1972.02.09.De la Société des mines de Zellidja.Note

Le PDF est consultable à la fin du texte.

Société des mines de Zellidja

Nous déjeunons avec monsieur Pierre Macheras et il nous explique comment se sont déroulées les transactions ayant abouti à la marocanisation de Zellidja.
En définitive,
- du groupe familial ancien, il ne reste plus que 15 % d’actions appartenant à madame Domenica Walter, le reste ayant été vendu et le produit légal transféré, la dernière transaction s’étant faite au cours de 20 Dh l’action, coupon de 2,5 Dh attaché,
- Le SNI et l’OCP détiennent ou vont détenir 40 % du capital,
- Le Nickel et Penarroya : 10 %
- l’OMI : 5 %

La Présidence a été donnée à la SNI mais tous les pouvoirs du Conseil ont été donnés au Vice-président directeur général qui est monsieur Macheras, qui mène le jeu. Il compte s’appuyer beaucoup sur monsieur Alamy, président de la SNI et administrateur directeur général de la BCM, qu’il estime beaucoup, à juste titre d’ailleurs.
Il nous dit que monsieur Alamy avait demandé les derniers bilans de l’OMI et lui avait fait la remarque que cette société, avec un portefeuille quatre fois moindre que celui de la SNI, avait en définitive des frais de gestion d’un peu plus de la moitié, ce qu’il trouvait parfaitement anormal et sur quoi il se penchera à la première occasion.
Nous faisons valoir tout de même à monsieur Macheras que l’année dernière l’OMI avait pu donner un dividende, que l’on en donnerait un supérieur l’an prochain et qu’en définitive, la dernière acquisition de la SNI, qui est Zellidja, ne lui procurerait pas tellement de dividendes puisque on annonce pour 1971 un dividende de Zellidja très réduit et à prendre sur des réserves.
Monsieur Macheras nous dit d’ailleurs qu’il n’est pas spécialement attaché à l’OMI et que, pour un industriel, il y a mieux à faire que recevoir un dividende de 5 %. Pour le pousser un petit peu, nous lui avons demandé, puisqu’il estimait si peu la valeur de l’OMI, qui à la casse vaut davantage que le pair, à quel prix il vendrait éventuellement sa participation. Après que nous ayons articulé beaucoup de chiffres, il a reconnu que pour ses 3.000.000 il en accepterait bien 2.400.000, peut-être s’agit-il de paroles en l’air…
En ce qui concerne notre banque, il estime que, tôt ou tard, nous serons obligés de nous concentrer, car c’est le désir profond des marocains qu’il n’y ait que quelques grosses banques, comptant pour du menu fretin les établissements américains ou anglais. Il nous dit que les 60.000.000 Dh de dépôts de la Banque américano-franco-suisse pour le Maroc grossissaient certainement d’une façon agréable les 180.000.000 Dh de dépôts de Worms & Cie (Maroc).
Nous lui disons que cela ne ferait qu’additionner des dépôts mais ne nous donnerait pas véritablement plus d’impact dans le pays puisque cette banque, pas plus que nous, n’est installée à l’intérieur. Il ne nous cache pas qu’elle ne lui apportait rien et que c’est un peu contraint et forcé qu’il a pris cette participation de 2.000.000 Dh et qu’il la recèderait volontiers.
Nous avons décidé de nous revoir d’ici deux mois en espérant que monsieur Dubost alors pourra se joindre à nous.

H. Marot
9.2.72
 

Retour aux archives de 1972