1856.04.12.De Protalongo et Vignolo.Gênes.Original

Document original

Le PDF est consultable à la fin du texte.

[Page 1
Monsieur Hyppte Worms - Paris
Courrier composté à Gênes le 13 avril et à Paris le 16 avril 1856.
[Tampon : Protalongo & Vignolo - Gênes.]

Gênes, 12 avril 1856
M. Hte Worms
Paris

Nous avons reçu, Monsieur, votre honorée du 28 mars écoulé, dont le contenu nous a vivement surpris et affecté. Quoique le fait nous eut prouvé déjà que M. [Zerman] était une personne très équivoque, nous étions loin de penser qu'il pût pousser l'effronterie (nous sommes obligés de nous servir de ce mot dur) à nier que nous ne lui avons pas envoyé les quantités de coke portées par le certificat contenu dans notre lettre 6 janvier. Nous nous sommes occupés de suite de faire rédiger un autre certificat mais la longueur des employés du chemin de fer a été cause que nous avons mis tant de retard à répondre à votre susdite. Aujourd'hui ayant eu ce certificat, nous nous sommes empressés de le faire légaliser et nous vous le remettons ci-inclus. Vous verrez par là même qu'il n'y a rien de changé dans les quantités expédiées, portées dans notre lettre 6 janvier, savoir charbon :
à Herman :        467 tonnes
à Savigliano :     665 tonnes
à Turin :          2.088 tonnes
à [Vigerano] :    485 tonnes
à [Novare] :       416 tonnes
à [Biella] :         159 tonnes
                     -----------------
                     3.813 tonnes
Dont M. [Zerman] doit vous rendre compte, sauf à lui compenser après les tonnes 45.415 que nous avons fait arrêter à Vigerano et Novare. Quant aux tonnes 9.200 que notre employé nous assure avoir expédié à Turin du "Prima", il n'a été pas possible d'en trouver la trace et on ne sait pas ce que ce coke est devenu. Nous ne voulons, comme nous vous l'avons dit, permettre que d'autres souffrent des fautes de nous dépendant, et ne pouvant pas prouver que M. [Zerman] a reçu ce coke, nous le payerons de notre poche, et vous en donnerons crédit en compte courant.
Nous vous remettons ci-inclus :
1. Compte de retour et profit à une traite sur [Basetti].
Bulletin C de 597 F au 8 décembre.
2. Traite de F 4 sur [Zerman] à Turin au 23 octobre avec reçu de F 4.028,30 que nous avons remis à Messrs [Colans] afin de retirer notre négociation qui avait été impayée.
3. Un extrait fait à la hâte de plusieurs articles de [lettres] de M. [Zerman] et si elles vous seront nécessaires nous vous enverrons les lettres originelles.
Ceci pour ce qui touche aux parties de compte courant quant à la marchandise, le certificat que nous vous envoyons (à l'exception des tonnes 9.215 que nous payerons à ["Prima"]), nous justifie suffisamment et nous n'avons qu'à nous référer à notre lettre 6 janvier dernier sur le chargement du "Constance" il n'y a aucune différence car les tonnes 15.900 envoyées à [Biella] ont été couvertes par la remise des frères [Squindo] de ladite ville et fin février que nous vous avons remis et que vous aurez négocié.
Nous devons vous dire pour simple éclaircissement que les 29.600 kilos coke du chargement du "Sofia" envoyés à Milan devaient appartenir au chargement du "Selvatore" ; mais comme, lorsque nous avons reçu l'ordre d'expédier ce dernier chargement, nous avions plusieurs allèges du "Sofia" que M. [Zerman] nous retenait ici, nous avons expédié le coke de ces allèges pour les débarquer et vous faire ainsi économiser des frais énormes en retenant après la même quantité ce qui au fond ne devait porter aucune différence, la qualité étant égale. Au reste ceci est un éclaircissement qui ne change rien du tout à l'affaire.
Nous espérons, Monsieur, que tout cela suffira pour vous justifier complètement et pour abattre les arguments spécieux de M. Zerman. Ce qui est à déplorer, est que vous ayez eu un tel agent ; il était impossible pour nous, comme déjà nous vous l'avons prouvé, de nous régler autrement de ce que nous avons fait ; nous vous dirons même que les soins, les tracas et les peines que nous avons eus pour vous servir dans cette affaire sont sans nombre et sans nom. Ce qui nous affecte c'est qu'elles n'ont pas valu à sauvegarder vos intérêts.
Voici deux acceptations de M. [Lanfranchi] de F 1.000 pour le 15 mai et F 1.000 le 15 juin, qui, avec F 1.005,10, qu'il nous a payé comptant, font le solde du compte de retour que vous nous avez envoyé en F 2.998.75. Ce règlement nous a aussi causé un grand embarras, mais nous l'avons fini. Notre première vous donnera le compte précis de cette opération ; le compte du [N.P.] des restes coke laissés à Novare et Vigerano que pour en finir nous avons cédé pour ce qu'on a pu, et enfin le compte courant définitif avec le solde qui vous reviendra. Nous n'attendons pour cela que la note des frais de Vigerano de sorte que nous vous enverrons tous ces comptes la semaine prochaine.
Toujours prêts à l'honneur de vous servir nous vous saluons, Monsieur, avec estime et dévouement.

Protalongo & Vignolo

Back to archives from 1856