1854.03.11.Au ministre de la Marine et des Colonies.Paris.Extrait

Origine : Copie de lettres à la presse n°52 - du 15 février 1854 au 12 mars 1854

Paris, le 11 mars 1854
Monsieur le Ministre de la Marine et des Colonies

Monsieur le Ministre,
Le 8 courant, vous m'avez fait l'honneur de me confier vos nouveaux ordres en charbons pour le Levant et vous m'avez limité 40/- environ, soit 41/- au plus, comme prix de fret à payer pour Constantinople, ce prix servant de base comparative pour les autres ports.
Le même jour, j'ai donné mes ordres en conséquence à mes maisons d'Angleterre et dans nos ports de France.
Je crois de mon devoir de vous instruire, sans plus de délai, que ce prix de 40/- est tout à fait insuffisant, et que tant qu'il restera ma limite, il me sera impossible de vous expédier un seul chargement. En effet, mes lettres reçues de tous ces points sont unanimes sur la hausse constante des frets. 50/ ont été payés pour Constantinople, et les autres d'Angleterre affluent dans nos ports de France et enlèvent le peu de navires qui nous y restent disponibles.
Une lettre, que j'ai mise sous les yeux de Monsieur le directeur, à moi adressée par le fournisseur au gouvernement anglais, m'avise qu'il a dû payer 50/ pour Constantinople pour compléter ses besoins de mars courant. Il a de nouveaux besoins pour avril et mai suivants.
Je n'ai pas, Monsieur le Ministre, à discuter vos ordres ; je me borne à les remplir le plus fidèlement possible, mais j'ai dû vous tenir au courant de ce qui se passe, et je vous répète avec insistance que dans les limites que vous m'avez tracées, il m'est impossible de vous procurer un seul navire. Si vous désirez augmenter la faible quantité déjà mise à ma disposition, il est indispensable que non seulement vous rehaussiez vos prix, mais encore que vous m'autorisiez à prendre les navires qui se présenteront, au mieux, sans limites fixées, il faut que je puisse enlever les navires à ma [...] et croyez-le, ils sont nombreux.
Outre les besoins des deux flottes alliées, il y a ceux du commerce, des Messageries, du Lloyd autrichien et aussi des marines turque et égyptienne.

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