1850.12.06.A Marseille.Extrait

Origine : Copie de lettres à la presse n°17 - du 6 novembre 1850 au 6 décembre 1850 -
pages 46-43

Notes pour M. sur le commerce de charbons anglais à Marseille

1° Quelle est la consommation annuelle de tous charbons sur ce marché ?
2° Pour combien entrera de charbon anglais dans cette consommation générale ?
3° Quelles sont les qualités de charbon anglais préférées ? J'entends par-là savoir si on demande plus de Newcastle et Blyth, ou Sunderland, Seaham et Hartleport pour les charbons du Nord.
Pour les charbons du Midi, connus sous le nom générique de charbon Cardiff ou de la Manche de Bristol, quelles sont les mines les plus réputées à Marseille ?
Parmi les charbons du Nord, les suivants sont les plus connus et les plus recherchés :
Cowpen Hartley - embarquant à Blyth ou Newcastle
Carr's Hartley - embarquant à Newcastle
West Hartley - embarquant à Newcastle
Davidson West Hartley - embarquant à Newcastle
en deuxième ligne :
Netherton - embarquant à Newcastle
Ravensworth - embarquant à Newcastle
Netton ou Rossell's West Hartley - embarquant à Sunderland
Lambton - embarquant à Sunderland.
Tous les charbons ci-dessus énoncés ont pour emploi les machines fixes des industries et les bateaux à vapeur, et sont embarqués en gros charbons dont le menu est extrait.
4° Outre les emplois de ces gros charbons, y a-t-il à Marseille, soit pour briqueteries, fours à chaux et surtout les forges, emploi de charbons menus ?
Ces menus se divisent en deux sortes :
Les "nuts" ou noix - charbon gros comme des noix, que les Anglais appellent "nuts" ou "double screened", soit deux fois criblés.
Les menus ou "smallest" ou 1 fois criblé - "simple screened".
Chaque mine vend ces trois sortes : gros, nuts et menus.
5° Y a-t-il des époques de consommation, beaucoup plus ou beaucoup moins importante ?
6° Dans l'ensemble des arrivages d'Angleterre, s'en fait-il beaucoup à l'aventure - c'est-à-dire charbon non vendu à l'avance et dont les capitaines se défont comme ils peuvent ?
Quelle peut-être la proportion de ces chargements : est ce 5 ou 10 ou 15% de l'ensemble des arrivages ?
7° Quel est à peu près le prix normal, habituel du gros charbon pour vapeur ou usines ?
8° Vend-on à l'hectolitre ou à la tonne de 1.000 k ? Quel est l'escompte d'usage et le mode de paiement ?
9° Peut-on vendre (et c'est ainsi que j'entends procéder - ne voulant pas mettre en magasin jamais) sous vergues - c'est-à-dire la cargaison entière, tout frais de débarquement ou autres droits de douane, etc., à la charge de l'acheteur ?
Ainsi j'expédie le navire "Cordon", le connaissement indique 300 tonnes anglaises. J'entends vendre le connaissement pour 300 tonnes à F... sous vergues - soit à un prix qui pour moi se compose de :
- la valeur de la marchandise - les assurances - le fret, le surplus à la charge de l'acheteur.
Telles sont les principales questions qui me viennent à l'esprit pour le moment.
Voici maintenant comment je puis traiter les affaires : Expédier, sur vos avis, quelques chargements, quand vous entrevoyez un débouché assuré.
Expédier par ordre ferme, prix convenu à l'avance.
Contracter des marchés à l'année, marchandise rendue à Marseille.
Ceci comme maison française.
Maintenant, comme maison anglaise, car je suis établi à Newcastle, je puis charger les charbons demandés au prix anglais convenu, à la tonne ou au "Chaldron" - fret au mieux suivant l'ordre de l'acheteur : valeur à 90 jours des connaissements : affrétant les navires pour son compte ou chargeant les navires qu'il a pu m'adresser.
1 "chaldron" égale 2 tonnes 13 cents anglais
8 "chaldrons" égalent 1 keel
Le keel rend 21,518 k. poids français.

Paris, 6 décembre 1850
de chez Hte Worms

Back to archives from 1850