1850.08.29.De Edouard Rosseeuw.Newcastle.Extrait

Origine : Collection de lettres reçues - liasse 1848-1854

Newcastle, le 29 août 1850
Monsieur Hte Worms
Paris

Dans votre lettre du 25, vous saisissez avec plaisir le moyen de crédit que Pring avait arrangé avec Carr. Je ne dis pas que nous ne ferons pas bien d'en profiter plus tard et je vais faire le nécessaire dans ce but, mais je vous en prie instamment, laissez cette idée de côté pour le moment, et au moins sous les premiers ou deux premiers mois de mon arrivée. Vous devez comprendre que, quand on va me voir m'installer ici en votre nom, on aura les yeux ouverts, et que, dans cette installation, on doit voir une volonté arrêtée d'augmenter les affaires - une force nouvelle d'impulsion donnée au mouvement. Or, j'en appelle à vous, est-ce là le moment de faiblir et reculer pour quelques centaines de livres ?
Laissez-moi au contraire payer tout et toujours comptant et je vous promets que vous en retirerez un bénéfice certain et immédiat. Il me faut couler ici Jackson et les quelques Français, comme [Conseil] et autres qui végètent sur le pavé de Newcastle, faute de monnaie. Il nous faut des affaires et de l'argent comptant - et je vous promets que avant trois mois, nous serons plantée ici si vigoureusement que tout le monde viendra à nous. Je vous le répète, j'insiste de toute ma force sur ce point capital.
Je lis dans la presse que le gouvernement espagnol vient d'acheter en Angleterre quatre frégates de 500 chevaux de vapeur pour le service entre les Antilles et la Péninsule. Ces steamers partiraient de Cadix et Barcelone, le 20 de chaque mois à partir de janvier 1851. II nous faut cette affaire. Voyez vos bons amis et chauffez-les dur. Je crois que nous devrons faire une circulaire pour France et Espagne - nous en reparlerons. Mais en attendant, je vous recommande tout particulièrement de faire mettre dans Bottin et Didot, à l'article de Newcastle, Hte Worms - Maison française - Commission.
À vous.

Rosseeuw

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