1868.00.00.Recueil des informations de janvier à décembre

Ce recueil recense chronologiquement les données collectées sur l'année citée en référence. Il reprend notamment un important travail d'analyse effectué par la Maison Worms dans les chronos de correspondance – préalablement à la rédaction du livre Un Centenaire - 1848-1948 - Worms & Cie –, et plus particulièrement, en ce qui concerne l'année 1868, dans :

  • les copies de lettres à la presse du 31 décembre 1867 au 25 janvier 1868 ; du 25 janvier 1868 au 21 février 1868 ; du 21 février 1868 au 18 mars 1868 ; du 18 mars 1868 au 11 avril 1868 ; du 11 avril 1868 au 6 mai 1868 ; du 6 mai 1868 au 3 juin 1868 ; du 3 juin 1868 au 3 juillet 1868 ; du 3 juillet 1868 au 31 juillet 1868 ; du 31 juillet 1868 au 29 août 1868 ; du 29 août 1868 au 25 septembre 1868 ; du 25 septembre 1868 au 23 octobre 1868 ; du 23 octobre 1868 au 24 novembre 1868 ; du 24 novembre 1868 au 21 décembre 1868 et du 21 décembre 1868 au 18 janvier 1869,
  • et les doubles du courrier reçu par le siège, à Paris, entre 1875 et 1902.

Dans le cadre de cette étude, la correspondance sélectionnée pour son intérêt historique a été résumée ou reproduite en intégralité ou partiellement sur des fiches manuscrites, qui se comptent par centaines. Les lettres les plus significatives ont été dactylographiées. (Ces copies sont consultables à partir de ce fichier en cliquant sur leur intitulé – en bleu + soulignement.) Ces sources ont en outre été synthétisées et commentées dans les notes suivantes :

  • "Historique de la Maison Worms & Cie (1848-1874)", classé en 1948
  • "Historique de Worms & Cie - 1ère partie (1848-1877)" daté de janvier 1948
  • "Historique de la succursale de Newcastle (1848-1948)", classé en 1948
  • "Historique de la succursale d'Alger (1851-1892)", classé en 1948
  • "Historique charbons (1857-1874)", classé en 1948
  • "Historique de la succursale de Port-Saïd (1857-1874)", classé en 1948
  • "Historique de la succursale de Port-Saïd, relations avec la P&O, Burness, Stapledon (1861-1875)", classé en 1948

A ce corpus sont joints des extraits de documents originaux conservés par la Maison et des renseignements provenant notamment :

  • des services administratifs : état civil et tribunaux de commerce...
  • des annuaires et études notariales...
  • de la presse, des revues et ouvrages d'histoire...

 

Inventaire chronologique des archives numérisées
et des renseignements ou extraits collectés dans les copies de lettres et les dossiers

 

[Documents pluriannuels]
1867-1868
Registre des navires.

8 novembre 1867-2 juin 1868
Journal de comptabilité.

[Information sans date précise]

De Hte Worms Bordeaux : « M. Hte Worms possède un service de bateaux à vapeur, naviguant sous pavillon français, entre Bordeaux, Le Havre, Hambourg et vice-versa, comprenant six steamers, portant chacun de 400 a 700 tonnes de marchandises, et ayant des départs réguliers deux fois par semaine. Un décret impérial, confirmé par plusieurs arrêtés préfectoraux, a continué à M. Hte Worms la jouissance d'une tente et d'un ponton à place fixe sur le quai des Chartrons, pour opérer le débarquement et l'embarquement des marchandises. Ce ponton a été acheté avec les droits de place fixe à MM. Barbey & Cie et se trouvait alors en face de la rue du Pavé des Chartrons. Depuis le commencement de la construction du nouveau quai, M. Hte Worms a été obligé de transporter, à grands frais, son ponton et sa tente à la place qu'il occupe aujourd'hui, sur l'indication de l'autorité. Une pétition, signée par des riverains, qui a été communiquée par M. Stoecklin, ingénieur, demande la suppression du ponton. Cette suppression entraînerait pour M. Hte Worms les plus graves inconvénients et porterait à son commerce et à celui de Bordeaux le plus grand tort, en apportant des retards très préjudiciables dans son service. M. Hte Worms demande en conséquence le maintien de sa place fixe à quai, de son ponton et de sa tente, en se limitant, comme il l'a fait jusqu'à ce jour, à la place qui lui a été désignée en dehors de la chaussée. »

Janvier 1868
H. Worms possède un service de bateaux à vapeur entre Bordeaux et Hambourg et vice versa comprenant six vapeurs portant chacun de 400 tonnes à 700 tonnes de marchandises et ayant des départs deux fois par semaine. Sur ces 6 navires, 5 sont identifiés : "Lucien", "Gabrielle", "Séphora", "Isabelle" et "Marguerite". L'achat du "Emma" étant encore en projet dans l'acte du 12 mars 1868, le 6ème est-il le "Dordogne", affrété par Hantier Mallet & Cie à la société Peulvé-Petit Didier & Cie ?

11 janvier 1868
A F. Cordano, Gênes : « Je vous retourne en règle les actes que vous m'avez remis à signer et forme les meilleurs voeux pour la nouvelle maison qui réussira sous votre surveillance. La commandite que je fais à la société Muller et Cordano est de cinquante mille livres italiennes, comme il est dit dans l'acte, que je devrai compter soit en matériel estimé de gré à gré, soit en marchandises estimée au prix porté sur les livres, à laquelle somme il faudra ajouter le change du 1er mars prochain, les comptes qui regardent ma maison de Paris étant portés en francs. »
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : « Ma maison de Cardiff m'informe que votre Excellence a donné des ordres d'achat en Angleterre. J'offre de fournir les charbons que la Marine française demande en Angleterre aux mêmes conditions que les propriétaires des mines. Je désirerais donc que Votre Excellence donnât des instructions au Consul pour que la préférence, à prix égal, me fût accordée comme Français. Je crois avoir acquis des titres à la bienveillance du département de la Marine par la manière dont je me suis acquitté des fournitures en Crimée, et l'exclusion de ma maison, la seule maison française en Angleterre, jetterait une défaveur sur sa considération. Ma position en Angleterre me donne d'ailleurs quelques droits à la confiance de votre Excellence, puisque je suis chargé de fournir les charbons dans toutes les stations des Messageries impériales. »

15 janvier 1868
A Hte Worms Gênes : « J'ai en effet signé avec Cordano un acte qui établit Monsieur Muller à la tête d'une maison à Gênes avec le fils Cordano et sous la surveillance du père de ce dernier, ainsi que je vous l'ai... annoncé par ma lettre du 18 décembre et en temps utile je vous donnerai mes instructions. En attendant je vous recommande de donner vos meilleurs soins... de façon que rien ne soit entravé quand vous quitterez Gênes et que la liquidation puisse être facilement suivie de Paris. »

16 janvier 1868
Au chemin de fer Madrid à Saragosse et Alicante : Offre 5.000 tonnes à livrer à Alicante plus 2.000 à livrer à Carthagène.

17 janvier 1868
A Geo & A. Herring & Co., Londres : « J'ai bien reçu en son temps votre estimée du 17 courant par laquelle vous me faites entrevoir la possibilité que la Compagnie P&O rétablisse la commande de 2.000 tonnes pour février. Je serai heureux d'apprendre la confirmation de cette bonne nouvelle. Par la même lettre vous m'informez que l'arrangement fait par cette Compagnie pour la fourniture à Marseille comprend non seulement la livraison, mais aussi le soin des affrètements et des chargements en Angleterre, de sorte qu'il n'y a rien à faire pour ma maison de Cardiff. »

4 février 1868
Aux administrateurs de la Compagnie du Lloyd autrichien, Paris : « J'ai été informé de votre intention de changer votre mode d'opérer pour l'affrètement de vos navires charbonniers à Cardiff et je viens en conséquence vous faire mes offres de services et me mettre à votre disposition pour l'affrètement et le chargement de vos navires. En outre de ma maison de Cardiff, j'ai encore des maisons à Newcastle et à Grimsby. Le charbon du South Yorshire (qui se charge dans ce dernier port) est encore peu connu. Il est cependant d'excellente qualité. Les frets sont avantageux à Grimsby. La Compagnie Peirano et Danovaro de Gênes emploie ce charbon à Gênes, Naples, Ancône, et Corfou. »

7 février 1868
A Hte Worms Cardiff : British India Co.. « Vous espérez entrer en relation avec cette Compagnie par l'entremise de Gray Davis & Co., cette Compagnie n'avait jusqu'à présent qu'une seule espèce de charbon, le Nixon's. »
A la Compagnie universelle du Canal maritime de Suez, Paris : « J'ai l'honneur de vous remettre une charte-partie et un connaissement de 662 tonnes de charbon Newcastle chargées sur le navire "Active" en destination de Port-Saïd. Vous voudrez bien faire transporter ces charbons à leur arrivée de Port-Saïd pour la compagnie Peninsular Oriental. »

10 février 1868
A la Compagnie universelle du Canal maritime de Suez, Paris : Envoi d'un connaissement pour navire "Maury" chargé de 706 tonnes.

12 février 1868
A Hte Worms Cardiff : « Lloyd autrichien. Cette Compagnie a un contrat, cependant elle serait bien aise d'essayer la qualité de notre charbon pour s'adresser à nous quand son contrat tirera à sa fin. Veuillez à cet effet affréter un navire pour Trieste de 4/500 tonnes au mieux pour le fret. La personne, qui me donne cette commande, observe que j'aurai à donner la moitié de la commission d'affrètement au Lloyd. Je ne comprends pas bien mais vous pourrez vous renseigner auprès de M. Downing, qui doit savoir toutes ces conditions. Agissez avec discrétion et ne cotez pas Trieste dans nos bureaux pour ne pas donner l'éveil à Powell. »

13 février 1868
A Joseph Morpurgo, Trieste : Relation du père de Léon Franchetti. « Je vois avec satisfaction que par suite de votre bienveillant concours la Société du Lloyd autrichien me préviendra quand elle sera à même de me donner des ordres. En attendant vous voulez bien me faire la demande pour le compte de votre maison d'un chargement de charbon pour être à même de juger de ma manière d'opérer. J'ai transmis les ordres nécessaires à ma maison. »

17 février 1868
A M. Cordano, Hte Worms Gênes : « Voici ci-contre la circulaire que vous pouvez faire imprimer et joindre à la vôtre : "M... J'ai l'honneur de vous informer que j'ai cédé à partir du 1er mars prochain la suite des affaires de ma maison de Gênes à Messieurs Muller et Cordano qui sont chargés de la liquidation des opérations en cours. J'espère que vous voudrez bien continuer à la nouvelle société la confiance dont vous avez honoré ma maison. Agréez..." »

24 février 1868
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : Au sujet de leur projet d'acheter un nouveau navire. « Je désirerais avant de me prononcer définitivement que vous puissiez venir à Paris pour que nous soyons d'accord sur les modifications à apporter sur la durée des engagements qui existent entre nous. »

29 février 1868
A Hte Worms Gênes : Muller & Cordano. « Par ma lettre du 15 janvier je vous ai dit que j'avais signé un acte qui établirait Muller & Cordano Fils à la tête d'une maison de commerce à Gênes, je me suis intéressé comme commanditaire dans cette maison pour lires 50.000 que je verserai partie en marchandises, matériel, mobilier et partie en charbon à expédier. »

2 mars 1868
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : « J'ai décidé avec Monsieur Mallet... que nous ferions tout prochainement l'acquisition d'un nouveau steamer d'environ 900 tonnes pour renforcer notre ligne de Bordeaux-Le Havre-Hambourg. »

8 mars 1868
A Frédéric Mallet, Le Havre : « Je m'empresse de vous retourner ci-joint le projet d'acte de la nouvelle société, j'en ai pris connaissance à la hâte, je l'approuve sauf deux modifications que je vous prie d'y faire introduire. »
La dernière lettre au nom de Hantier Mallet & Cie est du 16 mars 1868. La première lettre au nom de F. Mallet & Cie est du 18 mars 1868.

12 mars 1868
Entre Hypolite Worms, Frédéric Mallet et Jacques Hantier : Acte social de F. Mallet & Cie. « Le capital social est fixé à la somme de 650.000 F. Lequel sera fourni par M. Mallet, 300.000 F ; par M. Hantier, 200.000 F, et par M. Worms, 150.000 F... MM. Mallet, Hantier et Worms déclarent être propriétaires et faire apport en société de tiers de chacun des cinq steamers "Lucien", "Gabrielle", "Séphora", "Isabelle" et "Marguerite", tous du port du Havre, lequel tiers desdits steamers appartient à M. Mallet pour neuf vingtièmes, à M. Hantier pour cinq vingtièmes, et à M. Worms pour six vingtièmes. M. Worms est personnellement propriétaire des deux autres tiers des mêmes cinq steamers, lesquels deux tiers restent la propriété exclusive et personnelle de M. Worms... F. Mallet & Cie aura la direction générale et complète des 5 steamers et de celui également dont il va être parlé ci-après, lequel sera francisé sous le nom d'"Emma". Ce dernier steamer sera acheté par M. Mallet pour le compte de M. Worms et que ce dernier en sera l'unique propriétaire... Tous pouvoirs sont également donnés par M. Worms à MM. F. Mallet & Cie de prendre la suite de l'affrètement du steamer "Dordogne", affrètement fait par MM. Hantier Mallet & Cie à la société Peulvé-Petit Didier & Cie, de renouveler cet affrètement s'ils le jugent convenable, et d'affréter également tous autres steamers pour desservir soit d'une manière permanente soit momentanée une ou plusieurs des lignes de Bordeaux au Havre et à Hambourg et vice-versa. M. Worms donne ici tant à F. Mallet & Cie qu'à M. Mallet personnellement, les pouvoirs les plus étendus pour faire construire ou acheter tout fait un steamer soit neuf, soit ayant déjà servi plus ou moins longtemps de telles formes et grandeur et de telle force comme machine que M. Mallet jugera convenables, M. Worms ratifiant d'avance l'achat ou la construction qui pourra avoir lieu par les soins et démarches de M. Mallet et acceptant dès aujourd'hui ce steamer comme sa propriété exclusive, s'engageant en outre, à la première demande de M. Mallet, d'en verser la valeur ainsi que tous autres frais accessoires soit à M. Mallet personnellement soit à la société F. Mallet & Cie. Ce steamer, qui sera payé en entier par M. Worms, lui appartiendra en propre, comme on vient de le dire, et sera francisé sous le nom de "Emma". M. Worms devra, sur l'acte définitif de francisation, être porté comme seul propriétaire. Le prix de construction ou d'achat dudit steamer ne devra pas excéder 375.000 F sans le consentement de M. Worms... »

25 mars 1868
A Paul Cruzel, Hte Worms Marseille : « Je reviens sur cette affaire de traverses de chêne qui est très importante. Il s'agit de 4 à 500.000 traverses à livrer au chemin de fer PLM pour le réseau algérien pour environ 100.000 traverses par an, livrables à Alger, Oran et Stora. Je vous demande de... me compléter les renseignements que j'ai déjà... les ports, dont vous me parlez, Kerson... et autres ports de la Mer noire qui exportent sur Marseille, sont-ils abordables pour les grands navires ? Je tiens à cette affaire, donnez-moi tous les renseignements que vous pourrez. »

7 avril 1868
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : « Vous m'informez que les deux lignes de Hull ont été fusionnées et que vous aurez la consignation de tous les vapeurs... »

16 avril 1868
A la Société des chemins de fer méridionaux, Florence : Offre de services.
A la Société générale des Transports maritimes à Vapeur, Marseille : Offre de services pour fournitures de charbon nécessaires à sa navigation du Brésil et de la Plata.

30 avril 1868
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : Établissement d'une ligne de navigation entre Bordeaux et Rouen avec le steamer "Dordogne". H. Worms est d'avis d'ajourner le projet.

5 mai 1868
De Facture Hte Worms Bordeaux à Sensinez et Chales : Livraison de charbon pour le navire "Impératrice".

9 mai 1868
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : « Bordeaux-Rouen. Je pense en effet que la concurrence que l'on vous fait craindre par 2 vapeurs anglais n'est pas sérieuse. Cependant je suis parfaitement de l'avis de M. Mallet que nous pouvons envoyer "Dordogne", surtout maintenant que notre matériel est augmenté, régulièrement à Rouen tant qu'il y a de la marchandise. Ceci vaut mieux qu'un service régulier et ne nous laisse pas de bateaux en plus sur les bras pendant la morte saison. »

13 mai 1868
De Geo & A. Herring & Co., Londres : « M. Miller, today, assured our friend, Mr Dawes, that the P&O Cy had not purchased a ton of coal via the Suez Canal except from you and Mr Bazin & Co.. »

Juin 1868
Constantinople : Par l'intermédiaire de Jourdan, H. Worms conclut plusieurs contrats (importants) pour fournitures à divers moulins à vapeur. Il semble (?) qu'il y ait 4.000 tonnes pour le gouvernement.

8 juin 1868
A F. Jourdan, Constantinople : « " Accepte 6.000 tonnes Pigeon 26/ sous vergues, et fournirai 20.000 tonnes Candie, trente six francs cinquante net. " Vous voyez que je désire vivement nouer des relations suivies avec une place aussi importante que la vôtre. »

11 juin 1868
A Geo & A. Herring & Co., Londres : « Ci-joint vous trouverez un tarif de transport de la Compagnie du canal de Suez, soit pour le transit de Port-Saïd à Suez, F 20. Déchargement à Port-Saïd et chargement : F 2.75. Débarquement sur le quai à Suez : F 1.25. »

12 juin 1868
A F. Jourdan, Constantinople : « 6.000 tonnes Pigeon. Vous n'annoncez par le prochain courrier le contrat. Aussitôt reçu, je donnerai ordre à Cardiff de me trouver du tonnage. Je ne crois pas que M. Pigeon tienne essentiellement au charbon Powel Duffryn, je lui donnerai, sauf ordre contraire, du charbon dont il sera plus satisfait et qui lui conviendra mieux des mines de Merthyr et d'Aberdare. 4.000 tonnes Newcastle. Je comprends que ce marché est pour le gouvernement. Je chargerai du Bebside puisque cette mine est acceptée, c'est ce qu'il y a de mieux dans les charbons du West Hartley. »

13 juin 1868
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : Soumission 275.000 traverses en pin des Landes, à raison 20.000 par mois à partir 1er janvier 1869 pour la compagnie des Charente.

17 juin 1868
A Geo & A. Herring & Co., Londres : « Je vous accuse réception de votre lettre du 16 courant, et, conformément à son contenu, j'écris aujourd'hui à ma maison de Cardiff de faire à la Compagnie péninsulaire et orientale les deux propositions que vous m'indiquez, savoir : 1°) de fournir comme par le passé le charbon dans les dépôts de la Compagnie à Suez au prix de 53/ la tonne en garantissant le poids, ou bien 2°) de facturer le charbon extra criblé des meilleures mines à 10/ la tonne franco à bord, en affrétant suivant les ordres et pour compte de la Compagnie, en me réservant une commission de 9 d par tonne. »
A Hte Worms Cardiff : Constantinople. « Inclus la copie d'un contrat de 6.000 tonnes charbon que j'ai passé avec la compagnie des Moulins de Sténia. Je vous le remets pour que vous profitiez des occasions pour affréter. La maison Powell fournissait depuis nombre d'années les Moulins de Sténia, j'ai réussi à leur enlever ce contrat. » Le contrat est conclu par l'intermédiaire de M. Jourdan, Constantinople, avec lequel H. Worms négocie d'autres importantes affaires.

25 juin 1868
A Arthur Pring, Hte Worms Newcastle : Copie d'un contrat 2.000 tonneaux conclu de la même façon pour moulin à vapeur de Hassim Pacha.

26 juin 1868
A Arthur Pring, Hte Worms Newcastle : 2.000 tonnes Moulins de Scutari.
De Geo & A. Herring & Co., Londres : Envoi copie de la proposition qu'ils ont adressée le 23 juin à la P&O Cy. La proposition s'entend pour l'embarquement (to ship) « between the 1st of July and the 31st december from one to two thousand tons of coals per month for delivery alongside your company depot at Suez. »

29 juin 1868
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : « Mallet est également de mon avis, nous perdons de l'argent en faisant marcher "Dordogne" sur cette ligne et il n'est pas la peine de perdre aussi sur un autre vapeur en chargeant à fret réduit, du moment que nous pouvons l'éviter et faire cesser peu à peu la concurrence en perdant moins d'argent que si nous baissions de suite le fret. »
De Geo & A. Herring & Co., Londres : « We are given to understand that we need not expert on official reply... for ten days or a fortnight, but in the meantime we feel quite confident n° 3 will be selected. »

1er juillet 1868
A Hte Worms Newcastle, Hte Worms Cardiff et Geo & A. Herring & Co., Londres : « Chemins de fer d'Alexandrie. J'ai eu la visite de Kourchid pacha, directeur des Chemins d'Alexandrie qui va partir pour l'Angleterre pour traiter de 100.000 tonnes charbons et briquettes livrables en 14 mois pour l'alimentation de son chemin de fer. Je lui donne des lettres d'introduction pour M. Herring, pour Newcastle et pour vous. J'ai déjà longuement causé avec le pacha et je lui ai fait des prix pour charbons et briquettes me basant sur les frets actuels briquettes 31/ (soit 12/6 briquettes et 18/6 fret) et 29/ pour charbon (11/ charbon et 18/ fret). Je vous recommande vivement ce monsieur que vous ne devez pas laisser passer en d'autres mains et surtout ne pas laisser prendre par M. Guéret qui, n'étant plus engagé avec nous, verrait peut-être une occasion de faire un bon contrat. »
A G. Bobin, ingénieur chef du service central de la Compagnie des chemins de fer des Charentes, Paris : « J'ai l'honneur de vous accuser réception de votre lettre du 30 juin écoulé, renfermant les pièces officielles du marché que j'ai passé avec votre Compagnie pour la fourniture de deux cent soixante quinze mille traverses. »

13 juillet 1868
De Geo & A. Herring & Co., Londres : « ... only write to report progress in the Suez business. We found favourably opportunity for introducing that subject into a convention with Mr Miller... and were pleased to find that your prospects were still under consideration, with any prospects of business resulting from them... As the question at issue is only « rail versus Canal » you will be free from the opposition you so much which to avoid. »

14 juillet 1868
De la Compagnie universelle du canal maritime de Suez, Paris : Résumé de la convention intervenue à propos du transit par le Canal des 8.000 tonnes de houille expédiées par Worms pour compte de la P & O.

17 juillet 1868
A Borel Lavalley & Cie, Paris : Accord pour 5.428 tonnes à expédier avant le 20 août prochain soit au total à expédier de ce jour à cette époque 15.684 tonnes, d'autres ordres suivront.

18 juillet 1868
A la Compagnie universelle du canal maritime de Suez, Paris : Compte général de tous les navires expédiés à la Compagnie péninsulaire et orientale par le canal maritime de Suez en transit, soit du 7 mai au 13 juillet : 15 navires de 8.205 tonnes de charbon déchargés à Port Saïd et transités par le Canal et déchargés à Suez.

20 juillet 1868
Accusé de réception de F 150.942,75 soldant le compte général de tous les navires expédiés à la P&O par le Canal en transit.

28 juillet 1868
A Borel Lavalley & Cie, Paris : Nouvelle commande qui porte le total pour fin août à 16.740 tonnes.

25 août 1868
Aux administrateurs de la société de navigation à vapeur du Lloyd autrichien, Trieste : « Je prends bonne note de votre ordre de vous livrer à Trieste pendant les mois de septembre, octobre et novembre prochain 6 à 700 tonnes de charbon de Cardiff par mois, qualité comme celle que je vous ai expédiée par le navire "Kate"... »

18 septembre 1868
A la Compagnie universelle du canal maritime de Suez, Paris : Lui remet documents du navire "Willié" chargé de 320 tonnes charbon à destination Port-Saïd. La prie de faire transporter à Suez et de délivrer aux directeurs de la Société de distribution des eaux douces.

21 septembre 1868
De Geo & A. Herring & Co., Londres : « We were happy to hear... from Mr Dawes... that the proposal of your Cardiff house was progressing studily towards a satisfactory result. Mr Miller admitted that the Company... had come to the conclusion that it would be to their interest to ship the bulk of their requirements by way of the Canal, if the adhere to that decision we feel assured they will not... Under such circumstances we have good reason to hope that a commencement of operations is not far distant. »

22 septembre 1868
A Lorenzo Bruzzo, Gênes : Lloyd autrichien. « Je suis en rapport avec cette Compagnie et j'exécute un contrat peu important, mais que j'espère porter à une forte quantité. Ne lui faites aucune offre ! »

23 septembre 1868
A la Compagnie des bateaux à vapeur entre Ostende, le Brésil et la Plata, Bruxelles : Offre de service pour l'approvisionnement de ses dépôts de Lisbonne, Rio de Janeiro, Montevideo, Dakar, etc.

2 octobre 1868
A M. Agopian, 43, rue Lafayette, Paris : « J'ai traité par votre entremise avec le directeur des chemins de fer égyptiens pour une quantité de 30.000 tonnes de charbons anglais (à expédier dans le délai de 4 mois à dater de la signature du contrat). Il reste entendu que j'aurai à vous tenir compte de votre commission qui est fixée comme suit :... »

3 octobre 1868
A Hte Worms Cardiff : « Hte Worms s'engage envers le gouvernement égyptien, qui accepte, à lui fournir pour l'usage des locomotives des Chemins de fer égyptiens la quantité de 30.000 tonnes de charbons anglais, des qualités suivantes. L'expédition de tous ces charbons devra être faite dans quatre mois à dater de la signature des présentes. »

14 octobre 1868
A la Compagnie universelle du Canal maritime de Suez : « Une des maisons les plus importantes de Bombay me fait demander le coût du transport par le Canal des balles de coton comprimé... J'ai l'honneur de vous prier de... me faire parvenir ces renseignements. »

23 octobre 1868
A Em. Daubrée, Alexandrie : « Je vous remets la copie du marché que j'ai passé avec le directeur des Chemins de fer d'Alexandrie, divers c.p. et les factures de navires déjà expédiés. Je vous recommande d'être très sévère pour l'exécution de toutes les conditions du marché et de ne pas laisser le directeur agir à sa guise tant pour les réceptions que pour le paiement des factures. »

24 novembre 1868
A Hte Worms Cardiff : Lloyd autrichien. « Strick est la cause que cette Compagnie qui est dans les meilleures dispositions pour nous, vient de renouveler avec Powell. Si on a tellement à se plaindre d'un échantillon, comment voulez-vous qu'on fasse un contrat avec nous ? »
Vers cette époque, Léon Franchetti fait un voyage en Espagne et au Portugal avec sa femme, et cherche à étendre les affaires dans ces deux pays. H. Worms est ainsi appelé à entrer en relations et à faire des propositions au Chemin de fer de Séville, avec M. Da Cruz, Lisbonne, comme intermédiaire pour les affaires à traiter sur cette place soit avec le gouvernement, soit avec des compagnies.

19 décembre 1868
A M. Da Cruz, Lisbonne : H. Worms lui remet ses conditions en vue d'une adjudication de l'arsenal de la marine portugaise, pour la consommation de la flotte pendant un an. Il le prévient qu'il n'est pas disposé à avoir un dépôt de charbon à Lisbonne et à y créer une maison, préférant vendre le charbon sous vergues soit au gouvernement soit aux compagnies des chemins de fer. »

23 décembre 1868
A Hte Worms Cardiff : « Port-Saïd. Les ordres de Borel Lavalley & Cie s'accumulent et ils vont manquer de charbon à Port-Saïd. Vous n'avez pas d'idée de l'immense tort que ferait à l'entreprise du Canal un arrêt, faute de charbon. Toute la conséquence en serait rejetée sur moi et je risque fort qu'on charge un autre des affrètements. Il me semble que vous ne devriez pas rester un instant tranquille tant que des intérêts aussi sérieux sont en danger. »
De la Compagnie universelle du canal maritime de Suez, Paris : Chargements pour Suez. Accusés de réception et connaissements et chartes-parties de chargements à destination de Suez :

- 5 janvier*

navire "Temi"

650 tonnes

- 5 janvier

navire "Martin Luther"

544 tonnes

- 14 janvier

navire "Santo Angello"

537 tonnes

- 28 janvier

navire "Perseveranza"

504 tonnes

- 8 février

navire "Active"

662 tonnes

- 13 février

navire "Maury"

706 tonnes

- 2 mars

navire "San Antonio"

248 tonnes

- 2 mars

navire "Avoca"

430 tonnes

- 18 mars

navire "Dove"

585 tonnes

- 23 mars

navire "Giovanni d'Arco"

503 tonnes

- 25 mars

navire "Balkan"

588 tonnes

Les trois premiers navires expédiés semblent être : "Eleazar", "Temi" et "Martin Luther". Il semble que la Maison Worms a expédié avant le 5 janvier deux navires : "Artic" pour 515 tonnes et "Eleazar" pour 337 tonnes. Voir lettres de la Compagnie du Canal du 17 décembre 1867 et du 21 février 1868 : "Artic" est destiné à la British India mais le charbon est livré à la P&O par erreur.

30 décembre 1868
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - M. Hypolite Worms (1er du nom)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en février 1948.] A la suite de l'échouage du navire "Le-Prosper", en septembre 1866, « M. Worms intenta une action judiciaire contre l'armateur, M. Garaud, devant le tribunal de commerce de Nantes, en vue de réclamer certaines indemnités, action qui fut rejetée par jugement de ce tribunal, en date du 30 décembre 1868. »

1868-1869
De Jean-Louis Maillard, "La Révolution industrielle au Havre - 1860-1914", DEA sous la direction de Jean Vidalenc, Rouen, oct. 1978 : P. 165-166. « La société Clouet-Delecratz et Cie est formée en 1868 pour l'exploitation de fabrique de produits chimiques [...]. F. Mallet est l'un de ses cofondateurs. De même, les Forges havraises sont exploitées à partir de 1869 par une SA au capital de 300.000 F constitué par plusieurs négociants dont Dollfus, Boutillier, Quesnal et Mallet. On le retrouve enfin parmi les actionnaires de la SA de Construction navale du Havre. » P. 169. « Les participations de négociants sont le plus souvent le fait d'individus et non de sociétés... Une partie des négociants ne placent des capitaux que lorsqu'ils sont retirés des affaires... cf. Boutillier et Dollfus... les participations des négociants dans l'industrie ne semblent pas correspondre à la recherche du contrôle d'une activité particulière. La présence de Mallet, Basset et Grosos dans la SA CNH... peut s'expliquer par les liens entre les entreprises d'armement et la construction navale. Toutefois, on remarquera comme un fait constant que Mallet compose avec Boutillier et Dollfus notamment un groupe d'associés dans ces opérations financières. »

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Le registre annuel des notables de la ville du Havre (réf. Archives municipales du Havre, Tribunal de commerce - F2.1), indique que : Mallet Théophas (ou Christophe), Frédéric, né à Paris le 5 décembre 1825, domicilié 12, rue Molière au Havre, exerce la profession de négociant dans la maison de commerce Hantier, Mallet et Cie, établie en 1851. Le registre mentionne également le montant annuel de la patente ainsi que "les fonctions que le commerçant aurait déjà remplies dans les tribunaux de commerce".

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