1992.05.28.De La Cote Desfossés.Article sur la Compagnie nationale de navigation

Le PDF est consultable à la fin du texte.

28 mai 1992

La Compagnie nationale de navigation s’attend à un exercice difficile

Après un exercice 1991 qui s’est terminé par une baisse du bénéfice de près de 30 %, à 64,9 MF, en raison de moindres plus-values sur cessions de navires, Gilles Bouthillier, le président de la compagnie nationale de navigation (CNN, Groupe Worms & Cie), a indiqué lors de l’assemblée générale que 1992 connaissait « la pire des conjonctures pétrolière et nationale ». Un dollar jugé faible, une croissance du commerce international peu soutenue (seulement 1 % de hausse en 1991), des taux de fret au plus bas (mais une étude récente annonce une prochaine reprise)... Autant d’éléments évoqués par le président pour décrire l’environnement économique.
D’autre part, Gilles Bouthillier estime aussi que l’entrée en vigueur des nouvelles législations pour augmenter la sécurité du transport maritime pétrolier devrait permettre d’assainir le marché. Concernant la CNN, il a rappelé que l’effort de renouvellement ou de rénovation du parc de navires pétroliers venait de se terminer (la dernière commande concerne un navire de 280 000 tonnes déjà affrété par Elf et qui doit entrer en service en 1994).
Concernant la France, Gilles Bouthillier a estimé à une dizaine de millions de francs les pertes* pour le groupe provoqué par les grèves des dockers. Néanmoins, selon lui, le règlement du conflit ne serait plus qu’une question de semaine. Ainsi, outre le vote du texte de loi au Sénat dans les mêmes termes qu’à l'Assemblée nationale (ce qui permet au gouvernement de le promulguer le plus rapidement possible), les dockers du port du Havre (le plus gros employeur) demandent l’ouverture de négociations et ne sont pas entrés en grève.

80 à 90 MF de plus-values attendus

Gilles Bouthillier a aussi évoqué les problèmes liés à la législation du pavillon français et le manque de volonté du gouvernement pour aligner la législation française sur celle de l’Europe (notamment en accordant des facilités fiscales et sociales).
Il a toutefois souligné que la manière avec laquelle serait réglée le problème de la CGM « constituerait un indice sur les intentions du gouvernement ».
Pour 1992, la CNN, qui compte sur des plus-values de cession de navires et de participations de l'ordre de 80 à 90 MF la compagnie pourrait céder ses 19 % dans filiale de la Stef TFE, prévoit entre 50 et 60 MF de bénéfices pour la maison mère et un niveau proche en consolidé.
Le titre se négocie à 199 F (extrêmes 1992 : 220 F et 161 F). À noter que la société évalue son actif net par action à 350 F. Par ailleurs, le dividende global a été porte de 10,5 F à 11,25 F.

Retour aux archives de 1992