1851.04.01.De Edouard Rosseeuw.Bordeaux

Origine : Collection de lettres reçues - liasse 1848-1854

Bordeaux, 1er avril 1851
Monsieur Hte Worms
Paris

Arrivé ici samedi 29 dans la soirée, ce n'est qu'hier, lundi, dans l'après-midi que j'ai pu commencer à voir quelques personnes. Toute la ville est en fête et les Bordelais en profitent volontiers.
Je vous remets sous ce pli le compte de fret de ‘'Orion' ; il reste dû à l'armateur à Newcastle
£ 131.5.
Bouscasse n'aura à me remettre qu'environ F 1.800 à F 2.000. Il y a environ 5.000 hectolitres en magasin et a payé les frets et droits de douane. Les comptes seront prêts demain ou après.
Ne pouvant pas voir beaucoup de monde, nous avons au moins beaucoup bavardé charbon. Mon opinion est faite ; elle se résume en ceci : on consomme beaucoup à Bordeaux, au moins 800 mille hectolitres, soit 70 à 75.000 tonnes, majeure partie Newcastle et Sunderland, peu de Cardiff, quelques charbons de Liverpool.
Sauf Conseil, qui est en assez bonne position, ce commerce est en mauvaises mains, soit en mains de gens qui n'ont pas le sou, et qui ont mauvaise réputation.
On peut donc prendre une position, et avant un an on est sûr de prendre facilement part pour un quart dans le mouvement de la place, soit donc 200 mille hectolitres. Mais pour cela, il faut un chantier, une maison, enfin, une installation complète.
Envoyez quelques chargements au hasard, c'est s'exposer à perdre de l'argent, presque à coup sûr. En un mot, il faut se faire marchand de charbon à Bordeaux, faire des marchés avec les vapeurs et suivre à côté de cela toutes les affaires journalières.

Rosseeuw

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