1941.03.24.De E.L. Guernier.A F. Blondel - Comité d'organisation des minerais et métaux bruts.Paris

Copie

NB : Ce document provient d'un dossier concernant le Molybdène, intitulé "Tome 1", classé au 24 septembre 1945, et qui n'a pas été numérisé. En effet, à l'exception de quelques courriers, comme celui ci-après, y sont rassemblés les doubles de toutes les pièces relatives au Molybdène (interrogatoires, dépositions, notes, annexes...) qui se trouvent conservées sous la forme de tirés à part et sont intégrées individuellement à la base de données.

24 mars 1941
Monsieur Blondel
Président du Comité d'organisation des minerais
35, rue Saint Dominique - Paris

Monsieur le président,
J'ai l'honneur de vous remettre, inclus, une note au sujet des demandes d'achat de minerai de molybdène qui ont été formulées par Monsieur Acker.
Etant donnée l'insistance et le mécontentement dont a fait preuve Monsieur Acker, je me vois dans la nécessité de dégager complètement ma responsabilité sur les suites que pourrait comporter notre absence de réponse. Si, en particulier, la commission de Wiesbaden se trouvait à nouveau saisie de la question du molybdène j'entends rappeler que je vous ai signalé les demandes de Monsieur Acker il y a déjà plus d'un mois et que, jusqu'à ce jour, le gouvernement français ne paraît pas avoir répondu à la question posée.
Je me trouve également dans la nécessité impérative de vous dire que si le gouvernement français s'obstine comme il le fait, à ne pas vouloir donner une suite favorable à nos demandes d'augmentation de prix de vente de nos minerais de molybdène, je me trouverai dans l'obligation d'arrêter l'exploitation.
II est, en effet, inadmissible que, pour fuir des responsabilités, un gouvernement s'obstine à ne donner aucune réponse aux demandes qui sont formulées. J'ai démontré, il y a plusieurs mois, d'une façon minutieuse, que le prix de F 50 le kilo était inacceptable et qu'il fallait obtenir au moins F 60 le kilo.
Aujourd'hui, étant donnés, d'une part, la hausse des marchandises et, d'autre part, l'abaissement continu des teneurs des minerais exploités, je me trouve dans l'obligation de demander une nouvelle hausse des prix. Les calculs de prix de revient établis par mes services à Azegour, démontrent qu'à F 83,70 le kilo nous couvrons très exactement nos dépenses.
J'espère qu'en présence des considérations ci-dessus, les autorités compétentes voudront bien prendre leur responsabilité, la mienne consistant essentiellement à respecter les droits imprescriptibles des actionnaires dans le cadre de l'intérêt général.
Veuillez agréer, Monsieur le président, l'assurance de mes sentiments très distingués.

E.L. Guernier


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