1940.10.26.De Alphonse Rio.Quiberon.A Hypolite Worms.Paris

Copie de lettre

Quiberon, 26 octobre 1940

Sénat

Mon cher Monsieur Worms,
Dans mon coin de Bretagne, je lis rarement les journaux ; j'attends qu'ils soient redevenus français, mais quelques-uns me sont envoyés de temps en temps notamment "Paris-Soir" du 2 octobre.
J'ai été absolument indigné par la manière dont vous êtes mis en cause.
Mon premier mouvement a été d'écrire au journal pour obtenir de lui des explications puisqu'il se couvre de moi pour vous injurier.
J'ai pensé que, dans les temps bizarres que nous vivons, j'obtiendrais difficilement la publication de ma lettre car je pense bien que les garanties des anciennes lois sur la presse ne jouent plus. C'est pourquoi je m'adresse à vous pour vous demander si vous estimez qu'une réponse dans les colonnes de ce journal est opportune. Je voudrais simplement dire, en peu de mots, ce que vous êtes, quel collaborateur vous avez été pour moi et les services que vous avez rendus au pays pendant le temps où vous avez rempli à Londres les fonctions de premier exécutif des Transports maritimes.
En vous disant toute mon indignation de voir traiter de la sorte un homme de votre caractère et de votre valeur, je vous adresse l'assurance de mes sentiments dévoués.

A. Rio


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