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Copie de lettre

Circulaire aux capitaines n°239

Le Havre, le 1er janvier 1902

Direction

Capitaine,
Nous vous informons que nous avons décidé de ne pas pourvoir à l'occupation du poste de capitaine d'armement, devenu vacant par suite de la retraite de M. Vinçot.
En conséquence, vous n'aurez plus désormais, en ce qui concerne le service des bords, d'autres intermédiaires entre vous et la direction que notre ingénieur M. Paul Le Magnen, qui devient ainsi chef du service technique et du personnel naviguant, et M. Dupuis, chargé du bureau au même service. M. Evers, notre ingénieur-conseil, continuera à seconder, de son concours, M. Le Magnen, et, en l'absence de ce dernier, c'est de lui que vous devrez recevoir vos ordres pour les questions purement techniques.
En ce qui concerne spécialement le port du Havre, nous attirons votre attention sur la nécessité pour vous et vos officiers de donner au bon arrimage, à la conservation du matériel et à la surveillance des marchandises et du travail absolument les mêmes soins que dans les autres ports où nous sommes représentés par des succursales ou des agents. Nous trouvons souvent de la part des officiers une tendance fâcheuse à se désintéresser de ce qui se fait à bord sous prétexte que cela se passe dans le port d'armement. Il faut absolument faire disparaître cet état d'esprit. En même temps, nous comptons sur votre tact et celui de vos officiers pour assurer la marche régulière du travail par votre bonne entente avec nos services d'arrimage et de réception des marchandises ; si chacun doit sans faiblesse revendiquer la part d'initiative et de responsabilité qui lui incombe, il doit aussi éviter de déplacer les responsabilités nécessaires en entravant l'exercice de l'initiative légitime d'autrui. En tous cas, nous n'admettons à aucun prix qu'il y ait des conflits entre nos services d'exploitation et nos services de trafic, entre les bords et les arrimeurs ou commis de quai. Dès qu'un désaccord se produit, vous devez en aviser immédiatement M. Le Magnen, et en son absence, vous adresser directement à l'écrivain, ou à son défaut à notre chef de bureau s'occupant de l'extérieur, M. Angot.
Nous comptons que vous voudrez bien tenir un compte rigoureux de la présente circulaire, dont veuillez nous accuser réception après en avoir donné connaissance à vos officiers.
Recevez, Capitaine, nos sincères salutations.

H. Follin