1978.00.De Francis Ley - Banque Worms.Historique des lieux d'implantation de la Banque Worms en province

Le PDF avec des reproductions des établissements et des plans des localités mentionnés dans cette note, est consultable à la fin du texte.

Historique des lieux d'implantation des agences de province de la Banque Worms

Ajaccio et Bastia

Riche en vestiges préhistoriques, la Corse a également conservé les traces de diverses colonies antiques tant phéniciennes, grecques (VIe siècle avant J.C.) qu'étrusques et carthaginoises. Conquise par les romains qui lui apportèrent la prospérité (IIIe et IIe siècles avant J.C.), elle subit ensuite l'occupation successive des Vandales (Ve siècle), des Goths, de Byzance (VIe siècle) puis des Arabes et des Sarrasins (VIIIe siècle).
Au Moyen Age, l'ensemble de la Corse s'intégra à une structure féodale mais le nord de l'ile se donna au Xle siècle déjà une organisation communale.
Placée sous la tutelle de Rome, puis de Pise (XIe siècle) elle fut annexée par les Génois au XIIe siècle tout en continuant à subir les contrecoups des luttes en cours entre les rois d'Aragon et les Empereurs (XIIe au XVe siècles).
Réunie temporairement à la France entre 1553 et 1559, la Corse fut rétrocédée à cette date à Gênes puis devint un état indépendant en 1755 sous l'impulsion de Pascal Paoli qui réussit à rejeter la domination génoise. De guerre lasse Gênes céda ses droits définitivement à la France en 1768, date à laquelle la Corse devint partie intégrante du territoire national comme l'a confirmé du reste l'Assemblée nationale en 1790.

Agence d'Ajaccio au 19, boulevard du Roi Jérôme

Le plus ancien chroniqueur de Corse, Giovanni dela Grossa, attribue la fondation d'Ajaccio à Ajax ! Petit bourg au haut Moyen Age, Ajaccio a été ruinée par les invasions barbares puis par la peste à tel point que Gênes décida en 1492 de reconstruire totalement la ville d'après les plans du milanais Cristofaro de Gaudino et sous la direction du Maestro Pietro di Novaria.
Sous l'occupation française (1553-1559) une imposante citadelle fut édifiée en 1554. Mais en 1800 les 5.000 habitants étouffent dans les murs de la petite cité et le Premier Consul, Napoléon Bonaparte fait établir un plan d'extension de la ville par Petrucci, plan qu'il bouleverse lui-même en traçant deux nouveaux axes de part et d'autre de la citadelle : le Cours Napoléon et l'avenue du Premier Consul (prolongée par le Cours Grandval). Miot, administrateur général fait rapidement avancer les travaux de 1801 à 1803 ; mais ceux-ci, après lui, traînèrent jusqu'en 1813.
Si le tracé du boulevard Jérôme est dû à Napoléon, la construction de ce quartier s'est effectuée principalement sous le Second Empire d'après les plans de l'architecte Jérôme Maglioli qui désirait créer là un beau front de mer dans le genre de la palazzata de Messine ou du quai des Chartrons à Bordeaux. C'est donc dans le cadre d'une urbanisation au Premier et Second Empire que notre agence a trouvé son implantation.
MM. Bozzo et Costa, marchands et banquiers établis à Gênes depuis 1810, avaient ouvert en 1863 un comptoir de banque dans l'immeuble portant le n°19 du boulevard du Roi Jérôme. Depuis 1902 les cadres de cette succursale étaient MM. Laeri et Ludwig, tous deux d'origine suisse.
M. Ludwig racheta la succursale en 1910 qui, transformée avec le concours de personnalités corses en SA en 1924, prenait la dénomination de Société anonyme de banque et de commerce - SABC. La Bian, sous l'impulsion de M. Guérin, reprenait à son tour cette banque locale en 1960 pour en faire une filiale. Puis, la SABC a été transformée en Société méditerranéenne de Banque en 1962. En 1967, lors de la fusion Worms / BIFC (ex-Bian), la SMB est devenue filiale de la Banque Worms. C'est le 2 décembre 1970 qu'Ajaccio et Bastia devenaient les agences en Corse de la Banque Worms.
Depuis 1863 donc ce commerce de banque se perpétue à Ajaccio sur les lieux d'origine situés toujours au 19, boulevard du Roi Jérôme.

Agence de Bastia au 7, boulevard de Gaulle

En l'An de Grâce 1383 : afin de créer un point d'appui maritime entre Gênes et Livourne, le gouverneur génois, Leonello Lomellino fit bâtir au nord de la Corse un gros bastion, d'où le nom de Bastia (La Bastie). Puis, Tomasino Pregoso, commissaire général, ordonna en 1482 la construction d'un ensemble de remparts et d'un port.
Après l'intervention française avec Sampiero Corso, au milieu du XVIe siècle, les Génois édifièrent à Bastia des palais et des églises et la ville devint la véritable capitale de l'île. Napoléon s'intéressa à l'extension de la cité et Louis-Philippe fit agrandir le port. Mais c'est surtout sous le Second Empire qu'Antoine Piccioni, maire de Bastia depuis 1865, fit dresser et réaliser un important plan d'urbanisme qui donna naissance à la nouvelle ville le long de la mer et au nouveau port.
Entre autres réalisations, Piccioni créa cette belle terrasse face à la mer qu'est la place Saint-Nicolas. En arrière de celle-ci et la longeant, la voie qui y passe a été depuis la dernière guerre baptisée boulevard du Général de Gaulle. Mais pour les habitants de Bastia ces lieux continuent à être la place Saint-Nicolas en souvenir d'une ancienne chapelle qui s'y trouvait autrefois. C'est ainsi, dans un environnement Second Empire et même postérieur, que notre agence locale a pris place.
Comme l'implantation d'Ajaccio, celle de Bastia est devenue une agence de la Banque Worms le 2 décembre 1970. Les locaux occupés par elle, déjà situés au n°7 de la place Saint-Nicolas (devenue boulevard du Général de Gaulle) à l'époque de la SMB, avaient servi précédemment à l'activité bancaire de la caisse régionale de Crédit agricole mutuel de la Corse et sont toujours la propriété indivise de M. de Corsi et de Mme Martella, née Corsi. Ils forment l'angle du boulevard du Général de Gaulle et de la rue Abbatucci.

Bordeaux
L'hôtel occupé par la Banque Worms au 14 des allées de Tourny à Bordeaux

L'histoire du site des actuelles allées de Tourny se confond avec l'histoire la plus reculée de la cité de Bordeaux.
Sous Jules César déjà la Via Medullica (la voie du Médoc) passait par le tracé des allées de Tourny et se poursuivait par les rues Fondaudege, Croix-de-Seguey et l'avenue de la Libération.
Au Moyen Age, les terrains qui se trouvent à l'arrière des numéros pairs de l'allée de Tourny (face occidentale) formaient le "Campaure" (Campus aureus), vaste cimetière gallo-romain dont les tombes fournissaient aux pilleurs de précieux objets d'or.
Au début du XIIIe siècle, les frères prêcheurs jacobins ou dominicains (selon l'ordre de Saint-Dominique fondé à Toulouse en 1216) édifient à partir de 1230, à peu près au milieu des allées de Tourny (entre celles-ci et la rue Mably), leurs bâtiments conventuels et leur chapelle. Grâce aux largesses du roi Henri III d'Angleterre, les travaux sont achevés en 1243 et l'Église peut être consacrée en 1263.
Dans cette Église ont été enterrés, du XIVe au XVIIe siècles, des membres de familles bien connues comme les Grimard, Colom, d'Alesne d'Ambés, de Pontac, de Lalanne, Bertrand, Gaufreteau, Labrue, Barbot, Ronceval, Dorat, Larivière, Chaufour, Casse, Labion, Daffis, Saint Cric, Pichon, Robert, Primet, Meirant, Guionet, Seneaut, Constantin, Daste, Daguesseau, de Mons, Dimarle, Peyrelongue, de Lafontaine, Duburg et d'autres encore !
A l'époque, la voie qui passait en ces lieux s'appelait rue du Chapelet ou de Burga. Le terrain du n°14 des allées de Tourny était alors compris dans un îlot limité par la rue de Londres (disparue et proche de l'actuelle rue J.J. Bel), l'enclos des Jacobins et la rue du Chapelet ; au XVIe siècle, il fut acquis par les Jacobins et fit partie de leur cloître.
Les agitations de la Fronde gagnèrent Bordeaux que Mazarin et Louis XIV adolescent - vinrent réduire à l'obéissance en 1650, après un siège mémorable.
Puis deux insurrections successives - en 1656 et 1675 - exaspérèrent le grand roi à tel point qu'il fit ordonner, par arrêt du Conseil du 24 novembre 1675, de raser toutes les maisons situées sur l'esplanade du Château Trompette ; c'était donc tout le quartier qui s'étendait de part et d'autre des actuelles allées de Tourny qui allait disparaître sur ordre du roi.
La démolition débuta en janvier 1678 et dura jusqu'en 1681 ; elle réduisit à néant, entre autres, 21 maisons appartenant aux Jacobins, leur église, le cloître et l'ensemble de leurs bâtiments conventuels.
Une fois la place nette, Vauban vint "achever de mettre le Château Trompette dans sa perfection". Tenaces, les Jacobins réédifièrent un peu plus loin, une grande église place du Chapelet en 1700, celle qui se nomme de nos jours l'église Notre-Dame.
L'opération de démolition eut pour effet de créer une vaste esplanade, libre de toute construction, entre le glacis des fortifications et les propriétés subsistantes des Jacobins.
Au début de 1744, le nouvel intendant de Bordeaux, M. de Tourny, frappé par le fait qu'en cette ville "il n'y a aucune promenade", demanda à d'Argenson l'autorisation de créer une allée s'étendant depuis la porte Médoc à la porte Saint-Germain. Il y fut autorisé et dès le 16 mars 1745 une délibération de la Jurade de Bordeaux atteste "qu'il a été pratiqué dans l'intérieur de la ville entre le glacis du Château Trompette et les jardins des Jacobins, une avenue ou nouveau chemin planté d'arbres". Les allées de Tourny étaient nées !
Mais ce n'était qu'un début. L'intendant de Tourny obtenait l'accord du roi Louis XV, le 31 mai 1745, pour construire le long du mur des Jacobins des maisons à façades uniformes. Il s'agissait d'un alignement de maisons à un étage (plus les combles) alternant avec des "pavillons" plus étroits formant une légère saillie afin de rompre la monotonie de cette longue enfilade d'immeubles.
C'est Jacques Gabriel qui en fut le grand architecte et qui dut tenir compte dans son projet de la lourde servitude militaire qui pesait sur ces lieux en raison de la proximité du Château Trompette.
Mais la construction des maisons et des pavillons a été réalisée dans le détail par l'architecte Dardan. Les terrains furent rachetés à la ville et aux Jacobins et l'édification des immeubles s'échelonna entre juillet 1746 et août 1757.
Le n°14 actuel de l'allée de Tourny appartenait aux Jacobins à l'époque de son achat ; "il formait l'emplacement du n°21 de 96 toises 1/2, pour 9.650 livres" et fut cédé à MM. Treilhes et Floch. Sur cet "emplacement fut bâti un pavillon" en saillie qui s'y trouve encore.
Mais en 1797 l'alignement de ces maisons dut subir la percée de la rue Michel-Montaigne. Sous la Restauration, en 1816, le Château Trompette fut démoli à son tour et à sa place purent être édifiées les maisons de la face orientale des allées de Tourny, de 1820 à 1825.
Des pétitions réitérées des propriétaires de la façade occidentale des allées de Tourny (en 1818, 1828 et 1831) aboutirent à l'obtention du droit de surhausser d'un étage les maisons et pavillons qui s'y trouvaient. Ce surhaussement toucha l'ensemble, sauf six, des bâtiments concernés et s'effectua selon les plans de l'architecte Charles Burgnet établis en 1853.
En 1883, de nouvelles pétitions amenèrent un second surhaussement de ces immeubles (un étage supplémentaire) qui fut réalisé d'après les projets de l'architecte Charles Durand en 1884.
De nos jours, il ne subsiste plus de l'ensemble des "façades uniformes" des allées de Tourny à leur état originel de 1744, qu'une seule maison au n°28 et qu'un seul pavillon, le n°14 récemment restauré par les soins de la Banque Worms. C'est effectivement là qu'elle a établi le siège de son agence de Bordeaux en novembre 1972.

Grenoble
L'agence et le bureau

La vallée de l'Isère était déjà peuplée par diverses tribus à l'époque préhistorique et le bourg de Grenoble (Cularo) fut la capitale des Allobroges à l'époque gauloise.
Cette région, conquise par les Romains au Ie siècle av. J.C. continua d'avoir pour capitale Gratianopolis (Grenoble) puis elle subit les invasions barbares et celle des Sarrasins (Ve au VIIIe siècles).
Elle fut réunie sous les Mérovingiens au premier royaume de Bourgogne et constituée en comté de Grenoble. Rattaché aux États du dauphin de Vienne, ce comté se nomma dès lors "Dauphiné" et passa en 1349 au roi Philippe VI de Valois.
Érigé en fief indépendant comme apanage du fils ainé de la Maison royale de France, le Dauphiné devint province française par l'avènement de Louis XI en 1461. Grenoble fut ravagée par des luttes acharnées lors des guerres de religion au XVIe siècle ; au XVIIe siècle elle eut à supporter les hostilités du duc de Savoie et du prince Eugène. Au retour de l'Ile d'Elbe, en 1815, Napoléon fut accueilli à Grenoble avec un réel enthousiasme tant par les troupes de Labédoyère que par la population elle-même.
C'est à Grenoble que virent le jour des personnages aussi caractéristiques que l'inventeur-mécanicien Vaucanson, le philosophe Condillac, le constituant Barnave, Henri Beyle connu sous le nom de Stendhal et le peintre Fantin-Latour.

L'agence au 4, avenue Jean Perrot

Aux XVIIIe et XIXe siècles cette voie s'appelait "route d'Eybens" et traversait carrément la campagne. Elle fut empruntée par Napoléon au retour de l'île d'Elbe en 1815. Au XIXe siècle, bordée de peupliers, elle devint l'avenue d'Eybens qui donnait accès à une zone maraîchère.
Le 5 décembre 1944, elle fut baptisée avenue Jean Perrot en souvenir d'un héros de la Résistance. Docteur en droit, associé des Établissements Sappey, Jean Perrot fut pendant la dernière guerre, dans la Résistance, chef départemental du mouvement "Franc Tireur". Probablement trahi, il était sauvagement abattu par deux inconnus le 29 novembre 1943.
Les locaux de l'agence ont été acquis en 1970 et font partie d'un immeuble tout neuf dont le terrain était précédemment occupé par un vieil entrepôt appartenant aux Établissements Genthy-Cathiard. Antérieurement encore, le sol était utilisé pour des cultures maraîchères.

Le bureau au 13, rue de la République

Lors des travaux de rénovation et de prolongation de la rue de la République qui eurent lieu entre 1962 et 1965, il fut nécessaire de déblayer les blocs d'une muraille romaine de 150 mètres de long et de 4 m 50 d'épaisseur à la base, qui faisait partie de l'enceinte de Dioclétien et de Maximilien construite vers 288 après J.C.
Au Moyen Age la prolongation de la rue de la République donnait accès au couvent des dominicains frères prêcheurs de Grenoble.
Sous la Révolution, l'église des Dominicains devint la Halle aux grains et le passage, après s'être nommé "passage des Jacobins" (ces derniers s'y réunissaient) finit par s'appeler "passage de la Halle".
Très vétuste, la Halle aux grains fut rasée en 1908 et la rue qui en découla fut baptisée le 7 décembre 1909, rue de la République. A l'emplacement de la muraille romaine dont les bases servirent aux fortifications de Lesdiguières, édifiées lors des guerres de religion de 1591 à 1593, il a été construit un ensemble d'immeubles modernes (1965-1968). Cet ensemble immobilier a été édifié par la ville de Grenoble et vendu en copropriété. Un local avait été acquis par le Gaz de France à qui nous l'avons racheté en 1975.
Les locaux de notre bureau ont été ainsi repris à cette société nationale, et aménagés pour recevoir la clientèle en décembre de la même année. A côté de ceux-ci subsiste encore une tour de 3 mètres de haut et de 5 mètres de long, ultime vestige de l'enceinte de Lesdiguières édifiée sur les bases de la muraille romaine.

Le Havre
L'agence et le bureau

Le port d'Harfleur, fondé au XIe siècle et devenu port d'état en 1281 s'enlisa progressivement dans les sables. François Ier décida de faire construire un nouveau port.
En février 1517, après avoir "fait chercher en la côte de Normandie et Pays de Caux lieu sûr et convenable", le roi donne au sieur de Bonnivet, amiral de France, "plein pouvoir et autorité de faire construire ledit havre et fortification au lieu de grasse, audit pays de Caux" pour "tenir en sûreté les navires et vaisseaux de Nous et de nos sujets navigant sur la mer océane".
Le port est terminé en 1523 et la cité compte 600 habitants en 1524 : elle en comptera 5.000 dès 1540.
Peu après la Basse-Normandie fut agitée - au cours du XVIe siècle - par de sanglantes luttes religieuses et au XVIIe siècle par les troubles des Frondes, enfin dans les dernières années du XVIIIe siècle par ceux de la Révolution auxquels la population du Havre participa activement.
Au XIXe siècle, la navigation à vapeur fit du Havre l'un des premiers ports de France et c'est lui qui accueillit, le 19 octobre 1850, le navire "Franklin" qui inaugurait le service transatlantique de la New York and Havre Steam Navigation C° dont la Maison Worms était le fournisseur en charbon.
Durant la dernière guerre mondiale la partie de la ville construite avant 1852 fut totalement détruite et le port ruiné à 85%. Leur reconstruction, entreprise selon les plans modernes, hardis et importants d'Auguste Perret, a été menée à bien de 1945 à 1960. Le Havre est actuellement le second port pétrolier français et reçoit en outre le gaz liquéfié provenant d'Algérie pour l'alimentation en gaz naturel du bassin parisien et de la capitale.
Les personnalités les plus marquantes nées au Havre sont Bernardin de Saint-Pierre, Casimir Delavigne, André Siegfried, René Coty, Raoul Dufy et Othon Friesz.

L'agence au "Franklin Building", n°127, rue Jules Siegfried.

La rue actuelle Jules Siegfried marque à peu près la limite nord de la destruction quasi totale, durant la dernière guerre, de la partie du Havre construite avant 1852.
A part la période de la Révolution cette voie s'est appelée, du XVIIIe au milieu du XIXe siècle environ, rue d'Orléans. Lors de la construction de la bourse, place Jules Ferry, elle fut baptisée rue de la Bourse, dénomination qu'elle conserva jusqu'en 1922 date à laquelle elle reçut le nom de rue Jules Siegfried.
Ce personnage (1837-1922), grand cotonnier du Havre, avait été député-maire puis sénateur et ministre du Commerce (1892-1893). Il était le père d'André Siegfried, géographe socio-économiste, professeur aux Sciences politiques et au Collège de France, de l'Académie française et de l'Académie des sciences morales et politiques, né au Havre.
Le Franklin Building est une création d'après-guerre et porte le nom de Benjamin Franklin, débarqué au Havre en 1777 avec mission de négocier avec Louis XVI une alliance entre les États-Unis qui venaient de proclamer leur indépendance et la France.
En 1948, M. Giaskel, directeur de l'implantation havraise des United States Lines (USL) décidait de faire construire un immeuble à l'emplacement de la caserne Eblé (de la gendarmerie) détruite pendant la guerre 1939-1945. C'est l'architecte havrais M. Daigue qui fut chargé de cette construction. L'immeuble a été inauguré le 4 juillet 1952, date anniversaire de l'indépendance des États-Unis (1776).
Les locaux font partie du patrimoine immobilier du Groupe Worms et ont été rachetés en 1976 à la Banque française du commerce extérieur précédent propriétaire. La surface acquise pour notre agence ne représente en fait qu'une faible partie du Franklin Building.

Lille
L'agence

A l'époque gauloise, le nord de la France était peuplé principalement par les Nerviens qui offrirent, lors de l'occupation romaine au 1er siècle avant J.C. une résistance opiniâtre aux légions de Jules César.
Plus tard Clovis conquit ce pays (en 486) qui fit alors partie de la Neustrie pendant toute la période franque. Érigée en comté en 863 la Flandre se donna une cité forte au XIIe siècle sous le nom de Isla (l'île) bâtie entre les deux bras de la Deule ; les comtes de Flandre y avaient déjà fait édifier en 1055 leur château.
Au XIIIe siècle le bourg s'appela Insula ou Insulanus. Philippe le Bel se l'appropria en 1304 et la ville resta sous l'autorité du roi de France jusqu'en 1361. Rattachée au duché de Bourgogne, Lille devint en 1383 la capitale de Philippe le Hardi. C'est là que furent établis et déposés les statuts de la Toison d'Or en 1431.
Le mariage de la fille de Charles le Téméraire avec l'Empereur Maximilien fit passer le comté de Flandre à la Maison d'Autriche et Lille devint ainsi ville espagnole lors du partage entre Habsbourg d'Espagne et d'Autriche.
C'est Louis XIV qui en 1678 rattacha définitivement la Flandre à la couronne de France ; cependant la cité de Lille, perdue durant la guerre de succession d'Espagne, ne revient à la France qu'après la victoire de Denain (1712) et le traité d'Utrecht (1713). Sous la Révolution les Autrichiens furent vigoureusement repoussés de Lille, en 1792. Pendant la guerre de 1870 le général Faidherbe y organisa une courageuse résistance.
La première guerre mondiale dévasta le Nord jusqu'au pourtour de sa métropole. Les célébrités natives de Lille les plus représentatives sont l'éditeur de Voltaire, Panckoucke, le général Faidherbe, le compositeur Edouard Lalo, le peintre Carolus Duran et le général de Gaulle.

L'agence au 29, rue du Molinel

Au Moyen Age l'actuelle rue du Molinel reliait le centre de la cité à l'une des portes au sud-ouest de la ville. Cette porte se nommait porte du Molinel en souvenir d'un moulin qui se trouvait là antérieurement (Molinel = petit moulin).
Début 1584, le "magistrat" de Lille décida la création d'écoles dominicales et l'une d'elles fut ouverte le 26 février 1584 dans les pièces surmontant la porte du Molinel. Lors de l'agrandissement des fortifications de Lille, en 1603, cette issue fut baptisée porte Notre-Dame puis sous la Révolution, en 1793, porte de Béthune. Elle a été finalement démolie en 1866 mais la rue continua à se nommer rue du Molinel.
En février 1962, la Maison Worms prenait le contrôle de la Banque Coppenolle dont le siège était situé dans l'hôtel particulier de M. Camille Coppenolle au 30, rue du Molinel. Devenue agence Worms en janvier 1965 par le rachat de l'ensemble des titres de Coppenolle SA, notre implantation lilloise acheta, en janvier 1966, des parts de la SCI Lille-Métropole représentant une partie de l'immeuble situé au n°29, rue du Molinel.
Ces locaux venaient d'être édifiés par l'entreprise lilloise Aubrun pour compte de la SCI Lille-Métropole qui faisait construire en ces lieux quatre nouveaux immeubles sur un terrain précédemment occupé par la gare routière de la Société des transports Citroën. C'est en septembre 1967 que notre agence prit possession de ces nouveaux locaux.

Lyon
L'agence et le bureau

Le territoire qui s'étend autour du confluent du Rhône et de la Saône se trouvait peuplé par les Ségusiaves qui furent par la suite soumis aux Arvernes et aux Éduens.
La conquête romaine y établit en 41 av. J.C. une colonie qui fonda en ces lieux la ville de Lugdunum capitale de la province lyonnaise, puis métropole politique et religieuse de la Gaule et son premier centre de propagation du christianisme (IIe siècle). Elle connut très tôt les pillages par les peuplades voisines et par les barbares.
Ainsi les Bourguignons vinrent s'y établir en 478 ; le pays passa en 534 au royaume de Childebert et en 558 à celui de Clotaire. Ensuite ce furent les ravages et les dévastations opérés par les Wisigoths et les Sarrasins.
Charlemagne releva le Lyonnais de ses ruines et Lothaire, après le traité de Verdun (843), l'érigea en comté. En 1032 Lyon devint ville du Saint-Empire. Enfin Philippe le Bel, en 1312, l'annexa à la couronne de France.
Les guerres de religion du XVIe siècle et les luttes fratricides sous la Révolution française y laissèrent des traces particulièrement sanglantes. Lyon avait en effet osé se dresser contre la Convention et dut subir de terribles représailles. L'Empire permit à la ville de renaître et d'entrer dans la voie de l'industrialisation. Mais au cours du XIXe siècle, les problèmes sociaux engendrés par la constitution d'un monde ouvrier misérable suscitèrent de fréquentes insurrections et des émeutes, en particulier sous Louis-Philippe. Les révoltes des Canuts sont restées célèbres.
Les Lyonnais de naissance les plus connus sont l'empereur Caracalla, Philibert Delorme, Antoine Coysevox, Nicolas et Guillaume Coustou, Jean-Baptiste Say, le maréchal Suchet duc d'Albuféra, André Ampère, Jules Favre, Puvis de Chavannes et Antoine de Saint-Exupéry.

L'agence au 18, rue Childebert

Dans la ruelle qui longeait l'Hôtel-Dieu construit au XVIe siècle se trouvait un abattoir d'où le nom de "rue Boucherie de l'Hospice" puis, en raison du bétail qui stationnait dans cette voie, celle-ci fut nommée "rue Attache-aux-Bœufs".
L'abattoir fut supprimé en 1840 et à son emplacement on créa, en 1859, le "Passage de l'Hôtel-Dieu" qui devint une galerie commerçante connue et protégée par une verrière. Par décision du conseil municipal du 5 août 1845 l'ensemble de la rue fut baptisée "rue Childebert" en souvenir du roi qui, selon la tradition, fonda le premier Hôtel-Dieu de Lyon en 549 (celui-ci était en fait situé à Saint-Paul).
A l'emplacement occupé par des immeubles édifiés au début du XIXe siècle, l'entreprise Pitance construisit en 1962 le nouveau building "Le Rhône" dans lequel notre agence s'est installée depuis 1978.
De 1957, date de la reprise de la BUL par la Maison Worms, à 1978, les locaux détenus par notre implantation lyonnaise étaient principalement situés au n°55, place de la République. Cette place ainsi que la rue de la République sont une création du préfet Vaisse (le Haussmann lyonnais) du Second Empire. (La rue se nomma successivement rue Impériale (1865-1871), rue de Lyon (1871-1878) enfin rue de la République depuis 1878).

Le bureau au 90, cours Lafayette

En commémoration des visites que Lafayette fit à Lyon lors de son retour triomphal d'Amérique en 1785, puis le 5 septembre 1829 en empruntant le nouveau pont qui venait d'être achevé en 1828, enfin en 1830 quand il fut accueilli par le maire de Lyon, le docteur Prunelle, le pont où il était passé fut baptisé Pont Lafayette, de même l'avenue qui le prolonge eut pour nom celui de cours Lafayette.
Dans un nouveau centre commercial édifié sur un parking par les soins de la Société d'équipement de la ville de Lyon, la Banque Worms acheta en 1969 les locaux où vint s'installer son bureau de quartier à proximité des Halles de Lyon et de l'aire rénovée de la Part-Dieu.

Marseille
L'immeuble de la Banque Worms, 35, cours Pierre Puget

On sait communément que Marseille a été fondée par des Phocéens venus s'installer dans cette région vers l'an 600 avant J.C.
On se rappelle aussi que les Romains prirent sous leur protection la cité de Massilia en 125 avant J.C. et que celle-ci eut à supporter successivement la présence - violente mais temporaire - des Wisigoths, des Burgondes, des Francs aux Ve et VIe siècles, puis des Maures et des Sarrasins aux IXe et Xe siècles, et qu'enfin pendant plus de deux cents ans elle fit partie du comté de Provence (1257-1481) et ne revint à la couronne que grâce à l'action du roi Louis XI.
Mais on soupçonne moins, vu la configuration actuelle de la ville, que durant toute l'Antiquité et jusqu'à la fin du Moyen Age, Marseille ne s'étendait exclusivement qu'au nord du Vieux Port -exception faite de l'implantation au sud du couvent solitaire et fortifié de Saint-Victor.
Ce sont les fortifications édifiées au XVIIe siècle qui englobèrent les îlots de maisons construites à l'est et au sud, jusqu'aux actuels cours Pierre Puget et boulevard de la Corderie.
Sous le Consulat, le premier préfet des Bouches-du-Rhône fut Charles Delacroix, ministre des affaires extérieures jusqu'en juillet 1797, puis ambassadeur en Hollande.
Installé le 8 avril 1800 dans l'hôtel de Georges de Roux [ou Roux de Corse], situé rue Armény à Marseille, Delacroix entreprit une œuvre importante de restauration urbaine en faisant paver les rues boueuses et en y aménageant des trottoirs. Pour la réalisation de ces travaux, il créa des ateliers de charité où les indigents de la commune de Marseille furent employés.
A la fin de l'année 1800, il prit la décision de faire démolir les fortifications au sud de la ville entre la porte de Notre-Dame de la Garde et la porte de Rome et ceci en vue d'y créer une avenue plantée d'arbres en guise de promenade. Quand elle fut sur le point d'être terminée, Delacroix fit voter le 9 janvier 1801 par le conseil municipal une motion permettant de baptiser la nouvelle allée cours Bonaparte, en hommage au Premier Consul.
En février 1801, la ville d'Aix fit don à celle de Marseille d'une belle colonne de granit que le conseil municipal phocéen décida de faire ériger vers le bout du cours Bonaparte au pied de la colline Bonaparte (actuel jardin de la colline Pierre Puget) pour y recevoir le buste du Premier Consul sculpté par Chardigny.
Une inscription en lettres d'or y figurait : "A Bonaparte, vainqueur et pacificateur, Marseille reconnaissante". Lors de la chute de l'Empire, le peuple marseillais sous l'impulsion du comte Pinto de Vellozo, alla renverser le 14 avril 1814 le buste du Premier Consul et le cours Bonaparte fut baptisé "cours Bourbon".
Mais après les événements de 1830, le conseil municipal de Marseille vota le 24 juillet 1833 le rétablissement au cours Bourbon de la colonne surmontée du buste de Bonaparte, ce qui eut lieu en présence de la Garde nationale et au chant de la "Marseillaise".
Sous le Second Empire, le cours Bourbon redevint le cours Bonaparte mais à la proclamation de la République le conseil municipal, dans sa réunion du 4 octobre 1870, proposa de donner au cours Bonaparte le nom de boulevard de la Patrie.
Les circonstances du moment vinrent ajourner toute décision à ce sujet. Finalement, par arrêté du maire de la ville de Marseille, en date du 27 janvier 1871, le cours Bonaparte devenait le cours Pierre Puget qui a conservé cette dénomination jusqu'à nos jours.
Quant à la fameuse colonne, elle supporte actuellement le buste de Pierre Puget dont la création artistique est reconnue par tous les régimes.
L'immeuble de la Banque Worms, situé au n°35 du cours Pierre Puget, est un ancien hôtel particulier édifié sous le Second Empire. Il a environ 10 mètres de façade et 24 mètres de profondeur et possède 4 étages. Il fut construit pour les industriels marseillais Rostand et passa en 1865 à une autre famille bien connue à Marseille, les Secchiari d'origine grecque.
Ces derniers le revendirent en 1885 à des industriels d'origine suisse, les Imhaus. De 1926 à 1941 l'immeuble appartint aux Virabian, également négociants et industriels, et de 1941 à 1946 il fut la propriété des Sociétés huileries Luzzatti et fermières Yerminck réunies. Depuis le 15 janvier 1946, il fait partie du patrimoine immobilier du groupe Worms.

Montpellier
L'agence et le bureau

Avant la conquête romaine le territoire de l'Hérault se trouvait peuplé de tribus celto-belges dont les Volces Tectosages et les Volces Arécomiques. Province romaine dès 121 avant J.C. cette région bénéficia du mélange des populations gallo-romaines et le long de son littoral les Phocéens de Marseille vinrent créer les bourgs d'Agde et de Cessero (Saint-Thibery).
Un système politique et législatif très évolué y fut mis en place et dura jusqu'aux invasions des Vandales (Ve siècle) et des Sarrasins (VIlle siècle) qui le ruinèrent. Cette province s'est trouvée ensuite annexée à la France sous le nom de Septimanie (ou Gothie), puis elle passa au comté de Toulouse, à l'Aragon (1204) et à Majorque (1276).
Elle revint à la couronne en deux fois : une partie sous Louis IX (1229) et l'autre sous Charles VI. La ville de Montpellier fut, comme le reste de la province, très agitée par la guerre des Albigeois, les luttes religieuses du XVIe siècle et par les frondes du XVIle siècle.
Elle eut à souffrir des conséquences directes de la Révocation de l'édit de Nantes et de l'édit de Montpellier. Les troubles de la Révolution lui valurent d'âpres luttes civiles, mais les guerres du XIXe siècle et du début du XXe siècle épargnèrent la ville et la région en raison de leur situation géographique.
Sont nés à Montpellier des personnages célèbres aussi divers que Jacques Ier roi d'Aragon, Saint Roch, le peintre Sébastien Bourdon, Cambacérès, le conventionnel Joseph Cambon, le comte Daru et le philosophe positiviste Auguste Comte.

L'agence au 8, boulevard Ledru Rollin

Depuis juillet 1974 notre agence de Montpellier s'est installée dans de tout nouveaux locaux boulevard Ledru-Rollin à côté de la Banque de France sous la promenade du Peyrou. Ce boulevard a été tracé sur l'emplacement de l'ancienne enceinte de la cité, dite "la commune clôture" qui avait été édifiée aux XIIe et XIIIe siècles et dont il subsiste deux tours, celle des Pins et celle de la Babotte.
La "commune clôture" se nommait ainsi du fait qu'elle protégeait à la fois la partie de la ville dépendant de l'évêque et celle du ressort du seigneur de la cité. (Les Guilhem furent seigneurs de Montpellier de 985 à 1204).
Héritée de la Bian en 1967 l'agence de Montpellier était alors située au 14, rue de Verdun. De nouveaux locaux mieux conçus et situés furent acquis en 1974 au rez-de-chaussée du 8, boulevard Ledru-Rollin. Ce bel immeuble dénommé "l'Arquinel" (nom d'un puits qui existe à cet endroit), venait d'être édifié par les soins de la SCI Ledru-Rollin par l'intermédiaire de la Sifram sur un terrain déblayé de constructions vétustes, qui avait été acheté à Mlle d'Adhémar, nièce et héritière du vicomte d'Adhémar, décédé en 1906.
Au XIXe siècle, jusqu'en 1863, l'ancien immeuble avait été la propriété de M. André Tissie, associé de la Banque "Tissie-Sarrus".

Le bureau au 1, rue Aristide Ollivier

Ce bureau de quartier a été ouvert en octobre 1974 et se trouve situé sous la place de la Comédie (l'Oeuf) à l'embranchement de la rue de Verdun. Il s'agit là d'un quartier édifié au XIXe siècle "hors les murs" et qui est le lieu de rencontre entre la zone commerçante actuelle et la zone résidentielle de l'époque.
Aristide Ollivier était un journaliste régional de talent qui vécut au XIXe siècle et fut tué encore jeune au cours d'un duel malencontreux. Précédemment la rue portant actuellement son nom, avait été baptisée "rue Pont Juvénal".

Nantes
L'agence

De nombreux vestiges préhistoriques, de l'âge de la pierre polie et du bronze en particulier, (dolmens, armes, outils...) ont été retrouvés sur le territoire de la Loire-Atlantique.
Les autochtones façonnèrent déjà à l'époque la campagne nantaise avant même l'arrivée des Celtes au Ve siècle av. J.C. La cité de Nantes fut la capitale de la peuplade gauloise des Namnêtes dont elle porte encore le nom.
Sous l'occupation romaine les Namnêtes furent englobés dans le ressort de la troisième lyonnaise. Charlemagne et ses successeurs eurent à lutter contre l'indépendance des Bretons qui subirent peu après les ravages des Normands au IXe siècle.
Du Xe siècle à 1532 Nantes fut la capitale du duché de Bretagne et ceci malgré la rivalité de Rennes au cours des luttes entre Capétiens et Plantagenets et la guerre de Cent Ans. Le mariage de la fille de la duchesse Anne de Bretagne, Claude de France, avec le futur roi François Ier, permit la réunion du duché à la couronne de France.
Durant le XVIe siècle, les guerres de religion saccagèrent le pays et ne cessèrent qu'avec l'édit de Nantes (1598), mais, au XVIIe et au XVIIIe siècles, la révocation de l'édit de Nantes et ses conséquences, de nombreuses émeutes, et finalement la Révolution française qui provoqua le soulèvement de la Vendée, secouèrent profondément la ville de Nantes. Elle est actuellement un centre commercial et industriel important et possède un port actif.
Parmi les Nantais de naissance, les plus connus sont la duchesse Anne de Bretagne, les généraux Cambronne et Lamoricière, Jules Verne, Waldeck Rousseau et Aristide Briand.

L'agence à la "Résidence du Mail", 9, boulevard Gabriel Guist'hau

D'après la chronique, Alain IV, duc de Bretagne, remportait en 930 une éclatante victoire sur les Normands dans les parages de l'actuel boulevard Guist'hau et c'est lui qui décida de faire de Nantes la capitale de son duché.
A la fin du XVIIIe siècle François de l'Orme qui possédait les vastes terrains en friche de la Grille fit don à la commune de Nantes d'une longue parcelle où passait le chemin de la Terme de la Grille, appelé aussi "les Boulevards".
Cette voie fut baptisée sous la Révolution, en 1790, "cours du Peuple" puis en 1793 en souvenir du fils de François de l'Orme, massacré en mars 1793 par des "brigands"; elle se nomma "cours Delorme". En 1936 ce cours devint le boulevard Gabriel Guist'hau (1863-1931) en commémoration de celui qui fut avocat et député-maire de Nantes ainsi que ministre de divers cabinets Briand.
Le terrain sur lequel s'élève actuellement "la Résidence du Mail" a connu des fortunes diverses. En 1788 les lieux appartenaient à l'ordre des Carmélites. Puis ils furent peu après rachetés contre rente foncière perpétuelle par la veuve de noble Jean Hamart, directrice des postes de Nantes. Peu avant 1837 un hôtel particulier prit place au n°11 des "Boulevards", édifié par les soins du colonel d'artillerie Joseph Évariste Vallière.
Par la suite cet hôtel fut acquis aux enchères par Julien Perchais armateur-négociant nantais et passa en 1847 à la fille de celui-ci et à son gendre, maître Vauvercy, avocat à Nantes. En 1855 l'immeuble fut acheté par Alexandre Viot, armateur-négociant nantais et porta dorénavant le n°9 du boulevard Delorme (devenu Guist'hau en 1936).
L'une des filles mariées du vicomte de Nacquard, en hérita. C'est en 1969 seulement que cet hôtel dut céder la place à "la Résidence du Mail" où notre agence s'installa à la fin de 1971.

Nice
L'agence et le bureau

La région de Nice était peuplée dès l'âge préhistorique. A l'aube des temps historiques les Ligures s'y établirent. Des navigateurs et commerçants grecs d'origine, les Phocéens de Marseille fondèrent la cité de Nice vers 350 avant J.C. ainsi qu'Antibes.
A l'époque romaine, César Auguste incorpora cette région à l'empire. Au début du Moyen Age elle constituait la Provence orientale et se trouvait placée sous l'autorité des comtes de Barcelone et d'Anjou. A la suite de la succession de la reine Jeanne, comtesse de Provence, toute la rive gauche du Var passa à la Maison de Savoie qui la conserva jusqu'en 1792.
Au hasard des guerres, la ville de Nice fut occupée par le roi de France ou par le Habsbourg. Charles Quint y signa la trêve de Nice en 1538 avec François Ier.
Plus tard Nice fut prise par Catinat en 1691, par Berwick en 1706 et finalement par la France de la Révolution en 1792. Français de 1793 à 1814 l'ancien comté de Nice devint état sarde entre 1815 et 1860.
Napoléon III l'annexa définitivement à la France après référendum en 1860. Depuis le début du XIXe siècle la cité de Nice est recherchée pour son climat agréable. Un grand nombre de personnages célèbres y passèrent une partie de leur vie ou leurs derniers jours, comme l'impératrice Eugénie.
Les hommes de renom, nés à Nice et les plus notoires sont les peintres Louis Brea et Carle Vanloo, le maréchal Masséna duc de Rivoli, l'économiste Adolphe Blanqui, le héros de l'unité italienne Giuseppe Garibaldi et le Dr Albert Calmette inventeur du BCG.

L'agence au 22, avenue Jean Médecin

L'avenue Jean Médecin est une réalisation du XIXe siècle : elle relie l'hôtel de ville aux abords de la gare du chemin de fer. Issue rapide vers le nord et les montagnes cette voie traversait autrefois une région maraîchère.
Actuellement c'est l'axe principal nord-sud de la vie active et commerçante de Nice. Au XIXe siècle elle prolongeait la place Masséna (Masséna est un enfant de Nice) jusqu'à l'actuelle avenue Masséna ; en 1918 elle fut baptisée avenue de la Victoire.
Après la deuxième guerre mondiale la municipalité lui donna le nom de son maire estimé Jean Médecin, père du maire actuel.
En 1971 la Banque Worms décida de trouver une implantation plus centrale que celle de la rue Guiglia héritée de la BIAN en 1967. Notre agence s'installa alors dans un immeuble appartenant à la ville de Nice qui l'avait reçu en pleine propriété en 1961 à la suite d'un legs.
Cet immeuble a été construit, comme beaucoup d'autres de la même avenue, vers 1890 ; il abritait, avant notre installation dans les lieux, la succursale du fameux magasin de vêtements masculins "Old England".

Le bureau au 15, rue Guiglia

Agence de la Bian, créée par elle en 1960, elle devint agence de la Banque Worms en 1967 et le demeura jusqu'en 1971 date à laquelle elle fut retenue comme bureau de quartier. L'immeuble où s'exerce son activité venait d'être édifié en 1960 sur un terrain des Hoirs Fontana, famille niçoise honorablement connue. La ville a donné le nom de Guiglia à cette rue en souvenir d'un riche niçois qui fit un legs important à Nice pour la fondation d'un musée. En fait ce legs du comte Louis Guiglia (1787-1861), président du Sénat et de la Cour d'appel de Nice sous la Maison de Savoie, a servi à la construction en 1931, sur la Promenade des Anglais, du Centre universitaire méditerranéen.

Orléans
Historique de l'hôtel de la Banque Worms

"Par certain procès-verbal de vente et adjudication fait en la Prévosté d'Orléans le 21 avril 1610", Pierre Fougeu, seigneur d'Escures et du Poutil, devenait propriétaire d'un terrain" où il y a seulement quelques ormes plantés". Cette "place" appartenait jusque-là au couvent voisin des Cordeliers qui la tenait lui-même de "Messieurs le doyen et chanoine et chapitre de l'église collégiale de Saint-Pierre Empont" par "contrat de vente et aliénation du 12 janvier 1472, présent maître Dupont, notaire apostolique d'Orléans".
Le seigneur d'Escures, né à Orléans en 1554, avait été un fidèle serviteur d'Henri III puis un ami d'Henri IV. Au début du règne de Louis XIII il était "conseiller du Roi en ses conseils, maréchal général des Logis de ses camps, gouverneur et Premier Maître d'hôtel de Monseigneur frère unique de Sa Majesté". Il logeait alors place Royale à Paris (l'actuelle place des Vosges au n°9) dans ce nouvel ensemble résidentiel où la construction de l'Hôtel d'Escures fut achevée dès 1608. Le jeune Louis XIII y résida pendant les fêtes de l'inauguration de la place Royale les 5, 6 et 7 avril 1612 et y apprécia l'hospitalité de son conseiller d'Escures.
Pierre Fougeu d'Escures possédait déjà à Orléans, rue des Cordeliers (qui deviendra rue d'Escures) une propriété adjacente au terrain des Cordeliers ; c'est ce qui l'incita à se porter acquéreur de "la place" mise en vente par les Cordeliers en 1610. Sur ce terrain à l'exemple de la place Royale de Paris, il fit édifier quatre belles "maisons en pavillon" dans le style Louis XIII le plus pur. Dans l'un de ces pavillons (probablement celui à l'angle de la rue Bretonnerie qui fut estimé le plus cher des quatre lors de la succession), d'Escures, malade, reçut Louis XIII les 29 juillet 1614 et 18 mai 1616.
Peu avant il était devenu maire de la ville d'Orléans le 28 février 1613 et allait le demeurer quatre années de suite, contrairement à l'usage et grâce à une dérogation accordée par la reine régente Marie de Médicis. Il devait décéder dans son hôtel particulier d'Orléans le 9 mai 1621.
Parmi les acquéreurs ou héritiers successifs du "pavillon" qui devint le n°2 de la rue d'Escures, figurent en 1678 Claude Cahouët, écuyer, seigneur de Beauvais, conseiller du Roi, président du bureau des finances de la généralité d'Orléans ; en 1763 M. Gabriel Dounant, écuyer, conseiller secrétaire du Roi et de ses finances, puis le fils de celui-ci en 1773 Mathieu Geneviève Dounant de Chalville, chevalier, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi ; les familles honorablement connues comme celles de Benoit Pierre Garnier de Farville sous le Directoire et l'Empire et en 1857 d'Anatole Pierre Marie Bigot vicomte de la Touanne qui avait épousé une demoiselle de Farville et depuis 1906 la famille du docteur Le Page-Viger. En dernier lieu, au titre de locataire, l'hôtel particulier du 2, rue d'Escures, abrita de 1945 à 1976 la direction Régionale du centre de l'Office national des forêts.
Malgré les recherches faites par M. R.J. Boitel, architecte des Bâtiments de France, et exposées dans sa publication "L'Hôtel Fougeu d'Escures, siège de la Chambre des notaires du Loiret", Orléans s.d. (environ 1966) on ignore le nom de l'architecte des "Pavillons d'Escures".
Il s'agit très probablement d'une adaptation par un architecte de l'école d'Orléans du style de la place Royale de Paris édifiée selon les plans et dessins de Claude Chastillon, mort en 1616, en collaboration possible avec Jacques II Androuet du Cerceau, décédé en 1624.

Reims
La place Royale

Une cité vieille de plus de deux mille ans ! Les Rèmes ont donné leur nom à la ville de Reims qui fut ensuite choisie par les Romains, lors de la conquête des Gaules, comme capitale de la Belgique seconde.
Clovis, victorieux des Alamans, s'y fit baptiser en 496 par Saint Rémi, alors archevêque de Reims. Depuis cette date la ville demeura la métropole traditionnelle du sacre des rois de France. Sous les comtes de Champagne elle devint "ville libre" et ne fut incorporée au royaume qu'au moment du mariage de Philippe le Bel avec la dernière héritière de la Champagne en 1284.
Charles VII, "le roi de Bourges", grâce à l'action libératrice de Jeanne d'Arc, put être sacré à Reims le 12 juillet 1429. Plus près de nous, pendant la grande guerre de 1914-1918, la ville eut à subir d'importantes destructions ; par contre, c'est à Reims que furent signées, le 8 mai 1945, les conventions d'armistice mettant fin aux hostilités du dernier conflit mondial. Et c'est là que naquirent des hommes aussi utiles que différents comme Colbert (1619-1683), le maréchal Drouët d'Erlon (1765-1844) et Paul Port "prince des poètes" (1872-1960), pour ne citer qu'eux.
Au centre de la ville se croisaient deux voies importantes : celle qui reliait les Flandres à l'Allemagne et celle menant de Paris aux confins de la Champagne. D'après les fouilles, il avait existé en ce lieu, à l'époque romaine, la place d'armes de Durocortorum (Reims).
Mais au Moyen Age, faute d'autres espaces, on édifia des maisons sur cet emplacement où ne subsistèrent que des ruelles étroites. Le centre de la cité médiévale se nommait "le Grand Credo" et dépendait de la paroisse Saint-Michel.
Au XVIlle siècle, le quartier fut considéré comme malpropre et malsain ; Levesque de Pouilly, lieutenant des habitants de 1741 à 1750, rédigea une requête au roi pour solliciter la création d'une place au milieu du "Grand Credo", requête qui avait recueilli l'approbation générale du conseil de Ville le 7 janvier 1749.
Après la mort de Levesque, le nouveau lieutenant des habitants, Jean-François Rogier, demanda à Legendre, ingénieur des Ponts et Chaussées, d'établir un plan de la place à créer. Ce projet, vigoureusement soutenu par les ministres Trudaine et Bertin, fut approuvé par le conseil d'État et par Louis XV le 20 mai 1755. Pour en permettre la réalisation, le roi accordait à la ville de Reims d'importants subsides.
Malheureusement, le chapitre de Saint-Michel s'opposa alors au percement du "Grand Credo" dont une partie des immeubles lui appartenait. Finalement un arrêté du conseil d'État du 6 septembre 1756 débouta la requête du chapitre et de l'archevêque de Reims, Armand-Jules duc de Rohan, et les travaux purent commencer le 5 décembre 1758. Ils se terminèrent le 29 septembre 1760 sans que la nouvelle place fût totalement achevée. L'hôtel des Fermes ne vit le jour qu'en septembre 1761 ; la ville racheta au chapitre Saint-Michel encore un lot de terrains et d'anciens immeubles pour y élever les édifices situés à l'entrée des rues Bertin et Trudaine (1769-1788).
Cependant dès 1765, sous la. lieutenance de Jean-Baptiste Sutaine, une statue du roi Louis XV fut érigée au centre de la place Royale en témoignage de reconnaissance pour les bienfaits royaux. Œuvre remarquable du sculpteur Pigalle elle fut inaugurée en grande pompe. La Révolution la détruisit mais les deux statues ornant le socle ont été remises en place lors de la reconstitution du monument en 1818 par le sculpteur Cartelier.
Au cours du XIXe siècle la place Royale fut parachevée par la construction des bâtiments élevés aux coins des rues Cerès et du Grand Credo d'une part, Carnot et du Cloître d'autre part.
L'ensemble ainsi réalisé d'après les plans originaux de Legendre est dans le meilleur style classique et a fière allure. [Durant la première guerre mondiale, la plupart des bâtiments de la Place Royale ont été atteints par les bombardements des 8 et 15 avril 1918 et ont brûlé. Seules les façades ont subsisté et ont été réutilisées et restaurées lors de la reconstruction de ces immeubles.]
En choisissant de s'implanter non seulement au cœur de la cité mais plus précisément dans la partie la plus ancienne de la place Royale, la Banque Worms témoigne à la fois son respect des traditions et son désir de collaborer à l'épanouissement continu et à l'avenir de la ville de Reims et de la région.

Rouen
L'agence et le bureau

A l'époque des Gaules, Lille-bonne et Rouen étaient les deux capitales de ce qui allait devenir la Normandie. La conquête romaine au Ier siècle av. J.C. fit de Rouen une métropole provinciale.
Sous les Francs la ville et la région furent englobées dans la Neustrie. Les Normands ravagèrent la Basse-Seine et prirent Rouen tant en 841 qu'en 859, et acquirent finalement toute la Normandie en 911. Érigée alors en duché (Xe siècle) avec Rouen pour seule capitale, la Normandie passa sous la domination des Plantagenêts.
Le duc Guillaume le Conquérant s'empara de l'Angleterre en 1066 et entraîna Rouen et la Normandie sous obédience anglaise. Mais Philippe Auguste reconquit le duché en 1204. Pendant la guerre de Cent Ans Rouen fut occupé par les Anglais de 1419 à 1449.
C'est là qu'ils firent juger et brûler Jeanne d'Arc en 1431. Les guerres de religion au XVIe siècle les Frondes au XVIIe et la Révolution française à la fin du XVIIIe siècle secouèrent rudement Rouen et son arrière-pays.
Durant la seconde guerre mondiale l'admirable palais de justice brûla et la fameuse cathédrale fut dangereusement atteinte par les bombardements ; l'un et l'autre sont aujourd'hui restaurés. Parmi les hommes célèbres que Rouen vit naître citons Pierre Corneille, Cavelier de la Salle, Fontenelle, Géricault et Gustave Flaubert.

L'agence au 6, rue Rollon

La rue Rollon dans laquelle est située notre agence est la voie qui prolonge l'antique rue aux Juifs vers le Vieux-Marché. Elle suit le tracé des anciennes rues Saint Antoine, Saint Jean et du Petit Puits. Élargie sous le Second Empire, au moment où fut créée la rue de l'Impératrice, l'actuelle rue Jeanne d'Arc, elle reçut le nom de rue Rollon, le 31 décembre 1860 en souvenir du premier duc de Normandie. Une statue du duc Rollon, œuvre d'Arsène Letellier, a été érigée en 1865 dans le jardin de l'Hôtel de ville.
L'immeuble dans lequel est implantée notre agence date des années 1880 environ. Le rez-de-chaussée et le premier étage sont destinés à la banque ; le second est utilisé comme appartement de fonction. L'immeuble lui-même a abrité jusqu'en 1971, date de notre installation dans les lieux, un fonds de commerce de tissus à l'enseigne "A la fiancée" qui devint plus tard "La Solderie".

Le bureau au 14bis, avenue Pasteur

L'avenue Pasteur où la Banque a ouvert un bureau de quartier en décembre 1975, est l'ancienne rue de la Madeleine qui avait été façonnée, nivelée et plantée d'arbres en 1783.
L'église de la Madeleine qui borne la perspective de la rue a donné son nom à cette dernière. Sous la Révolution elle fut appelée rue de l'Hospice (1794) en raison de l'Hôtel-Dieu qui se dresse derrière l'église de la Madeleine. Le début du XXe siècle baptisa cette avenue du nom du grand savant que fut Pasteur.
Dans un immeuble de béton de conception très moderne, construit en 1975, la banque a loué, dès cette date, à la Norwich Union Life Insurance Cy, un local dont elle a fait un bureau de quartier. Le terrain de l'immeuble était précédemment occupé par un négociant en pneumatiques, les Établissements Blard.

Roubaix-Tourcoing
L'agence de Roubaix et le bureau de Tourcoing

Les grandes lignes de l'historique de la région du Nord ont été déjà évoquées à propos de l'agence de Lille.

L'agence de Roubaix au n°50 de l'avenue Jean Lebas

Selon les géographes, l'édification de la ville de Roubaix est due uniquement à la volonté de l'homme et non pas à une conjonction géographique favorable comme l'intersection de routes, le franchissement d'un fleuve ou un lieu particulièrement abrité.
Jusqu'à la Révolution Roubaix n'était qu'un petit bourg ramassé entre les actuelles rues Général Sarrail, de l'Abreuvoir et la Grand'Place. Le bourg et les terres alentour formaient la "seigneurie de Roubaix" qui dura du XIe au XVIIIe siècle. Pierre Seigneur de Roubaix avait obtenu en 1469 de Charles le Téméraire le privilège de fabrique pour la draperie et le tissu (Charte des drapiers), déterminant ainsi l'avenir de la cité. En 1790 l'agglomération se limitait encore aux rues Général Sarrail, de l'Hospice des lignes, Fosses-aux-Chênes et aux maisons entourant l'église Saint-Martin.
C'est le préfet du Nord qui en 1819 demanda la création d'une administration communale de la ville de Roubaix. En 1823 la route vers Lille était tracée et allait devenir la rue de Lille en 1832. Puis la route de communication avec Tourcoing fut créée en 1829 et se nomma par la suite rue de Tourcoing. Une série d'expropriations de biens immobiliers entre la Grand'Rue et la rue du Château permit de réunir la Petite place à la place Saint-Martin.
Mais ce n'est qu'en 1882 que l'actuelle avenue Jean Lebas fut percée en vue de relier la Grand'Place à la gare du chemin de fer. Cette nouvelle voie se nomma d'abord rue puis avenue de la Gare et finalement après la dernière guerre avenue Jean Lebas en mémoire du maire de Roubaix, mort en déportation en 1944.
Les célébrités de Roubaix sont le sculpteur sur bois Antoine Joseph Pater, le chansonnier Nadaud, le ministre Louis Loucheur dont une loi porte le nom et le romancier Maxence Van der Meersch.
Depuis son ouverture début 1973 l'agence de Roubaix occupe le rez-de-chaussée de l'immeuble sis 50, avenue Jean-Baptiste Lebas, artère sur laquelle est installée la majorité des banques de la ville.
La façade de cet immeuble de trois étages dont la construction remonte à la fin du IlIe siècle, marie fort heureusement les pierres et les briques du pays. Le sigle de la société civile "Alter" l'actuel propriétaire rappelle le nom d'Albert Ternynck d'une famille connue dans la filature et le tissage depuis 1825. A l'origine l'immeuble avait une vocation mixte : jusqu'au deuxième étage, filature et tissage ; au troisième : habitation du propriétaire. Mais depuis de nombreuses années il est consacré à la location de bureaux.

Le bureau de Tourcoing au n°3 rue du Général Leclerc

A l'époque gauloise une piste traversait déjà les lieux où allait naître par la suite Tourcoing. Les Romains l'élargirent pour établir la voie militaire Boulogne-Cologne. Grosso modo cette chaussée romaine passait à l'endroit des rues actuelles du Brun-Pain, de Lille, de Tournai et du Tilleul.
Elle reliait plus précisément Tournai, port sur l'Escaut, à Wervicq, port sur la Lys. Des huttes puis des chaumières furent bâties le long de cette route. L'évêque de Tournai, Saint Éleuthère, évangélisa la région qui demeura jusqu'à la Révolution française sous la juridiction de l'évêché de Tournai.
Le nom de "Tourcoin" apparaît pour la première fois en 1080.
Au carrefour actuel des rues de Tournai, du Tilleur, du Château et Léon Salembier fut édifié en 1260 un bel hospice. Durant le Moyen Age la seigneurie de Tourcoing était administrée par un bailli qui fit construire un château à côté de l'église Saint-Christophe. Bauduin de Lannoy (1430-1501) racheta la terre de Tourcoing et obtint de l'empereur Maximilien en 1491 la "Franche Foire" qui permit à la cité d'être une grande ville manufacturière de l'époque. Charles Quint autorisa "ceulx de Torcoin à lever un droit de péage afin d'entretenir les chaussées". Sous la Révolution, le 18 mai 1794, les troupes françaises, commandées par Moreau, repoussèrent les Anglais et les Autrichiens devant Tourcoing.
Napoléon III accompagné de l'impératrice Eugénie rendit visite à la ville en 1853 et en 1867 et le président Fallières y vint en 1906 pour inaugurer l'exposition internationale textile, consécration de Tourcoing comme métropole de la laine.
Les enfants célèbres de Tourcoing sont Philippe Maton et Jean de Lannoy qui en 1624 fondèrent en Amérique la ville de Nouvelle Flandre, devenue en 1664 New York ; le général Douay qui fit les campagnes de la Guadeloupe, Martinique, Algérie, Italie, et fut tué à Wissembourg en août 1870 ; le poète symboliste René Guilbert dit René Ghil et le compositeur Albert Roussel.
L'actuelle rue du Général Leclerc (1902-1947) n'a été percée qu'en 1862 en vue de relier la Grand'Place à l'hôtel de ville encore en projet mais construit entre 1866 et 1871 sous l'administration du maire Charles Roussel grand-père du compositeur, et selon les plans de l'architecte Maillard dans un style typiquement Second Empire. Dès lors la voie qui y aboutit se nomma rue de l'Hôtel de Ville.
Au n°15 de celle-ci naquit le musicien célèbre Albert Roussel (1869-1937) Depuis la mort tragique du général Leclerc en 1947, la rue de l'Hôtel de ville a été baptisée rue du Général Leclerc en mémoire du héros de la 2ème DB.
Le bureau de Tourcoing occupe depuis sa création fin 1976, un petit immeuble de deux étages acquis à la même époque par la Banque. Cet édifice fut construit au cours du dernier tiers du XIXe siècle après la percée de la rue. Le rez-de-chaussée avait précédemment été occupé par un commerce d'articles religieux en raison de sa proximité de la principale église de Tourcoing.

Saint-Etienne
L'agence

La capitale d'une province gauloise, Feurs, a donné son nom au pays du Forez dont le peuplement est très ancien. A l'époque celtique les Ségusiaves l'occupèrent mais furent à leur tour soumis par les légions romaines de Jules César au Ier siècle av. J.C.
La domination romaine dura jusqu'au Ve et même jusqu'au VIe siècle, puis les Bourguignons et les Francs envahirent le Forez et Clovis le rattacha au royaume de Bourgogne.
Érigé en comté le pays dut subir les ravages des invasions des Sarrasins au VIlle siècle. Les comtes de Forez furent contraints, après arbitrage du roi de France, d'abandonner leurs droits sur Lyon à l'archevêque de cette ville en 1173 et se trouvèrent en lutte, durant le reste du Moyen Age avec leurs voisins.
Le fief revint aux Bourbons et à la mort du fameux connétable il fut confisqué et rattaché à la couronne de France en 1527. Saint-Étienne et son arrière pays connurent les drames des guerres de religion, puis ceux de la Révolution française. Les excès qui y eurent lieu en 1789 sont restés dans la mémoire des Stéphanois.
La ville n'avait alors guère plus de 20.000 habitants.
C'est parce que depuis bien longtemps les Stéphanois savaient utiliser la force de leurs modestes cours d'eau pour travailler le fer et parce que la présence de charbon leur fournissait le moyen d'alimenter abondamment leurs forges que Saint-Étienne a connu au XIXe siècle cette fameuse expansion qui allait faire d'elle en quelques années la capitale française de l'arme et du cycle.
Dès 1827, un chemin de fer, le premier en France, reliait Saint-Étienne à la Loire distante d'une quinzaine de kilomètres. Trente années plus tard, la population de la ville atteignait déjà 100.000 habitants.
C'est à Saint-Étienne que virent le jour des personnages célèbres tels que l'historien et érudit Claude Fauriel, l'ingénieur Fourneyron inventeur de la turbine hydraulique, Francis Garnier conquérant du delta du Fleuve-Rouge et le compositeur Massenet.
L'actuelle avenue de la Libération est une création de la deuxième moitié du XIXe siècle. Elle se nommait à ses débuts "rue au Nord du Lycée". En souvenir du président Félix Faure (1841-1899) foudroyé par une attaque d'apoplexie le 16 février 1899, la municipalité de Saint-Étienne donna le 2 mars 1900 à la rue en question le nom d'avenue Président Faure qui devint le 21 janvier 1941 l'avenue Maréchal Pétain. Au moment où le pays recouvrait sa liberté, cette avenue fut baptisée avenue de la Libération (24 août 1944).
L'agence de Saint-Étienne occupe une partie de l'hôtel des Ingénieurs achevé en 1907, à l'angle de l'avenue de la Libération et de la rue du Grand Moulin. L'immeuble a été construit pour le compte de l'Amicale des anciens élèves de l'École nationale supérieure des mines de Saint-Étienne, actuelle propriétaire, sur l'emplacement d'anciens bâtiments achetés en 1899 au moment du tracé de cette avenue et qui appartenaient à Messieurs Taravellier et Giraud de Willechaize.
Précédemment les locaux de notre agence avaient toujours abrité une brasserie connue (Berger de 1907 à 1912, Gruber de 1913 à 1963, Vigorelli de 1964 à 1968 et Laurency de 1968 à 1970). Notre agence, après aménagements, s'y est installée le 15 avril 1971.

Toulouse
L'agence

Parmi les premières peuplades celtiques à avoir occupé la région de Toulouse, figurent les Yolces Tectosages. Des vestiges ont fourni la preuve que le bourg de Toulouse existait déjà en l'an 600 avant J.C.
La conquête romaine eut pour effet d'incorporer ce pays à la première Narbonnaise qui fut par la suite envahie par les Wisigoths au Ve siècle. Ceux-ci dominèrent pendant trois cents ans la province qui devint la Septimanie.
Après eux, les Sarrasins s'emparèrent de l'ensemble du Languedoc (VlIIe siècle) mais en furent chassés par l'avance des Francs. Charlemagne créa en 778 le comté, puis duché de Toulouse qui tour à tour devint le fief de puissantes maisons féodales voisines. Finalement le Languedoc fut réuni à la couronne de France en 1271.
Depuis cette époque et jusqu'à la Révolution, Toulouse demeura la capitale incontestée du Languedoc. Le Collège du gai savoir y fut fondé en 1323 et allait devenir, par les soins de Louis XIV, l'Académie des jeux floraux, la plus ancienne société littéraire d'Europe.
Au XIIIe siècle la guerre cruelle des Albigeois vint troubler la région et c'est sous les murs de Toulouse que Simon de Montfort fut tué en 1218. Le Languedoc et sa capitale eurent à souffrir des ravages occasionnés par la guerre de Cent Ans, par les guerres de religion au XVIe siècle, par les luttes des Frondes au XVIIe siècle, par les convulsions de la Révolution et enfin par la bataille de Toulouse en 1814. Depuis le Moyen Age, Toulouse est un centre intellectuel et artistique important et le protecteur de la langue d'Oc.
Toulouse a donné naissance à des illustrations [sic] dont les plus marquantes sont le peintre François de Troy, le ministre Joseph de Villèle, les sculpteurs Falguière et Laurent Honoré Marqueste et le compositeur Déodat de Séverac.
La rue de Metz actuelle traverse des vestiges romains découverts lors de fouilles à l'angle de la rue de la Bourse en 1869. Elle est faite de deux tronçons distincts :
- entre la place du Pont et la place Esquirol elle s'est appelée successivement rue du Pont Vieux (XIVe siècle), rue de la Chapelle Gautier, et rue de la Trilhe (nom d'une famille possédant une partie du quartier) du XlVe au XVIe siècles, puis rue du Pont Neuf (commencé en 1543 et terminé en 1606) aux XVIIe et XVIIIe siècles. Sous la Révolution elle se nomma rue l'Honneur (1794), ensuite rue Transversale jusqu'en 1873 date à laquelle elle devint la rue de Metz. Tous les immeubles côté nord ont été reconstruits entre 1869 et 1871 ; côté sud les façades sont encore du XVIIIe siècle ;
- entre la place Esquirol (nom d'un médecin aliéniste du XVIIIe siècle) créée en 1892 et la porte Saint-Étienne le dégagement a commencé en 1875. Anciennement la ruelle qui y passait en partie s'appelait rue de la Colombe (de 1477 à 1898) et précédemment elle était baptisée du nom de Bertrand-David (propriétaire de 3 immeubles de la rue en 1203) - (du XlIIe au XVe siècle). Sous la Révolution on la nomma rue de l'Arc-en-Ciel. En face des n°43 et 45 de la rue de Metz actuelle se trouvait, près du chevet de la cathédrale, une grosse tour romaine, vestige de l'enceinte de Dioclétien (283-313 apr. J.C.) et démolie seulement au début du XIXe siècle.
Le début de la rue de Metz a été autrefois habité par des notables : au n°1 par Antoine Mengaud, trésorier général de France (1708) ; au n°3 par Jean-Baptiste de Lagorrée, docteur, banquier et "capitoul" (1565-66) ; au n°5 par Jean Marrast, conseiller-secrétaire du Roi (1613) ; au n°14 par le docteur Cartier, régent de l'Université (1679) ; au n°16 par Hélie Astorg, docteur, avocat et "capitoul" (1575-76).

L'agence aux n°48 bis et 50 de la rue de Metz

Les deux immeubles dans lesquels l'agence de la Banque Worms est implantée (aux n°48bis et 50 rue de Metz) ont été construits après 1871. Les locaux du n°50 étaient occupés dès l'origine par la SA des Établissements Debray négoce en gros de produits alimentaires qui céda son fonds en 1949 à la SARL Cazaux, épicerie en gros.
La BIAN acheta le droit au bail en 1959 avec l'autorisation du propriétaire des deux immeubles Mme Moutariol, dont le beau père, l'architecte Montariol, avait fait édifier ces immeubles pour M. Decourteix-Turquet, président du Tribunal civil de première instance, et les lui avait finalement rachetés.
Ce n'est qu'en 1976 que l'agence de notre Banque, pour s'agrandir, parvint à acquérir le droit au bail de deux locaux situés au n°48bis, détenus jusque là, l'un par la Compagnie des machines Norma SA l'autre par les Établissements Georges Truffaut.
Ces locaux avaient été précédemment utilisés, depuis mars 1914, par la Banque Deloey de Sicard qui vendit à son tour son fonds de commerce à la Banque Adam en 1930, banque fondée en 1784. Cette dernière, en difficultés lors de la grande crise des années 1930, se mit en liquidation en 1935 et son fonds fut repris alors par la Banque Courtois.

[Bibliographie - voir le PDF.]

 

 

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