1859.11.02.A Léon Talabot - Mines de la Grand Combe.Paris.Extrait

Origine : Collection de lettres reçues n°139 - du 21 octobre 1859 au 15 novembre 1859

Paris, le 2 novembre 1859
Monsieur Talabot,
Administrateur des mines de la Grand Combe - Paris

En suite ce ma conversation avec l'un des Messieurs les administrateurs de la Grand Combe, et autorisé par lui à m'adresser à vous, Monsieur, je viens vous demander s'il peut entrer dans vos convenances de mettre à ma disposition quelques milliers de tonnes de charbon de votre exploitation.
Ces charbons, destinés à l'exportation et aux services de bateaux à vapeur et de chemins de fer, devraient être, le plus possible, en grosses roches, et ne pas contenir plus de 10 % de menus arrivés au lieu d'embarquement, pour les placer dans les conditions habituelles du commerce des charbons anglais. Ils devraient être rendus à Marseille, à mon adresse, sur wagon, au quai d'embarquement.
Voudrez-vous bien, Monsieur, me faire connaître quel serait le prix de ces charbons, livrés à Marseille, dans les conditions ci-dessus énoncées ? Je prends la liberté de réclamer le prix le plus réduit possible, puisque ces charbons seraient destinés à concurrencer les charbons anglais.
Mon but, en m'occupant de ces charbons indigènes, serait de coopérer autant qu'il dépend de moi, par mes relations et ma spécialité de transports maritimes, à l'écoulement par voie d'exportation, des charbons de vos mines.
Je crois possible d'arriver à un résultat assez considérable et toujours progressif, et, comme point de départ, je commencerais à expédier de ces charbons à Gênes, soit à Venise pour les Chemins de fer lombards-vénitiens, et, à Alicante, pour le service des Chemins de fer de Madrid, et de quelques lignes de bateaux à vapeur, auxquelles déjà je fournis du charbon anglais. Je pense qu'il serait facile de décider ces diverses entreprises à accepter vos charbons, dans une certaine proportion avec les charbons anglais.
Je ne pourrais pas, pendant les débuts surtout, fixer des époques régulières pour l'enlèvement des charbons que vous mettriez ainsi à ma disposition. Pour aborder avec avantage la concurrence aux charbons anglais, il faudrait saisir les bonnes occasions de prix de fret, et mes maisons de Gênes et de Marseille, et mes agents sur d'autres points, surveilleraient ces moments favorables. Ma maison de Marseille s'occuperait de tous les soins de l'affrètement des navires, de l'embarquement des charbons et de l'expédition.
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