1892.10.19.Aux Messageries maritimes.Paris.Extrait

Retranscription

19 octobre 1892
Messieurs les administrateurs de la compagnie des Messageries maritimes
Paris

Messieurs les administrateurs,
Nous référant aux pourparlers que nous avons eus avec M. Lecat, nous avons l'honneur de résumer ci-après nos propositions en vue de l'établissement du service combiné sur lequel l'accord est établi en principe et qui vise le transport par nos vapeurs des marchandises en provenance ou à destination de vos lignes de l'Océan atlantique.
D'une manière générale, nous acceptons de nous rapprocher, autant que possible, du régime que vous avez adopté dans vos relations avec la Compagnie générale des bateaux à hélice du Nord. Il est entendu notamment que le service premier porteur livrera à ses frais les colis le long du bateau second porteur.
Exportation de France... Nous croyons préférable de concentrer nos efforts sur les marchandises lourdes des communes voyageant par partie de quelque importance et ce sont celles-là seulement que nous envisageons ci-après.
Pour celles partant de Paris, il y aurait avantage selon nous à n'utiliser la voie fluviale que jusqu'à Rouen, contrairement à ce que nous avions admis d'abord, mais cette modification ne change rien au fond des choses, notre service au départ de Rouen étant réglé de la même manière qu'au départ du Havre.
Dans l'ordre d'idées qui vient d'être indiqué et après entente avec la Compagnie Havre Paris Lyon, avec laquelle nous travaillons depuis longtemps, nous serions en mesure de vous offrir des prix excessivement réduits...
Les marchandises d'autres provenances que Paris seront dirigées soit sur Rouen, soit sur Le Havre, au choix des expéditeurs, et elles seront embarquées sur nos vapeurs moyennant un fret uniforme de 10 F.
Importations en Europe... Nous sommes dans une situation plus difficile pour entrer dans vos vues dans le sens de Bordeaux sur Le Havre  et Hambourg que lorsqu'il s'agit de la direction contraire. Cependant nous nous serions mis entièrement à votre disposition pour la fixation des frets applicables aux marchandises remises à votre service de Bordeaux, si nous n'avions pas avec certaines compagnies des arrangements similaires à ceux que nous poursuivons avec vous. Comme ces accords sont basés sur un fret assez élevé, il nous serait difficile de traiter avec vous à des conditions plus réduites sans en étendre le bénéfice à tout le monde ce qui ne manquerait pas d'entraîner pour nous un sacrifice que les circonstance ne nous permettent pas de faire du moins jusqu'à présent.
Cependant, comme il n'entre nullement dans nos intentions d'éluder cette partie de l'accord projeté, nous vous serions bien reconnaissants de bien vouloir nous dire quels seraient les prix maximums que vous pourriez payer de Bordeaux au Havre, à Hambourg et Anvers et nous vous donnons volontiers l'assurance que vous nous trouverez disposés à les accepter si la chose peut le moins du monde se concilier avec nos autres arrangements.
Veuillez agréer...

Back to archives from 1892