les statuts mêmes, ce syndicat est composé de tous ceux qui, à un titre quelconque, sont intéressés dans la Marine marchande. Du reste, ainsi que je vous le développerai lorsque j'aurai l'honneur de vous voir, je ne désespère pas de vous prouver que vous aurez avantage à faire toucher, un jour ou l'autre, certains de vos bateaux à Marseille. Je me réserve également de vous entretenir de vive voix à nouveau de la question de l'assurance mutuelle qui ne pourra que vous intéresser sans offrir, dans la pratique, la moindre difficulté pour les règlements.
MM. Fraissinet ayant pourvu à mon remplacement par une nouvelle organisation de leurs bureaux, m'ont libéré plus tôt que je ne le prévoyais.
Je suis donc d'ores et déjà à votre disposition pour tout ce que vous pourrez avoir à me commander.
Veuillez agréer, Messieurs, mes bien respectueuses salutations.

A. Monod

Back to archives from 1893